13 - La grande Faucheuse

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J'avais dit: Vous êtes des dieux,
Vous êtes tous des fils du Très-Haut.
Psaumes 82:6


Un soleil torride battait son plein sur la capitale, Evelyne marchait sourire aux lèvres, le cœur ailé comme une fillette qui venait de recevoir de magnifiques cadeaux pour son anniversaire. Contrairement à ce qu'elle pensait, ce petit nerd embrassait vachement bien. Il avait mis du cœur. Elle le sentait et elle avait aimé.

À quelques mètres de l'hôpital, elle héla un taxi, une moto. L'homme, un type obèse et barbu, s'arrêta, ils conclurent sur le prix et elle s'embarque.

Une fois à la maison, Evelyne se jeta sur le lit dans sa chambre. Elle était fatiguée, mais son enthousiasme l'emportait haut la main. Couchée, les yeux rivés au plafond, elle mordillait ses lèvres en rejouant mentalement la scène qu'elle venait de vivre. Ce moment, Evelyne l'avait tellement attendu. Tout en réfléchissant, l'un des moments qui l'avait le plus marqué, fit surface.

Un jour suite à un petit malentendu, Evelyne avait pénétré la salle de bain, apparemment, elle était à la recherche de son pendentif fétiche, celui qu'elle portait toujours à son cou. Et soudain, par accident elle tomba nez a nez avec Jacob, nu. Tétanisée, elle ne pouvait ni donner la raison de sa présence ni se retirer. Elle avait perdu ses mots. Le pire, elle aussi était à moitié nue. Elle portait juste une culotte et de sa main gauche elle couvrait ses jolies seins, ou presque. Ça avait suffit à Jacob d'avoir une petite turgescence que Evelyne avait remarqué avant qu'il ne le dissimule derrière une boite de shampoing. Ce qu'elle avait ressenti ce jour là, jamais elle ne l'oubliera. D'un coup, ses tétons s'étaient redressés, une fièvre s'abattit sur elle et son cœur s'emballa.

Après ce petit malentendu, elle était allée s'excuser auprès de son colocataire. Jamais elle n'aurait pénétré la salle de bain, si elle savait qu'il était à l'intérieur. Mais tous les deux avaient leur part de responsabilité dans tout ça. Jacob aurait dû fermer la porte de l'intérieur comme d'habitude, et elle aurait dû frapper... comme d'habitude.

Jacob de son côté, n'arrêtait pas de repenser à la scène. Ce corps bien modelé, ses jolies seins au tétons durcit. Tard la nuit, il s'était réfugié sous la douche, au nom d'Evelyne...

Sans vraiment se rendre compte, sa main avait trouvé refuge dans sa culotte. Cette même sensation de fièvre s'empara d'elle. Evelyne se tourna sur le côté, en position fœtale, les yeux fermés, elle se donnait du plaisir. Elle imagina la scène ; ses jambes écartés, le corps nu et brulant de Jacob posé sur le sien, ses coups de rein, son regard fiévreux, ses tendres caresses...

Au moment où elle allait exploser, la sonnerie de son téléphone l'interrompit. Cette dernière abandonna avec colère. Elle peinait à ouvrir ses yeux et avait du mal à contrôler sa respiration. Elle attrapa le téléphone, fixa l'écran en grimaçant. C'était Patricia.

-    Allo !

En sanglots Patricia articula une phrase qui lui déchira le cœur.

-    Il faut que tu viennes vite, je n'en peux plus.

***

Perdu dans ses pensées, Jacob ressassait la scène qu'il venait de vivre, la douceur des lèvres d'Evelyne, son regard sensuel, sa façon à elle de caresser ses joues et sa nuque. Il a toujours cru que cette fille l'aimait, et lui aussi, il avait à son égard une certaine attirance. Honnêtement, au début ce qui l'intéressait vraiment, c'était son corps. son architecture corporelle sans faille, sa démarche et son sourire radieux et plein de charme. Mais depuis son réveil, tout avait basculé.

Gratitude ? Amour ?

Pourquoi pas les deux ?

Jacob n'était pas un grand sentimental. Il a toujours privilégié les machines, les ordinateurs et tout ce qui se retrouve coincé dans la toile. Mais tout ça, c'était après que Felicia et Christianne lui avaient brisé le cœur. Il trouvait que les machines n'avaient pas la capacité de tromper, de trahir. Bien que dans des films comme I, robot et Terminator, ça c'est produit, Jacob croit dur comme fer que cela restera dans le cadre d'une fiction. Ces trois derniers jours, il avait vue Evelyne dormir près de son lit, sur une chaise. Rien qu'en s'appuyant sur son dossier. Un matin, il avait pris le temps d'admirer la jeune fille, ce qu'il avait ressenti, n'était pareil à nul autre sentiment. C'était de l'amour. Pourtant, elle ne l'avait pas appris à l'aimer. Du moins pas volontairement. Et lui aussi ne voulait pas l'aimer. « Elle est plus âgée que moi. » se disait-il assez souvent. « En plus, je préfère les mulâtressses. » encore une fois, son grand frère avait raison.

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