5 - Sine qua non

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Jacob était stupéfait face à l'être de lumière. Pas les autres, entre eux et lui, il n'y avait pas vraiment de différence. Il sentit que le plus brillant était le suprême. L'unique. Une sorte de « Dieu ».

-    Dieu existe vraiment, pensa-t-il au plus profond de lui.

Il n'y avait jamais vraiment pensé avant. Vu les galères qu'il a endurées depuis son enfance, il s'était dit qu'un être suprême ne pouvait pas exister. Oui, que tout ce bordel s'était mis en branle tout seul. Pourquoi il y avait autant d'injustice dans le monde ? Pourquoi avait-il souvent faim pendant que d'autres jetaient de la nourriture ? Pourquoi avait-il perdu autant d'années d'études à cause de manque de moyens économiques, pendant que d'autres dilapidaient leurs argents dans des boîtes de nuits, des clubs et des hôtels cinq étoiles ? Non, il n'y avait pas de Dieu, juste la mort. Un fléau qui, sur son passage n'épargne personne. Aussi beau, aussi friqué et aussi intelligent que tu puisses être, un jour viendra où tu t'en iras vers un lieu inconnu, un lieu qui peut être meilleur que cette vie, qui sait ? En tout cas, il nous laisse fort perplexe...

En ce moment, Jacob se trouvait face à cet ÊTRE et était on eut dit à cet endroit même. Cet endroit dont il parlait tout le temps, cet endroit qu'il avait tant imaginé à chaque fois qu'il avait pensé à se suicider. Parfois mourir semblait sa seule échappatoire, mais alors ce n'est que quand il commença à travailler, à entrer pas mal d'argent, lorsque la vie commençait enfin à avoir un sens pour lui, c'est à ce moment que la mort décida de se pointer.

Quelle ironie !

Jacob jeta un coup d'œil autour de lui. L'espace était figé, intemporel, immuable et vaste. L'être suprême se tenait à quelques mètres de lui, malgré l'étendue de l'espace, sa lumière reflétait sur toute sa surface. Ses rayons diffusaient une chaleur agréable, Jacob pensa au soleil. Sa voix était douce, bienfaisante et rassurante.

Jacob s'en approcha.

À présent sa vie terrestre semblait être loin derrière lui. Néanmoins il ne regrette rien. Au moins il n'aura pas à supporter l'égoïsme et toute la méchanceté de ses êtres indignes.

-    Tu veux vraiment le savoir ?

Jacob fut étonné de remarquer encore une fois qu'on pouvait l'entendre sans qu'il n'ait à ouvrir la bouche. Ils communiquaient par télépathie. Aussitôt, il regrette d'avoir pensé comme ça.

-    Oui, répondit-il sèchement.

-    Aimerais-tu vraiment le rencontrer ?

-    Oui.

Lorsqu'il se croit réveillé, il allait éclater de colère, mais il remarqua, devant lui une créature flippante de deux mètres de haut, ce dernier tenait à sa main droite une arme étrange. Il ne comprenait rien. Jacob sentit une étrange vibration autour de lui. « Alors c'est lui, Dieu ? » pensa-t-il.

Il se sentit léger, comme débarrassé d'un fardeau, d'un lourd fardeau. Il se sentit débarrassé de toute la haine qu'il avait en lui, de ses angoisses et de sa peur. Il était quelqu'un d'autre. Sur sa droite, il vit poser là, son corps sans vie et mal amoché.

Une voix lui fit retourner.

-    Heure du décès, 10 heures.

-   C'est pas possible, je viens d'avoir vingt-sept ans, et on ne meurt pas à cet âge là.

À sa gauche, il reconnut Marcel... en une sorte d'être de lui lumière, mais totalement différent de lui et de ceux qu'il venait de rencontrer après le tunnel. Son frère aussi était mort, mais la créature n'était là que pour lui.

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