LOS ESPOSOS

Chapitre 23

Leyla

L'après-midi s'était très vite écoulé. Nous étions allés au centre-ville de Venise. Les bâtiments étaient colorés, les monuments historiques comblaient chaque une des rues. Les églises étaient majestueuses. Cette ambiance qui planait dans l'air me rendait nostalgique. Je regrettais de ne pas avoir pu découvrir cet endroit bien avant. Mes yeux avaient l'impression d'avoir découvert un monde nouveau. Dans certaines rues, il y avait des canaux, les gens utilisaient de petites barques pour se déplacer dans l'eau. Les voitures étaient inexistantes, aucun bouchon, aucun bruit de moteur, ni même une odeur de fumée. Tout était parfait.

Felix m'avait emmené au coiffeur ou ce dernier avait fait un excellent travail. Il m'avait soigneusement lissé les cheveux avec son fer à lisser et son séchoir. Il avait ensuite plaqué mes cheveux pour me rajouter des extensions de la même couleur que mes mèches. Il m'avait fait une queue de cheval haute. Avec une petite brosse, il est venu plaquer mes petits cheveux à l'avant.

Le résultat m'avait plu. Le coiffeur parlait en italien et je ne comprenais pas forcément tout. Mais j'arrivais quand même à comprendre que le résultat l'avait satisfait.

Juste après ça, Felix m'avait ramené chez sa famille où nous étions en ce moment même en train de nous préparer pour la cérémonie des soixante ans du père de Felix. Rosa était en train de me maquiller. Ses mains tracées des traits sur mon visage. Elle ne tremblait pas, elle était sûre de ses mouvements. Son regard qui était posé sur ma bouche pour tenter de me faire un contour des lèvres impeccables. Sur le bord du lit, se trouvait la robe avec laquelle je m'apprêtais à passer ma longue soirée. Elle était de couleur bleu nuit, toute sa surface était recouverte de petits diamants qui paraissaient comme des étoiles dans le ciel. Des escarpins noirs étaient rangés à l'intérieur d'une boîte près de la robe.

J'étais angoissée à l'idée de me retrouver seule dans un amas de personnes. Mon ventre se serrait et mon esprit se torturait à cette idée. Leurs yeux seront sûrement posés sur moi. Qu'est-ce qu'ils penseront de moi ? Et si finalement tout ça n'était qu'un manège de mes anciens bourreaux et qu'en réalité tout ça n'était qu'une mise en scène pour m'humilier à nouveau. Et si tout ça était faux, et que tout le monde participait à cette mise en scène pour me faire comprendre que je suis seule, et que je le serai pour le restant de ma vie.

— C'est bon. Dit la brune.

Mes yeux avaient croisé son magnifique visage. Rosa était époustouflante, ses traits féminins, son teint, son visage sans aucune imperfections. C'était assurément l'une des plus belles femmes que j'avais vues dans ma vie. Son sourire dévoilait ses dents blanches parfaitement alignées. Ses lèvres pulpeuses pourraient attirer n'importe quel personne. Elle était le caprice qu'apparemment aucun homme ne pouvait s'offrir. Ses sourcils étaient bien tracés, ses longs cils lui faisaient naturellement un regard de biche. Ses pommettes brillaient grâce à sa peau douce. Elle était la femme qu'on voyait dans les publicités et dans les films. Elle était parfaite.

Comment ce fait il que Felix n'aille pas choisi de l'épouser elle ?

Je n'avais rien de plus qu'elle ?

Elle était jolie, gentille, drôle.

Alors pourquoi ne l'a-t-il pas choisi elle ?

J'avais repris mes esprits quand cette dernière avait placé un miroir en face de mon visage, me laissant admirer mon reflet.

Mes yeux étaient charbonneux. Aucun bouton ou trace de rougeurs ne se trouvait sur la surface de mon visage. Mes cernes étaient également cachés grâce à l'anti-cernes. Mes lèvres étaient rouges. Mes contours du visage ressortaient et mes sourcils étaient symétriques.