16. Citrouille ou infirmière ?

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Les jours passèrent. Le temps se faisait plus frais et l'été avait laisser place à l'automne. Julie avait coupé les ponts avec Aaron, dès lors que nos suspicions s'étaient révélées justes. Thibault m'avait confirmé qu'il fallait se méfier d'Aaron car il consommait des substances illicites. Mes interrogations sur la façon dont il le savait et pourquoi il l'avait invité n'avait pas trouvées réponses. Cependant, Thibault était devenu plus amical et moins étouffant. On se voyait moins, mais toujours assez pour partager des moments de rire et de complicité. J'étais en quelques sorte devenue sa conseillère ou sa psy. Il me confiait ses attirances pour telles ou telles filles, et nous débattions des pour et des contres, des qualités et des défauts... Il pensait toujours que j'étais attirée par les filles mais il avait réussis à le garder pour lui, enfin pour l'instant du moins.

- Bon alors, Cécilia, la brune sexy là-bas t'en penses quoi ? Dit-il tout en désignant une fille qui se dandinait devant ses copines.

- Elle paraît trop superficielle. Tu t'en lasserais trop vite et tu la jetterais parce qu'elle parle tout le temps, et elle te ferait des crises en public à longueur de journée. Je suis donc pour.

Thibault me regarde étonné.

- T'es vraiment une mauvaise amie ! Plaisante-t-il.

- Mais ce serait marrant, tu serais notre source de divertissement !

- Pas pour moi. Mais à mon avis, pour une nuit on ne doit pas s'ennuyer avec elle.

- M'ouais...

A chaque allusion que Thibault faisait à propos du sexe je restais distante. J'étais gênée et je ne voulais pas aborder ce sujet avec lui. Comme notre relation passée avait été ambiguë, je ne voulais pas qu'il commence à me poser des questions trop personnelles auxquelles je ne pourrais pas apporter de réponses, sinon lui mentir à nouveau.

- Façon toi y'a personne qui t'intéresse on dirait, insista-t-il.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Je ne sais pas, à chaque fois qu'on parle d'une fille elle t'attire pas !

- Ce n'est pas mon style c'est tout.

- Et donc c'est quoi ton style ? Demanda-t-il.

Merde, je lui avais tendu une perche.

- J'aime pas les filles vulgaires et trop voyante comme ta Cécilia c'est tout.

- D'accord j'ai compris.

Je le regardais sans comprendre, en attendant qu'il dévoile la suite de sa pensée.

- Tu préfères les filles... Comme Julie.

Là j'avais simplement envie d'éclater de rire. Je me retenais du mieux possible mais je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire.

- De toute façon j'ai toujours su qu'elle était lesbienne, continua-t-il.

C'est une blague j'espère. On me filme en caméra cachée ? Pardon mais j'espère qu'on prend bien mon bon profil.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Je l'ai jamais vu avec un mec.

- Ça veut rien dire.

- Elle ne les regarde même pas ! Enfin Nora t'a pas une sorte de radar pour détecter les autres filles homo ?

J'éclatais d'un rire ironique. Ce qu'il pouvait être con parfois.

- Non ce genre de radar n'existe pas ! Mais enfin il y a plein de raisons possibles à ça ! Et puis Aaron, tu l'expliques comment ?

Face cachée (terminée) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant