Révérences et Révoltes : Amour Partagé

Chapitre 1 : Découverte.

Chapitre 1.3 : Découverte.        

        Henriette redressa la tête à l'écoute des légers coups qui retentissaient dans la pièce déserte, émanant distinctement de la porte du bureau.

— Oui ?

La porte s'entrouvrit lentement, dévoilant une jeune femme sur le seuil. Avec une certaine timidité, elle pénétra dans la pièce, la main crispée sur la poignée extérieure.

La vieille femme se leva de nouveau avec peine, tous les muscles de son corps l'appelant à l'aide pour qu'elle cesse ces mouvements quotidiens.

— Bonjour, Madame Dubois. Je suis Julia Leclaircie. J'ai reçu une lettre de votre part il y a quelques jours.

— Je sais, ma fille. Entrez, je vous prie, la coupa rapidement Henriette, lui indiquant la chaise vide en face de son bureau que Henri avait quittée quelques minutes auparavant.

La gouvernante observa attentivement Julia Leclaircie, scrutant immédiatement chaque geste. D'abord, elle avait frappé à la porte, puis l'avait refermée derrière elle. Cela lui octroyait déjà un point supplémentaire par rapport à Pauline Lambert, une autre candidate potentielle pour le poste.

Lorsque la jeune femme s'installa sur la chaise, Henriette en fit de même, non sans difficulté. Son regard scruta attentivement Mademoiselle Leclaircie, et elle fut frappée par sa beauté époustouflante.

La jeune femme, avec son chignon élaboré, attira immédiatement l'attention d'Henriette par sa présence atypique. Ses cheveux blonds étaient soigneusement attachés, mais quelques mèches glissaient de manière délibérée de-ci de-là, rompant avec la norme de l'époque où la coiffure des femmes était souvent plus disciplinée. Cette touche d'originalité ajoutait à son allure une élégance séduisante.

Les yeux verts de Julia brillaient d'une lueur vive, accentuant son très beau visage. Sa peau d'une clarté presque nacrée semblait rehausser la couleur éclatante de ses yeux. Une expression d'intelligence et de détermination émanait de ses traits délicats, conférant à son visage une aura à la fois envoûtante et résolue.

Sa silhouette fine était mise en valeur par une robe bleu clair, une teinte surprenante, rehaussée légèrement au-dessus des chevilles. La robe, taillée avec élégance, suivait les courbes délicates de son corps, accentuant sa démarche féminine. Des chaussures noires fermées à talons complétaient son ensemble, conférant à chacun de ses pas une grâce raffinée.

Julia Leclaircie, assise devant Henriette, dégageait une aura qui alliait la modernité et la sophistication, une vision résolument différente des canons de l'époque, mais qui captivait instantanément l'attention de tous ceux qui la croisaient.

— Mademoiselle Leclaircie, je vous suis reconnaissante d'avoir accepté notre offre.

Un silence s'installa entre les deux femmes, et Julia offrit un sourire chaleureux.

— C'est plutôt moi qui devrais vous remercier...

Henriette esquissa également un sourire. Celui de la jeune gouvernante était contagieux, rappelant légèrement celui d'Henri Deveau.

— Bien, comme vous pouvez le constater, je ne suis plus réellement apte à m'acquitter de mes fonctions. Et cela depuis un certain temps. La famille De Villiers a fait preuve d'une grande générosité en me maintenant en poste, et je sais qu'ils continueraient jusqu'à ma mort si je le leur demandais. Cependant, je ne souhaite pas leur faire défaut. Après plus de 55 années de bons et loyaux services, j'ai finalement décidé de prendre ma retraite. Je souhaite que vous repreniez mon poste, Mademoiselle.