Peur

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J'ai passé mon début de soirée à profiter un maximum de ma tante, chassant ses images de mon professeur principal que je ne vois définitivement plus pareil. Rien que d'y repenser, ça me donne mal au ventre et envie de gerber.


J'ai fait au mieux pour dissimuler mon mal être à ma tante par peur de l'inquiéter. Mais elle a de suite vu que j'avais passé une sale journée. Donc j'ai trouvé comme excuse que j'étais tombé sur un professeur exaspérant et qu'il m'avait sermonné pour faute d'inattention. Rachel avait gobé mon mensonge et m'encouragea à faire des efforts.



A son départ, je me laisse aller complètement. En revivant ce qu'il s'est passé plus tôt. Je n'arrive définitivement pas à faire cesser ces larmes. J'ai vraiment l'impression d'être sur des montagnes russes d'émotions en ce moment.


Mes mains serrent ma poitrine en essayant d'étouffer des cris de douleur. Je me laisse tomber par terre comme suffoqué. J'ais de nouveau perdu cette infime confiance en moi et j'ai honte de mon corps. Pourquoi ces choses là m'arrivent-ils ? Je laisse évacuer ma tristesse, ma colère, ma douleur, en espérant qu'elles finissent par disparaitre.



C'est seulement au bout d'un moment, que je décide de me reprendre et de me relever. J'ai complètement la tête ailleurs et réalise que je me retrouve à nouveau seule. La maison me parait bien plus grande. Et aux moindres bruits, je sursaute. Même une branche qui tape sur le carreau de la fenêtre, m'arrache un cri de peur. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. C'est Jayke qui me demande si je tiens le coup. Alors je lui réponds ironiquement, que tout va à merveille. Sa réponse en retour n'est qu'un simple « ok ».


Je décide d'aller prendre vite fait ma douche et me mettre en pyjama pour me coucher tôt. Quoiqu'un petit film me changera peu être les idées.


Je finis donc par m'installer confortablement dans mon canapé avec un pot de pop-corn sucré.


Je zappe les chaines de télévision puis tombe sur un reportage de tueur en série et de kidnapping dans notre pays.


Et si Monsieur Tiller en était un ? N'importe quoi, Emi. Comme si un malade pouvait devenir professeur. A cet instant, la photo d'un homme brun, d'une quarantaine d'année et portant des lunettes, est affichée à la télévision. Le reportage explique que cette personne est toujours à la recherche malgré le viol et l'assassinat de huit jeunes femmes, toutes étudiantes. Il s'avère que ce personnage se fait passer pour un professeur pour mieux approcher ses victimes.


C'est alors, qu'un bruit fort résonne dans mon entrée. Je sursaute de surprise. C'était quoi ça? J'ai rêvé ?


Mais pas un seul bruit ne retentit de nouveau. Puis soudain, un second coup plus fort se fait entendre de nouveau au niveau de ma porte d'entrée. Cette fois-ci je n'ai pas rêvé. Est-ce une branche d'arbre qui tape contre ma porte ? Ce n'est pas possible, pas aussi fort. Je me relève toute penaude en m'approcher du hall. J'attrape au passage un bloc livre de la bibliothèque. Ces petites choses sont très lourdes et peuvent m'être utile au cas où je me ferais attaquer. Le bruit résonne pour la troisième fois. Mais cette fois-ci, beaucoup plus faiblement.


- Qui est là ?


Aucune réponse.


Je me poste derrière ma porte, essayant de voir par le carreau si une ombre bouge dehors. Mais je n'aperçois rien. Il fait bien trop sombre.


- Si c'est une blague, c'est de mauvais goût ! criais-je peureuse.


Je saisis mon courage à deux mains puis pose mes doigts sur la poignée pendant que les autres serrent fermement le bloc livre en l'air, prête à le jeter.

Et si c'était lui Where stories live. Discover now