24 - Réveille-toi

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La lumière qui éclairait la chambre scintilla. Une odeur étrange envahit l'espace, puis un portail s'ouvrit sur un monde étrange. À travers le portail, Solomon vit John et sa mère tourner le dos, et à quelques mètres, Marcel courait vers eux. Il s'attendait à ce que l'un d'entre eux reste, mais ne fut pas étonné de voir que Marcel avait réussi. C'était pour ça qu'il l'avait choisi. Bien qu'ils n'avaient pas encore franchi le portail et atterri dans ce monde, l'homme eut une forme d'espoir. Ils avaient retrouvé sa mère et maintenant, il ne les reste qu'à traverser. Le plus difficile était derrière eux. Et le plus difficile était derrière Marcel. Pas métaphoriquement parlant. Le veilleur était bel et bien là. À la trousse de Marcel.

***

Patricia arriva à l'hôpital peu de temps après. N'ayant pas vu Evelyne sur le banc des visiteurs. Elle se hâta d'aller à la chambre où étaient placés, Marcel et Jacob. A son grand étonnement, elle remarqua que Jacob s'était encore réveillé. Peut-être que le médecin lui avait menti en lui disant que l'homme n'avait pas eu suffisamment de dommage pour qu'il reste tout ce temps en coma. Et pourquoi Jacob  était encore réveillé et non son futur mari. Peut-être que Marcel n'était pas assez fort pour se battre.

Une larme chaude coula le long de sa joue droite. Tout à l'heure chez elle, après sa douche, elle avait le sentiment que Marcel était là. Pas loin. Dans la chambre. À ses côtés. Elle avait ressenti sa présence. Si bien qu'elle avait pleuré. C'était peut-être le manque.

Patricia vint quand même embrasser son beau frère. Sa joue était encore froide et son teint était cadavérique.

-    Je suis contente que t'aies pu te réveiller !

Il regarda Marcel sur le lit à côté en secouant la tête.

- Il va revenir, j'en suis sûr. Il trouve toujours un moyen.

Patricia partit dans un sanglot insoutenable.

- Mais c'est de la mort qu'il s'agit, on ne peut pas lutter contre ce fléau.

- Lui, si. J'en suis convaincu.

Patricia déduit que Jacob n'avait pas toute sa tête. C'est vrai, il a passé un peu de temps en coma et il vient à peine de se réveiller. Peut-être que sa vision des choses a été influencée. Mais par quoi ? Eh bien son absence.

***

- Allez, ne restez pas plantés là.

John ne se fit pas prier. Il traversa le portail et atterrit dans la pièce de Solomon. En se retournant vers le portail, il vit Marcel venait dans leur direction. Va-t-il réussir à atteindre le vortex ? John croisa les doigts pour qu'il réussisse.

Marcel avait chronométré le temps de la prière. Jusqu'ici son plan marchait à merveille. Dans sa poche il tira une photo, celle de John qu'il avait chopé tout juste avant qu'il prenne la fuite sur ordre de Matilde.

***

Matilde : Tu l'as rencontré, c'est ça ?

John : rencontré qui, le veilleur, non ?

John se tourna vers Matilde pour trouver des réponses. Et C'est là que Marcel en profita pour lui voler sa photo. Son plan était dès lors en marche. Comme ça, peu importe le pacte et les circonstances, il était sûr de ne pas rester prisonnier de cette créature. En temps voulu, il donnera à John l'une des photos et gardera l'autre afin de s'échapper. De cette façon ils ne pourront pas s'enfuir sans qu'il le sache.

***

Tout en courant, Marcel tira de sa poche la photo de Matilde et commença à réciter maladroitement la prière. Un autre portail s'ouvrit à quelques mètres en face de lui. Il eut un sourire fier en traversant le portail. Marcel atterrit dans la même pièce que John et Solomon.

- Je ne comprends pas, fit John, Tu as donné à Matilde ta photo.

- Oui, parce que j'avais volé la tienne.

Instinctivement, John tâta sa poche et se rendit compte encore une fois qu'il n'était pas matériel. Dans la pièce à côté, ils entendirent une femme toussoter. Solomon traversa le couloir en courant. Matilde était là, en chair et en os, elle admirait ses mains, touchait ses cheveux, son visage et ses jambes. En levant la tête, elle vit Solomon en face de lui.

- Mon fils, exclama-t-elle la voix tremblante.

- Mère !

Elle se jeta dans le bras de Solomon qui la serra si fort qu'elle pouvait sentir ses os brisés.

Matilde alla prendre une douche alors que Solomon lui, préparait à manger. Marcel venait lui annoncer son départ, il acquiesça de la tête.

- Merci Marcel, fit-il.

- C'est rien, j'avais une dette envers toi.

- Et maintenant, tu vas faire quoi ?

Marcel regarda machinalement dans sa main droite. La liste était bien là. Il fit un signe de la main pour la montrer à Solomon.

- Je dois retourner à l'hôpital, il faut que je finisse mon boulot.

- Pas la peine. Cette liste n'est plus en vigueur.

- De quoi est-ce que tu parles ?

Solomon eut un sourire amusé.

- Réveille-toi !

Solomon claqua des doigts.

Lorsque Marcel ouvrit les yeux, il était sur un trottoir. Il savait où il était. En face de chez lui. Il portait un teeshirt noir à l'effigie de Eminen et un jean bleu délavé. Il tapota son torse, son visage et ses poches. Il était bel et bien en vie, en un seul morceau et matériel.

En entrant chez lui, il eut le sentiment d'avoir réussi. L'accident, la liste, les missions pour Boba, enfin tout. Il était accompagné de Jacob, il fit un coup d'œil vers ce dernier. Il se sentit chanceux d'avoir pu le sauver. À plusieurs reprises. Et si c'était à refaire, il n'hésiterait pas une seconde. Comme disait Lyne Ménard :
La famille, c'est l'Amour. C'est tout ce qui compte.

Ils traversèrent le petit salon. Marcel se sentait bien, il était enfin chez lui. Une voix l'interpelle. Il se figea.

- Marcel !

Il se retourna vers Jacob.

- Quoi ? fit l'autre.

Une silhouette féminine s'approcha vers lui. Il déglutit.

- Maman !

- Mon beau, tout va bien ?

Miriam toucha son front.

- Tu n'as pas l'air en forme, pourtant tu n'es pas fiévreux.

Marcel jeta un nouveau coup d'œil vers son frère.

- Pourquoi tu fais cette tête, on dirait quelqu'un qui a vu un revenant. Salut, M'man.

Miriam salua Jacob d'un sourire radieux.


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