1. Bienvenue à destination

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« Belleville » ou le nom de mon nouvel enfer sur terre. Non ce n'est pas Belleville à Paris, mais bien une petite ville du sud de la France, à mon grand désespoir.

(NDRL : Belleville est une ville fictive, dans mon esprit elle est situé au sud-ouest de la France)

Nous étions arrivés depuis déjà 40 min, et nous attendions toujours les déménageurs.
Durant ce temps, j'en profitais pour enfin visiter notre nouvelle maison. Mes parents étaient venu la visiter une fois, puis ma mère était revenue et restée deux semaines, pour diriger des travaux et s'imprégner de la ville, d'après ce que j'avais compris.

L'avantage de déménager en banlieue, c'est qu'on passe d'un petit appartement en centre-ville à une grande maison... Où il manque juste le centre-ville. Ma mère étant architecte, elle avait décidé de faire quelques travaux avant notre emménagement, du coup les pièces ne ressemblaient plus vraiment aux photos que j'avais pu voir. Il y avait beaucoup plus d'espace, et de lumière. Mais pour l'instant la maison était vide, et peu accueillante.

Ma chambre semble grande, avec un dressing et une salle de bain. Ma mère connaissait mes goûts et elle avait fait en sorte que ma chambre soit plutôt jolie, même vide. J'avais déjà une petite idée pour la décorer et la meubler. Afin de mieux faire passer le déménagement, elle m'avait promis de ré décorer ma chambre comme je le souhaitais.

Un bruit de camion se fit entendre dans la rue, les déménageurs devaient enfin arriver.

Nous avions passé la soirée à organiser les pièces et essayer de ranger le plus possible. Finalement, nous n'avions pas tant de meubles. La maison paraissait encore tellement vide. J'avais du mal à me sentir chez moi. C'était les mêmes meubles qu'à Paris, pourtant je n'avais pas l'impression de les reconnaître.

Ce soir, je me couche exténuée et pleine d'appréhension quant aux semaines qui vont suivre. Je ne connais personne ici, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de mes journées jusqu'à la rentrée ?

*

Le lendemain matin - ou plutôt le midi - je fus réveillée par un bruit de sonnette. Mais visiblement personne n'avait pensé à ouvrir puisqu'une nouvelle fois, la sonnette retentit. Je descends péniblement les escaliers en bois qui grincent. La sonnette sonna une troisième fois, et je grogne pour signaler ma présence. Qui est assez sadique pour nous déranger maintenant, alors que nous sommes en plein emménagement ?

J'ouvre la porte sur une dame d'une quarantaine d'années, blonde, plutôt bien habillée dans un style classique. Elle était légèrement maquillée, ce qui fait ressortir ses yeux bleus. Elle tient un panier remplis de spécialités locales. Elle m'explique qu'elle est la voisine d'à côté, que si j'avais besoins de quoi que ce soit elle serait ravie de m'aider, patati patata... Je ne l'écoutais pas vraiment, trop occupée à finir ma nuit tout en goûtant ce qu'elle avait apporté. Elle semblait gentille, mais le réveil chez moi est assez long. Je cru comprendre qu'elle avait une fille lorsqu'elle m'a tirée de ma rêverie pour me demander mon âge.

- J'ai 18 ans madame.

- Ah... Donc vous allez à l'université de Montrocher ?

(NDRL : Montrocher est une ville fictive, qui est assez grande par rapport au village où Nora habite désormais et où il y a des commerces, université, etc)

- Non, je redouble ma terminale.

J'avais répondu sur un ton plus tranchant que je ne l'aurais voulu. Je ne voulais pas faire mauvaise impression mais c'était visiblement raté. Madame Daniel semblait embrassée.

- Vous serrez peut-être dans la même classe que ma fille dans ce cas, elle s'appelle Julie. Répondit-elle pour cacher son malaise. Je lui dirais de passer te rencontrer dans la semaine, si tu veux bien sûr.

Je ne savais pas vraiment si j'avais envie de rencontrer cette Julie, mais sa mère semblait vraiment une personne gentille donc je supposais que sa fille serait pareil. Puis au moins je connaîtrais une personne dans cette ville, ce qui pourrait peut-être m'aider à m'intégrer à ce nouvel environnement qu'est "Belleville". D'ailleurs, j'attends de voir où est la beauté ici.

J'avais donc finalement accepté de rencontrer Julie, dans quelques jours, le temps qu'elle revienne de son camp de vacances apparemment, et le temps pour moi de m'installer dans ma nouvelle maison.
Qui participe encore à ce genre de séjour, sérieux ?

Toute la journée, des habitants du quartier avaient défilé pour nous souhaiter la bienvenue, certains avec des trucs à manger- ce qui est plutôt cool puisqu'on n'avait pas eu le temps de faire des courses. J'étais resté en pyjama toute la journée, mes vêtements étant toujours dans des cartons, mais par flemme surtout.

Une énième fois, la porte sonna. J'allais ouvrir, plus lasse que jamais. J'étais fatiguée de tous ces aller- retours, de ma chambre à la porte, mes parents étant occupés à déballer les cartons, c'est moi qui m'occupais de recevoir les dons et salutations de ces charmants habitants.

Une femme se tenait devant moi, grande brune, à l'allure svelte, plutôt jolie. Elle était accompagnée de deux enfants d'une dizaine d'années, un garçon et une fille. Tous deux très souriants. Un jeune homme se tenait derrière, en retrait, pourtant c'est lui que j'avais aperçu en premier. Il était grand, brun et il semblait sportif. Il portait un polo noir, ce qui le rendait encore plus séduisant, avec un short nettement moins habillé. C'était une drôle d'association mais je ne m'attardais pas sur son short, mais plutôt sur les muscles de son torse que l'on pouvait imaginer à travers son haut. Il ne fit pas attention à moi, et semblait visiblement ennuyé d'être là.

La femme me sourit. Les enfants me saluèrent. Elle était aussi une voisine qui venait se présenter accompagnée de ses trois enfants. Elle avait fait des pâtisseries tout spécialement pour nous apparemment.

- Hugo ! Tu pourrais saluer notre nouvelle voisine, ce serait la moindre des politesses, siffla-t-elle en direction du magnifique jeune homme.

Il tourna la tête lentement, tout en se redressant et me regarda de haut en bas. C'est à ce moment-là que je pris conscience que j'étais habillée d'un bas de jogging et d'un tee shirt trop court rose, et que j'avais très certainement les cheveux en bataille et le teint pas frais. Certes, il n'était pas super bien habillé non plus, mais il était carrément canon. Et la première impression que j'allais lui faire devait être pitoyable.

- Salut, dit-il d'une voix sans expression.

- Bonjour, répondis-je de la façon la plus neutre possible.

Il avait les traits du visage fins et réguliers. Un regard profond, une bouche pulpeuse et à travers son tee shirt on pouvait imaginer sa musculature... J'étais occupée à le détailler, quand je croisais son regard et pendant une seconde je me perdis dans ses yeux de feu. Je détournais la tête, mais aperçu quand même un petit sourire apparaître sur le coin de ses lèvres.

Face cachée (terminée) Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt