Tessa, jeune journaliste tout juste diplômée de la Texas Christian University, est une jeune femme sans histoire. Sa vie est simple, banale, presque ennuyeuse.
Un petit ami gentil mais souvent absent, des parents aimants, quelques amis.
Elle comble...
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[PDV Tessa]
Ses mots m'ont anéantie.
La situation me tétanise alors que les enjeux, eux, sont monstrueux.
Je me retrouve dans une impasse. Tiraillée entre mon cœur et ma raison, partagée entre mes espoirs et la réalité qui vient de me sauter au visage de manière trop brutale pour pouvoir l'accepter.
Je refuse d'y croire.
Je me refuse à croire qu'un homme comme Ezra ait baissé les bras et se soit résigné à se sacrifier. À accepter le chemin de l'exécution afin de m'éloigner. Non, c'est impossible. Il a toujours eu un coup d'avance.
—Mon portable.
La voix grave de Barrosa met un terme à mes pensées intimes. Je cligne des yeux plusieurs fois avant de le dévisager, complètement désorientée.
—Mon portable, répète-t-il d'un ton plus sec en tendant le bras. J'peux le récupérer ?
Confuse, je m'empresse de lui rendre et le dépose dans sa main. Mais sans pour autant le lâcher.
Les traits d'Isaac se durcissent aussitôt.
Il fixe mes doigts crispés sur le téléphone avant de remonter lentement à mon visage. Ses yeux sont devenus assassins.
—Je ne sais pas ce que tu as en tête, chica. Mais j'te le déconseille fortement.
Les battements de mon cœur redoublent en intensité et mes jambes commencent à trembler malgré moi. Son intimidation fonctionne à la perfection. Néanmoins, j'arrive encore à garder le contrôle sur l'image que je renvois et je compte bien l'utiliser avant de flancher pour de bon.
—Aidez-le.
Mes doigts se resserrent un peu plus sur le portable.
—Méfie-toi, siffle-t-il menaçant.
—Aidez-le !
Il ricane.
Un ricanement presque inaudible mais qui me glace le sang.
—Je t'aurai prévenue.
D'un geste rapide il attrape mon poignet et me tire en avant.
À peine le temps de comprendre ce qu'il se passe qu'il me retourne, plaque mon dos contre lui et positionne son avant-bras sous ma gorge. Dans cette position je peux sentir son torse s'élever et s'abaisser au gré de sa respiration. Mon regard horrifié se pose un bref instant sur son bras. Une musculature conséquente aux veines saillantes, assombries pour la plupart de ses nombreux tatouages. Ironie du sort, le premier, le seul que je perçois distinctement est une croix. Un crucifix.
