Chapitre 1 : Découverte.

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Chapitre 1.2 : Découverte.

— Madame Dubois ! Oh, pardon...

— Mademoiselle Lambert... Dites moi, combien de fois vous ai-je demandé de frapper à ma porte depuis que vous travaillez ici ? soupira Madame Dubois, se levant de son bureau en bois agencé près de l'unique fenêtre de la pièce.

Pauline ne riposta pas, bien qu'une moue déplaisante se dessina sur son visage à la suite de la remarque de sa supérieure.

— Veuillez m'excuser, déclara la femme de chambre en chef, marquant une pause avant de se tourner vers l'homme en face de Madame Dubois. Monsieur Deveau, ajouta-t-elle en inclinant la tête respectueusement en sa direction.

Monsieur Deveau, incarnait véritablement l'essence de la séduction masculine. Lorsqu'il se leva gracieusement de la chaise, en face du bureau de Madame Dubois, il répliqua avec une élégance naturelle :

— Mademoiselle Lambert.

Un sourire charmeur s'esquissa sur ses lèvres, une expression qui, comme un doux écho, avait le pouvoir de faire fondre chaque jeune femme du château. Pauline, en toute conscience de cette séduction, sentit son charisme s'étendre dans la petite pièce.

Ses yeux, d'un bleu clair électrique, dégageaient une intensité magnétique, captivante. Les cheveux noirs corbeau soigneusement coiffés sur le côté ajoutaient une touche de mystère à son apparence. Vêtu d'un costume noir, il arborait une allure fière, mettant en valeur ses épaules larges et sa silhouette élégante. Monsieur Deveau se démarquait, une séduction naturelle émanant de sa prestance sans effort.

Son visage, une symphonie de traits harmonieux, révélait une mâchoire carrée bien définie par le rasage impeccable de l'homme. Les lèvres légèrement pleines dessinaient un sourire charmeur, accentuant l'aura séduisante qui émanait de lui. La peau impeccable de son teint ajoutait à sa beauté captivante, faisant de Monsieur Deveau une figure inoubliable, un homme dont la séduction transcende les simples apparences.

Il était relativement jeune pour un majordome, il avait une trentaine d'années. Mais Pauline pensait se souvenir qu'il s'agissait d'une question de génération. Si on en croyait ce qui se racontait à l'office, le père de Monsieur Deveau avait lui-même été majordome durant une très longue période. Par ailleurs, elle ne connaissait pas la suite de l'histoire.

— En dix années de service, vous n'avez toujours pas appris à vous présenter correctement à la porte d'un de vos supérieurs. C'est assez amusant, se plaignit de nouveau la vieille femme.

Pauline Lambert esquissa un sourire crispé. Elle détestait profondément la gouvernante en chef. Malgré son âge avancé, celle-ci conservait une vivacité dans ses répliques qui exaspérait Pauline. Cette vieille dame semblait aigrie et incapable de s'acquitter de ses responsabilités depuis un certain temps. Son plaisir apparent était de réprimander ceux sous sa supervision. La seule personne qu'elle semblait respecter était Monsieur Deveau. Cependant, Pauline soupçonnait que cela était dû à son ancienne collaboration avec le père du jeune homme pendant de longues années. Madame Dubois avait probablement été très compétente en son temps, mais à présent... il fallait faire le double de travail pour compenser ce que Henriette Dubois semblait incapable d'accomplir à cause de son âge. Et, malheureusement, les maîtres de maison semblaient commencer à s'en rendre compte.

— Veuillez m'excuser, Madame Dubois, répéta de nouveau Mademoiselle Lambert. Une femme attend à la porte de l'office. Elle prétend avoir rendez-vous avec vous.

— C'est exact.

Madame Dubois contourna son bureau avec difficulté puis un silence s'installa dans la pièce.

— Alors ?! Allez la chercher !

— Oui, bien sûr, sursauta Pauline avant de sortir en trombe du bureau de Madame Dubois.

— Que Dieu me pardonne, mais nous ne ferrons jamais rien de cette femme, s'agaça facilement la vieille femme.

Henri ne put s'empêcher de sourire d'amusement à la vieille gouvernante.

— Elle est très volontaire.

— Vous êtes beaucoup trop gentil, Monsieur Deveau. Cela vous perdra, je vous l'ai déjà dit.

Le majordome regarda Madame Dubois retourner derrière son pauvre bureau. Il semblait absorber la chaleur et l'énergie de la pièce. Les murs nus étaient peints d'un blanc monotone, accentuant la sensation d'étroitesse. Le bureau en bois massif était quasiment le seul mobilier de la pièce. Il trônait au centre, paraissant presque trop imposant pour l'espace restreint.

D'ailleurs, les meubles se limitait à l'essentiel : un bureau, une chaise simple et quelques étagères vides. Aucun élément personnel ne donnait une touche chaleureuse à la pièce, la laissant stérile et impersonnelle. Les étagères, dénuées de livres ou de décorations, contribuaient à l'atmosphère austère du lieu.

Une seule fenêtre, recouverte d'un rideau rouge épais, était le seul point d'interaction avec l'extérieur. Le tissu, lourd et sombre, semblait absorber la lumière naturelle, laissant la pièce plongée dans une semi obscurité. Les contours du rideau laissaient à peine filtrer une lumière tamisée, créant une atmosphère froide et inhospitalière dans ce petit espace. La pièce résonnait du silence qui accompagnaient les paroles prononcées entre les murs, renforçant l'idée d'un lieu dépourvu de chaleur humaine.

— Bien, je vais m'éclipser pour votre rendez-vous, Madame Dubois. J'irai continuer cela dans mon bureau, sourit Henri en rassemblant les papiers qu'il avait laissé sur le bureau de la vieille femme.

Henri saisit la poignée de la porte du bureau pour la refermer derrière lui, alors que, comme à son habitude, Mademoiselle Lambert l'avait laissée ouverte.

— Monsieur Deveau...

— Oui, Madame Dubois ?

Le majordome aux yeux perçants se tourna vers la gouvernante en chef.

— Comment va Monsieur ?

— Oh... Il se porte bien, mais..., Henri marqua une hésitation. Disons qu'il éprouve des difficultés à traverser la situation. Tout comme Madame et Monsieur Charles.

Madame Dubois inclina la tête, manifestant une réelle préoccupation, une image qui toucha profondément le cœur d'Henri. Il connaissait bien les commentaires circulant dans l'office au sujet de Madame Dubois. Bien qu'il fût le majordome et le supérieur de l'office, sa jeunesse le rendait accessible, et beaucoup se confiaient à lui, parfois le considérant à tort comme un ami. Il était conscient que beaucoup percevaient Madame Dubois comme incompétente dans son travail en raison de son âge, et surtout comme une personne aigrie et austère, mais Henri en savait davantage. Son père avait collaboré avec cette femme pendant près de 40 ans, et elle avait toujours été, pour Henri, la figure maternelle la plus proche qu'il ait eue.

Il aimait à croire qu'il la connaissait véritablement, et l'inquiétude perceptible dans sa voix lorsqu'elle évoquait la famille De Villiers ne transparaissait pas dans les récits des autres. Cette femme, malgré les apparences, possédait un cœur d'une générosité exceptionnelle.

Henri esquissa un sourire empreint de bienveillance avant de se retirer, laissant la gouvernante plongée dans ses pensées solitaires.

Henri esquissa un sourire empreint de bienveillance avant de se retirer, laissant la gouvernante plongée dans ses pensées solitaires

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« Combien de fois vous ai-je demandé de frapper à ma porte depuis que vous travaillez ici?»

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