3 - La belle faucheuse

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Une lumière.
Une douce lumière luisait à l'autre bout du tunnel. Elle était si douce qu'elle paraissait caresser les parois internes du large cylindre. Lorsqu'il tourna la tête en arrière, il vit défiler devant lui, le film de sa vie. Depuis sa naissance, jusqu'à ce soir. Il est né à l'hôpital général, lorsque sa mère mourut, il n'avait que 2 ans, il a vécu à Cité Soleil chez une tante, entre un père absent et une mère... morte. Il a fréquenté plusieurs établissements scolaires, non pas par délinquance, mais par manque de moyen. Il était intelligent, terriblement intelligent.

À 15 ans, il fit son premier accident, un terrible accident qui a failli lui coûter la vie. À 17 ans, il se fait tabasser par une brute pour une place au lycée. À 20 ans, il rencontre Felicia Joseph, un amour d'école, la plus belle et la plus bandante de la promotion. Il l'aimait éperdument, et c'était la première fois qu'il aura le cœur brisé. À 23 ans, avec l'aide de son grand frère, qui avait depuis longtemps abandonné l'école pour travailler, il intègre l'université pour ses études en sciences informatique. Cette même année, il rencontra Christianne Philippe. Une très belle nègès au cheveux d'ébène et au sourire amoureux. Il l'aimait, mais pas plus que son premier amour, Felicia. Encore une fois il eut le cœur brisé. À 25 ans, il visite la Belgique en tournée avec son Université. Il est resté 3 mois. Ce fut pour lui, la plus belle expérience de toute sa vie. À 27 ans, quelques heures plus tôt, cet après-midi même, il avait reçu son diplôme en informatique et était récompensé comme parmi les meilleurs. Les derniers moments furent magiques. Et puis vint cet accident qui mit fin à sa légende.

La lumière lui parlait. Sa voix était douce, enivrante, agréable, hypnotisante. Malgré la nostalgie qui l'empara en regardant le film de sa vie sur terre, il ne songea même pas à y retourner, car la lumière le réclamait. Il n'a pas peur. Il n'y avait aucune raison à cela. À présent il tourna vers l'illumination.

- C'en est fini des inquiétudes, des peurs.

Il se dirigea vers la lumière. La douce lumière.
La voix continua.

- C'en est fini des angoisses, de la honte et la dépression.

Il ne s'arrêta pas.

Lorsqu'il traversa la lumière, il fut surpris de se retrouver dans un espace informe, mais vaste. Pas aussi rayonnant que la lumière qui l'avait attiré, mais agréable. Il vit des êtres de lumières. Qui à la place des vaisseaux sanguins avaient des tuyaux conducteurs d'énergie. Pour la première fois il se rend compte de sa composition. Il était à présent un être de lumière lui aussi. Les êtres de lumière lui parlaient, il les entendait dans sa tête. On aurait dit qu'ils communiquaient par télépathie. Parmi eux, un seul était différent, il était plus brillant que les autres, si brillant qu'on ne pouvait pas le regarder en face.

- Ici tu trouveras la liberté, tu es lumière, et la lumière est éternelle.

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l'homme avait disparu depuis quelques minutes, Marcel s'était senti à nouveau plein d'énergie. C'était comme si la simple présence de cet être entraînait sur plusieurs kilomètres à la ronde, une baisse d'énergie considérable chez tous les êtres vivants. Il s'approcha du corps de son frère, allongé sur le lit. Il y avait le nez congestionné, des hématomes et des blessures profondes sur le visage. Des blessures qui laisseraient des cicatrices affreuses en guérissant. Apparemment, Jacob a été violemment frappé à la tête. Tout à coup, Marcel se sentit coupable, c'était par sa faute que son frère est allongé là, entre la vie et la mort. Jacob devrait être réveillé maintenant, il avait passé un marché avec l'ennemi. Il détestait ce genre de situation. Il s'approcha de son propre corps, et un sentiment singulier traversa son être. Il n'était pas si mal en point, pas comme son petit frère. Il contourna le lit, il avait un gros pansement sur le côté gauche de son crâne. Il se rappela avoir ressenti cette douleur à la tête. Dans l'écran posé à côté du lit, il pouvait voir son rythme cardiaque, et d'autres schémas sinusoïdales, bien qu'il ne comprenait rien à tout ça, il conclut qu'il était encore dans le coup. Marcel quitta la chambre.

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