L'épouse de la réconciliation

3. Informations

Pendant ce temps sur les terres MacDougall

Cailean avait hâte de rencontrer Gilroy MacDougall. Le message que celui-ci lui avait adressé était extrêmement vague et il n'avait aucune idée de ce que son ami et parent avait recueilli comme information. Plus il approchait de Dunstaffnage, plus son impatience était perceptible. À tel point que Duncan le taquina :

— Je crois que je ne t'ai jamais vu aussi pressé d'arriver à destination ! Si tu continues à nous imposer cette allure, nos chevaux seront épuisés avant même de parvenir en vue du donjon ! Nous devrions faire une petite halte pour les laisser souffler.

Sensible au reproche de son cousin, Cailean consentit à s'arrêter un petit moment en bordure d'une petite rivière. Les hommes démontèrent pour laisser les chevaux s'abreuver. Les guerriers en profitèrent pour se soulager dans les buissons environnants et se rafraîchir. Duncan but quelques gorgées d'eau et passa l'outre à Cailean tout en l'interrogeant :

— Quelle sorte d'informations Gilroy peut-il bien avoir à te communiquer, d'après toi ?

— Je l'ignore. J'espère que cela concerne l'identité de Mary. Il faut absolument que je découvre le clan auquel elle appartient. Et le plus tôt sera le mieux.

— Aye. J'espère qu'il s'agit d'un clan avec lequel nous pourrons conclure une alliance profitable. Si c'est le cas, le Conseil des Anciens ne verra aucune objection à ce que tu épouses la lass.

— Peu importe ce que diront les Anciens, j'ai bien l'intention de l'épouser.

— Ça y est, tu reconnais enfin que tu la veux ?

— Mary est mienne.

— Pas encore, tempéra Duncan. Elle le sera lorsque...

— Elle l'est ! affirma Cailean d'un ton sans réplique.

Surpris par sa véhémence, Duncan lui lança un coup d'œil interrogateur. Son regard s'étrécit lorsqu'il vit les traits de son cousin s'adoucir et un léger sourire étirer ses lèvres alors qu'il semblait perdu dans ses pensées.

— Tu n'as pas fait ça ?! gronda-t-il.

Comme Cailean ne répondait pas assez vite à son goût, il insista :

— Ne me dis pas que tu as mis cette lass dans ton lit !

— Dans ce cas, je ne te le dis pas.

— Cailean !

— Quoi ? Arrête de faire semblant d'être outré. Tu ne te gênes pas pour prendre ton plaisir à droite et à gauche, il me semble.

— Elle a sauvé Roddy, elle était sous ta protection ! protesta Duncan.

— Je sais. J'ai essayé de résister. Je te jure que j'ai essayé, mais...

— Mais tu n'as pas réussi apparemment, ricana Duncan.

Cailean haussa les épaules avant de prendre un air penaud.

— Je n'ai jamais désiré une femme à ce point. Elle a su m'atteindre comme aucune autre avant elle. Je tiens à elle.

— N'est-ce pas plutôt parce que tu lui es reconnaissant à propos de Roddy ?

— Pas seulement. J'admire sa témérité, son adresse. C'est une vraie guerrière, mais elle n'a pas le cœur dur. Elle sait faire preuve de douceur, de compassion. Elle est affectueuse avec Roddy et les autres enfants, amicale avec Shona et Bruce. Ma Mary est chaleureuse avec les autres, elle...