Et si c'était lui

Réconciliation

Au petit matin, j'ai beaucoup de mal à faire surface. J'ai l'impression qu'on me martèle le crâne avec un marteau. Des flashs black de ma soirée me reviennent en tête. Je me souviens d'avoir enchainé les verres pour calmer ma jalousie qui prenait le dessus, en voyant Sam très entreprenante avec Jayke. Je me rappelle également avoir frappé Aaron dans l'entrejambe car il était beaucoup trop insistant à mon goût. Le pauvre, je ne l'ai pas loupé. Mes reflexes sont en alerte depuis ce qui m'est arrivée à Seattle. Puis je me souviens que je criais après quelqu'un. Mais qui ? Et comment j'ai fait pour atteindre mon lit alors que je tenais à peine sur mes jambes ?

Soudain, je m'aperçois que quelque chose cloche. Je me relève d'un coup vif sur mon lit. Pourquoi suis-je en sous-vêtement ? Mince! Qu'est ce que j'ai bien pu faire cette nuit? Je pose ma main sur mon front. Ma tête tourne et tambourine fortement. J'ai tant de questions qui se bousculent dans mon cerveau.

Tout à coup la porte de ma chambre s'ouvre doucement. Je serre alors contre moi, la couette de mon lit.

- Jayke ? Qu'est-ce que tu fais chez moi ?

- Tu ne t'en souviens pas ?

Je cherche alors dans la bouillie de ma cervelle, le moindre souvenir qui reste de cette soirée.

- Non, pas vraiment. Et peux-tu me dire, pourquoi je n'ai plus mes vêtements ?

- Tu t'es vomi dessus donc j'ai été obligé de te déshabiller. Mais je te promets que je n'ai rien fait de plus.

Il place ses mains devant lui montrant son innocence. Je racle alors ma gorge par gêne et contourne le sujet.

- Hm, oui je me souviens avoir vomi contre un arbre.

- Euh, l'arbre dont tu parles, c'était moi.

- Non ?! Oh mon dieu. Je suis désolée Jayke.

Il se met à rire pendant que je cache mon visage honteux sous mon drap.

Je l'entends se rapprocher de moi en s'asseyant sur le bord de mon lit. Puis il tire doucement sur le tissu pour faire réapparaitre mon visage.

- Ce n'est rien, je t'assure. Comme je t'ai raccompagné après l'altercation avec Aaron, j'en ai profité pour rester près de toi cette nuit. Pour te surveiller au cas où si tu te sentais mal. Je me suis également permis de prendre une douche et d'emprunter des habits propres.

- C'est très gentil de ta part. Et tu as eu raison pour la douche et les vêtements. Merci pour tout, vraiment. Mais qu'est ce que tu veux dire par, tu es resté près de moi cette nuit ?

- Que j'ai dormi avec toi.

- Hein !?

- Je blague, je blague. J'ai dormi dans ton fauteuil.

Il m'indique de son pouce, mon vieux fauteuil qui est entreposé dans un coin de ma chambre.

J'attrape mon oreiller puis lui balance dans son visage.

- Tu es bête. On a une chambre d'amis à côté de la mienne. Tu aurais à coup sûr, mieux dormi. Au fait, quelle heure est-il ?

- Il n'est pas loin de midi.

- Quoi ? Mais le lycée ?

Je commence à m'affoler, prête à sauter de mon lit mais me ravise, en me souvenant que je suis quasiment nue devant Jayke.

- Ne t'inquiète pas. J'ai prévenu notre absence.

- Comment ça ?

- J'ai dis qu'on était souffrant et qu'on ne pouvait pas venir aujourd'hui.