Chapitre 31

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Àlvaro

— Que l'on me rassemble l'équipement nécessaire dans les camions.

Il était trois heures du matin, lorsque je fus réveillé par les appels incessants de Taylor et Felix. Apparemment, notre plan avait complètement capoté. On les avait kidnappés dans un lieu public. Impossible pour elles de se défendre, elles ont dû suivre en silence. Le plus gros du problème, est qu'en suivant le traceur de Rosa, c'est qu'elles sont maintenant au centre de l'océan Pacifique. Il y a de forte chance que là où ils ont l'intention de les amener, doit être la Thaïlande. Vu les récents événements passés, et tout ce que Felix à fait aux hommes de ce Cartel, les filles risquent d'y passer.

Si j'avais su que tout ça se serait passé, je me serais déguisé en femme, au moins j'aurais été plus tranquille.

— Monsieur, dit un homme essoufflé, monsieur Alcaraz vous demande.

Ah.

Je pense qu'il est temps pour moi d'aller l'affronter. L'éviter n'est désormais plus possible pour moi. Je savais qu'il n'allait pas m'accuser des faits, mais je me sentais mal quand même. Je l'avais persuadé de ne pas la laisser ici avec nous, car selon moi, il serait bien trop dangereux. Mais, voilà que l'on se retrouve à devoir aller les chercher dans un autre continent. Putain que je me sentais merdique, elles n'ont même pas passé une soirée complète là-bas qu'elles se sont fait attraper.

J'avais passé la porte du bureau, en face, Felix, un verre à la main. Il parlait au téléphone pendant que Taylor chargeait son arme. Taylor était bien plus expressif que son patron. Il tapait du pied, il passait sa main dans ses cheveux pour les rabattre en arrière, il était silencieux. C'était assez pour dire qu'il n'était pas dans son état normal. Je peux le comprendre, il est inquiet pour elle après ce qu'il s'est passé il y a trois ans. Mais, ce sont les risques du métier. Il ne peut pas se mettre dans cet état à chaque fois qu'elle se fera attraper par le premier malade qui court les rues. Il faudrait qu'il commence à s'y habituer, car avec tout ce qu'il se passe en ce moment, je n'aimerais pas qu'il fasse un infarctus.

Je m'assis sur le siège en cuir en face du bureau de Felix. Il semblait être sur le point de finir son appel. Je croisai les jambes l'une sur l'autre et fixa le tableau en face de moi.

Comme d'habitude, une femme, qui tenait ses longs cheveux noirs, elle avait ses lianes qui l'oppressaient. Je savais bien ce que ce tableau signifiait pour Felix. C'est pour ça que je ne poserai jamais de question sur toutes ses œuvres glaçantes que regorgent les murs de cette bâtisse. Je n'allais pas non plus lui demander plus d'informations sur ce qu'il lui est arrivé. La seule chose que je sais, c'est que cette femme mérite d'être vengé.

— Alors ? Dit Taylor.

Sa voix m'avait fait sortir de mes pensées.

Je me suis tourné et j'ai croisé les iris de Felix me fixer.

Il savait à quoi je pensais.

— Taylor et moi, on va en Thaïlande. On va les laisser les emmener là où ils veulent. On trouvera leur trou de rat. Et, on les butera.

— Qu'est-ce qui te dit qu'ils vont épargner Rosa ? S'ils lui font quelque chose ? Non. C'est trop dangereux. Intervenu Taylor.

C'était à imaginer.

— C'est comme ça. Dit Felix.

Quoi ?

Mon regard se tourna automatiquement sur Taylor, qui n'avait pas hésité à se lever pour rejoindre son supérieur derrière son bureau.

LOS ESPOSOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant