Chapitre 11 : Regrets.

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Chapitre 11.4 : Regrets.

                — Attendez, je vais vous aider !

Julia sursauta lorsqu'elle sentit des mains se poser doucement sur ses hanches pour l'aider à atteindre le livre qu'elle avait repéré, sortant légèrement du rang, faisant tache dans la bibliothèque.

— Non, non, ce n'est rien ! paniqua la jeune femme en se retournant rapidement, s'éloignant de Charles De Villiers qui semblait confus devant son geste.

Elle recula vivement :

— Je voulais juste déplacer le livre.

Charles hocha la tête, visiblement embarrassé par la situation, touché par son mouvement.

— Vous... Vous vouliez quelque chose, Monsieur ? demanda précipitamment Julia, voulant à tout prix s'éclipser de cette interaction.

Elle commençait à connaitre le fils De Villiers et elle pensait ne pas s'être trompée sur les regards qu'il lui lançait. Il essayait toujours de la croiser dans la maison, la surprenant au détour d'un couloir ou trouvant des prétextes pour descendre à l'office. Elle n'était plus dupe face à ses yeux brillants.

— Non... Enfin si, Julia...

Elle frissonna, ça y était. Il allait le lui dire.

— Je... J'ai besoin de vous parler de quelque chose, Julia...

— S'il vous plaît, ne le dites pas.

— Pardon ?

Julia observa le visage confus du fils De Villiers.

— Je suis amoureuse d'Henri Deveau. Je sais ce que vous allez me dire, Monsieur. Je veux vous éviter un quelconque embarras.

Un court silence s'installa, durant lequel elle put immédiatement voir le cœur du jeune homme se déchirer devant elle. Elle déglutit, la culpabilité l'envahissant malgré elle.

— Monsieur, vous êtes un jeune homme charmant. Mais, je ne suis pas la femme qui vous convient. Je ne ressens pas, ce que vous ressentez pour moi...

— Je vais tout de même vous le dire. Je suis amoureux de vous.

Julia ferma les yeux un bref instant.

— Vous êtes intelligente, belle, vive d'esprit et... Monsieur Deveau a de la chance. J'espère qu'il le sait.

Charles sourit tristement. Et cette réaction de sa part lui fit fondre le cœur jusqu'à le réduire en miettes. Elle faisait du mal à cet homme et elle détestait cela. Elle savait reconnaître un homme bien et Charles De Villiers en était un.

— Je ne sais pas quoi vous dire...

— Vous n'avez pas besoin de dire quoi que ce soit. Je pensais naïvement que peut-être, malgré votre amour pour cet homme, vous penseriez à ce que je pourrais vous offrir... Mais vous n'êtes pas ce genre de femme, ce qui me fait encore plus vous aimer.

Il hésita.

— Je ne vous importunerai plus de la sorte, je vous l'assure, Mademoiselle... Cependant, je ne puis m'empêcher de me questionner... si la présence de Monsieur Deveau n'était pas un obstacle...

— Cela n'altérerait en rien mes sentiments, Monsieur... Mais l'essentiel n'est pas de spéculer sur mes émotions à votre égard. La véritable interrogation que vous devriez vous poser est celle-ci : seriez-vous toujours épris de moi si vous me connaissiez véritablement ? poursuivit Julia, s'approchant de Monsieur Charles, les yeux étincelants.

Révérences et Révoltes : Amour PartagéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant