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On se retrouve à la fin pour un petit mot :*

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Les écritures COLLÈGE PUBLIC gravées sur la façade permettaient peut-être de loger tout le monde à la même enseigne, mais juste à la tête de certains gamins on savait pertinemment qu'ils n'étaient privés de rien. Parmi ce genre de collégiens, France, avec sa moue dédaigneuse, et un brushing parfait. Son regard était aussi pénétrant que celui d'un serpent. Alix n'avait jamais eu l'occasion de la voir en vrai jusqu'alors. Elle avait simplement vue l'une des centaines de photos où elle posait comme un mannequin en devenir, lèvres ridiculement poussées en avant. Alix connaissait seulement France à travers ses vêtements qu'elle éparpillait partout chaque matin, et qu'elle retrouvait miraculeusement rangés à son retour des cours.

Alors qu'Alix l'observait depuis une poignée de minute elle remarqua soudain que France commença à jeter des coups d'œil à sa montre, en montrant des signes d'impatience . Elle cherchait Judith du regard. Deux amies à elle, brunes et déjà habillées comme des lycéennes, commencèrent à lui parler, et chercher du regard avec elle.

Alix était de l'autre côté de la rue, les regardant avec désespoir.

— La violence sur mineur est passible de prison, alors reste calme, se dit-elle à elle-même en s'engageant sur le passage piéton.

Alix se posta juste devant France, alors qu'elle cherchait encore de toutes parts sa nounou, avec une impatiente qu'elle commençait à mal gérer.

— France ?

Elle se tourna vers Alix, l'air incrédule.

— T'es pas trop vieille pour vouloir un autographe ?

— Heu...Pourquoi je voudrais un autographe ?

— Pourquoi tu me parlerais autrement ? demanda-t-elle, les yeux écarquillés. On se connaît ?

— Je viens te chercher. Judith est malade, dit-elle les mains dans les poches.

France la regarda de haut en bas avec un regard empli de pitié.

— Ah, et j'ai un mot de ta mère qui en atteste. Tiens.

France prit le papier avec nonchalance et le déplia.

— Sympa ton T-shirt ! lança la plus grande des deux brunes à Alix tandis que France lisait le bout de papier. C'est quelle marque ?

L'autre brune commença à pouffer comme une idiote.

— Je ne sais plus, sûrement Zara.

La petite brune éclata de rire, tandis qu'un sourire à demi voilé commençait à se dessiner sur le visage de l'autre.

— Judith vient toujours un minimum bien habillée, siffla France en relevant la tête. T'es pas à la hauteur du tout pour une nounou. Tu fais... pauvre.

France avait dit ça en affrontant Alix du regard. Cette dernière restait impassible.

— Tu sais ce qui fait super pauvre ? murmura Alix avec un sourire mauvais.

France ne dévia pas du regard, tandis qu'Alix rapprocha son visage du sien.

— Rentrer à pied.

Les deux potiches brunes laissèrent échapper un hoquet d'effroi. France eut un haussement de sourcil qui trahit sa surprise.

— Si Slade te voit marcher pour rentrer chez toi, il risque de ne même plus te regarder, lança la plus grande des deux brunes.

— Tu penses ?

— Anna-Tess a raison, affirma la petite brune.

 France se mordit la lèvre inférieure avec rage.

Les Louboutin sont les meilleures amies de la femme [ EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant