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ENJOY !

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Alix fut soulagée de ne pas apercevoir le conducteur de la Ferrari rouge le lendemain. La voiture était à la même place que la veille, mais aucune trace de l'homme prétentieux qui la conduisait.

La journée fut d'une banalité déroutante. C'était toujours la même chanson : nettoyer l'étage d'abord puis le rez-de-chaussée. La journée parut longue, bien trop longue, mais cela n'ajouta que du plaisir au fait de se détacher les cheveux le soir venu.

Alix se massa le crâne, comme à l'accoutumée, en remettant son tablier dans le placard.

Nous étions vendredi. Dernière journée de la semaine, dernières minutes de travail. Tout annonçait un repos bien mérité.

Alix se pinça les lèvres dans un sourire tout en tournant la poignée d'entrée de l'appartement. Le cliquetis de l'ouverture s'ensuivit d'un bruit de talon qui martela le parquet tout juste ciré.

— Aliiix ! cria une voix stridente.

La jeune-femme se retourna pour mettre un visage sur son interlocuteur, même si elle savait d'ores-et-déjà qu'il s'agissait de la seule, de l'unique Leslie Moody. Quarante ans, des lèvres aussi pulpeuses qu'Angelina Jolie. A chaque pas ses seins refaits se balançaient légèrement. Elle ressemblait à une Barbie manucurée avec des gros seins, ni plus ni moins.

Elle descendit les escaliers avec ses talons de douze centimètres qui ne la quittaient jamais. Ses cheveux teints en blond se balançaient de façon parfaite alors qu'elle faisait claquer bruyamment ses chaussures qui valaient aussi chères qu'un écran plasma.

Madame Moody s'avança d'un pas décidé, la tête haute. Soudain son visage sembla torturé :

— C'est ca-tas-tro-phique, je...oh, j'ai du mal à respirer, bégaya-t-elle en posant sa main sur son front pâle.

Elle eut une moue étrange, comme si elle était sur le point de vomir, mais c'était juste l'expression qu'elle avait lorsqu'elle était contrariée.

— Asseyez-vous là Madame, lui dit Alix en la traînant jusqu'à un canapé émeraude.

— Ah je déteste ce sofa ! Frank l'a rapporté du Katmandou...

Elle s'assit, avec une certaine réticence cependant.

— Et c'est Madame Moody, croassa-t-elle.

— Pardon ?

— Vous avez dit Madame tout à l'heure. C'est Madame Moody, insista-t-elle en écarquillant ses yeux verts comme si Alix était une imbécile.

— Très bien Madame...Moody. Qu'est-ce qui vous arrive ?

— Oh ne m'en parlez pas ! Judith a la varicelle.

— Judith ? hésita Alix.

— La nurse !

— La quoi ?

— La nounou, la baby-sitter. Elle est censée aller chercher les filles à l'école. Elle ne peut pas y aller avec sa...tronche pleine de points rouge, et moi, je ne l'ai jamais eue, alors elle reste sagement chez elle. Bref, allez chercher les filles !

Alix se leva doucement avec un sourire gêné.

— Je ne veux pas vous contrarier mais je suis assez pressée Madame Moody. Et qui plus est, je suis femme de ménage, pas nounou.

Personnel de maison, rectifia Madame Moody.

— Oui... C'est ça, personnel de maison.

— Et si, vous êtes en train de me contrarier, assura Leslie Moody en hochant la tête.

— Je...

— Écoutez, vous êtes la seule qui ait un permis ici. Vous êtes la plus jeune, donc vous serez plus proche des enfants. Je ne vois personne d'autre ici qui puisse remplir cette mission, vraiment, dit-elle en mettant ses poings sur ses hanches.

— Elle laissa planer un silence où Alix la fixait avec insistance.

— Ah non, pas moi ! Je ne sais pas comment vous oser l'insinuer. Je dois retourner feuilleter deux-trois magasines de mode. Je n'ai plus rien à me mettre...

Leslie se prit la tête entre les mains.

— Je vous paierai évidemment.

Alix commença à se diriger petit à petit vers la porte. Elle se sentait mal-à-l'aise de faire ça à sa patronne, lui tourner le dos sans respect. Où étaient passées ses bonnes manières ?

— Je vous paierai cher. Si vous imaginez un prix, rajoutez un zéro derrière.

Alix se figea alors que sa main était déjà posée sur la poignée de porte. Elle tourna lentement les talons vers sa patronne avec un large sourire :

— Elles sont dans quelle école déjà ?


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Vous avez aimé ? Et bien apprêtez-vous à surkiffer la suite que je vous ai concoctée avec mes petits doigts musclés :D

Le prochain passage sera beaucoup plus long, promis ! Mais n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, à voter, lâcher un petit commentaire etc. :p Bref, EXPRESS YOURSELF as usual ♥

Merci de me lire, vous êtes de plus en plus nombreux et ça me fait vraiment plaisir !

Besos par milliers !!

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Apolite Élueau

Les Louboutin sont les meilleures amies de la femme [ EN PAUSE]Where stories live. Discover now