Chapitre 34

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Leyla

Ça fait maintenant quinze minutes que je suis caché derrière ce menu tentant de me cacher de mon compagnon de voyage. Il était assis en face de moi ce qui ne me facilitait pas la tâche.

Je ne voulais pas manger, en tout cas pas avec lui. Je n'avais vraiment pas la tête à ça. Je voulais juste rentrer. Je voulais retrouver cette chambre et m'enfermer dedans et ne plus jamais le croiser. Je voulais simplement partir d'ici, j'avais cette gêne et ce malaise qui me faisait fuir.

— Tu as choisi ? Si non je prends pour toi. Fit sa voix.

Sans même avoir à relever mon regard en sa direction, je lui répondis avec toute la froideur dans j'étais capable de transmettre.

— Je n'ai pas faim.

Je l'avais entendu souffler avant de m'arracher mon menu.

— Il ne te sert à rien le menu, on peut le rendre.

Il s'était levé vers le serveur avec mon bouclier et il lui rendit.

J'avais soufflé un coup avant d'appuyées ma tête sur mes paumes de main.

Il était revenu s'assoir en face de moi, je m'étais juste contenté de regarder les serveurs se débrouiller avec les nombreux clients. Nombreux est un grand mot, le restaurant était presque vide. C'est pour ça qu'ils n'avaient pas mis beaucoup de temps à nous servir.

Deux plats.

Il avait posé une assiette où il y avait une crêpe recouverte de fruit et de chocolat. Je n'avais pas levé le regard pour voir ce qu'il s'était lui-même commander, ça m'importait peu de toute façon.

J'avais juste ignoré et continuer à détailler les nappes des tables. Vert comme couleur c'est vraiment une couleur à revoir. Du bleu serait mieux, avec des dessous de verre noir. Et les chaises je les vois mieux en bois, ça donnerait un petit côté vieillot. Après le sol, ça prendrait du temps à installer une jolie moquette. Mais on pourrait le faire au même temps que la peinture.

— Arrête de faire la gamine et mange.

Je mettrais bien un bar où on pourrait vendre des boissons et mettre de jolis tabourets rouges pour que les gens seuls ne se sentent plus aussi.

Seuls.

— Leyla.

Lorsque j'entendis mon nom de sa bouche, je n'avais pas pu m'empêcher de me retourner pour le voir.

— Mange. Dit-il.

— Ne sort plus jamais mon nom avec la même bouche avec laquelle tu m'as insulté. Lui dis-je.

— Sinon quoi ?

Je n'avais même pas daigné à lui répondre, je ne voyais pas l'intérêt.

Je me suis retourné pour continuer à regarder le restaurant, je mettais plus de couleur.

— On part, si tu ne manges pas je ne vois pas le but de te forcer.

Il avait posé des billets sur la table et nous sommes partis. En passant la porte, j'avais senti qu'il avait tenté d'attraper ma main, j'avais éloigné la mienne de la sienne, et me suis dépêché de rejoindre la voiture. Nous étions rentrés dans la voiture dans le silence.

— Reste ici, j'arrive.

Ne t'inquiète pas je n'ai pas l'intention de fuir, vu qu'apparemment tu connais bien les lieux.

LOS ESPOSOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant