Chapitre 8

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- C’est magnifique, S’exclama-t-elle

Evaëlle fut surprise de constater qu’il l’avait emmené sur un ponton face à un magnifique couché de soleil, elle était loin de pensé qu’il était le genre à admirer un couché de soleil beau ou simplement d’être gentil. D’ailleurs n’avait-il pas réussi à la mettre hors d’elle ? Elle n’était pas du genre à perdre son sang froid mais Hayden White avait le don de la sortir de ses gonds.

- T’es jamais venu ici ? Demanda-t-il ouvrant son sac
- Je viens de Floride, je n’ai pas de voiture et je ne connais pas grand monde donc non
- En gros tu passe ton temps à aller en cours ?

Il coinça son stylo sur son oreille puis jeta son sac sur le ponton en la dévisageant.

- Oui
- T’es une foutu fayote

Elle s’avança vers lui prenant place à côté de lui au bord du ponton.

- Qu’est-ce que fayote signifie ?
- Une intello, Répondit Hayden

Il avait dit cela sans la regarder. Evaëlle préféra ignorer le ton moqueur dans sa voix et sorti son carnet bleu et son stylo de son sac.

- Heu... je dois faire quelque chose, prendre une pose ou...
- On est sur un ponton à moins que tu veuilles te foutre à poile dans l’eau, tu peux juste fermer ta gueule qu’on en finisse

Pourquoi s’obstinait-elle à lui parler ? Se demanda Evaëlle une fois de plus vexé par ses mots. Il la détestait vraiment, compris la jeune femme. C’était absurde, songea Evaëlle, il la jugeait sans prendre la peine de la connaître. Était-il ainsi avec tout le monde ? Parlait-il de cette façon à tout le monde ? Elle balaya toutes ses questions d’un battement des paupières pour ce concentré à l’écriture. Après ce travail, elle ne serait plus obligée de le voir ni de lui parler. Un poème sur la façon de peindre ou de dessiner d’Hayden, que pouvait-elle bien écrire ? Il avait beaucoup des talents, ses tableaux exposés au Musée en était une preuve indéniable mais que pouvait-elle écrire sur lui d’autant plus qu’il se contentait de gribouiller dans son carnet sans lui adresser un mot ni un regard.

Et puis monsieur Saul n’avait dit-il pas dit que cela devait être peinte sur une toile ? Peut-être qu’il ne s’en souvenait plus. Devait-elle lui dire ? Evaëlle préféra garder le silence.

- Pourquoi étudier la littérature ? Questionna-t-il brisant soudainement le silence

La jeune femme releva la tête de son carnet pour poser son regard sur lui. Il continuait de gribouiller dans son carnet.

- Parce que... j’aime ça

Il pivota la tête dans sa direction arquant un sourcil.

- Waouh quelle réponse intéressante, tu peux faire mieux madame l’intello

Pourquoi voulait-il discuter soudainement avec elle ?

- Eh bien... j’ai passée la plus claire de mon enfance enfermée dans la maison et même quand on partait en vacances, ma mère était toujours sur mon dos... pour me 12 ans ma sœur m’a offert mon premier roman... Commença la jeune femme le regard perdu dans le vide

Des images se formèrent dans son esprit, sa mère avait comme à son habitude organisée une grande fête mais ce n’était absolument pas pour lui faire plaisir mais uniquement pour montrer à ses amies qu’elle avait une famille parfaite. Ne l’avait-elle pas obliger à porter une robe qui pesait une tonne rien que pour paraître parfaite ? La grande fête d’Amélia Addam’s avait été grandiose mais seulement personne n’avait prêter attention à elle, tout les regards étaient braqués sur sa mère et son frère, le grand Gabin Addam’s, le fils modèle. Evaëlle avait fini par s’éclipser et se cacher dans son placard mais le plus ironique avait été que personne n’avait remarqué son absence à sa propre fête d’anniversaire. Seule Lolita était partit à sa recherche et après l’avoir réconforté elle lui avait offert son tout premier roman.
Après cette soirée, le petit roman de poche ne l’avait jamais quitter et son amour inconditionnel pour la littérature avait vu le jour.

Endless : Le Commencement Where stories live. Discover now