11. Mon sauveur

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Le weekend était enfin arrivé. Les deux derniers jours -ou les deux premiers jours de lycée- avaient été épuisants, pour Julie comme pour moi. Elle se faisait poursuivre par un garçon de sa classe, qui ne la lâchait pas d'une semelle. De mon côté, je passais mon temps à essayer d'éviter Hugo et sa poule, et ce n'était pas facile. Mais heureusement la plupart du temps Thibault venait à mon secours, et je ne m'en plaignais pas.

J'avais donc décider de passer la soirée du vendredi soir chez Julie, histoire de se retrouver et de profiter d'être ensemble. Julie étant devenu ma confidente exclusive et ma meilleure -et seule- amie.

Je sortis les chocobons et les m&m's de mon sac et les tendis à Julie. Sa mine s'éclaira devant les bonbons au chocolat.

Elle me parla de William, le garçon qui était amoureux d'elle depuis la maternelle, et qui était dans sa classe cette année. Mais elle ne ressentait rien à son égard si ce n'est de l'amitié. Plus jeune, ils étaient inséparables et il ne comprenait pas la non réciprocité de ses sentiments. Elle avait essayé de le lui expliquer, mais de son côté il restait persuadé que Julie était la femme de sa vie, et qu'elle l'aimait aussi sans en avoir conscience. Je levait les yeux au ciel à cette idée : on ne peut pas forcer quelqu'un à nous aimer... Peu importe à quelle point on apprécie cette personne.

Pendant cette soirée, Julie m'avait confié qu'elle n'avait jamais eu de copain. Et que c'est peut-être pour cette raison qu'il se faisait encore des idées. Je voyais bien qu'elle culpabilisait de ne rien ressentir pour lui et cela m'ennuyait.

- Je ne suis pas normal, il est mignon, gentil et attentionné. Il serait un petit ami parfait. Tu crois que je devrais tenter le coup ? M'avait-elle demandé.

Et je pense qu'elle avait peur de ma réponse.

- Je pense que tu ne devrais pas sortir avec une personne que tu n'aimes pas, ça vous ferait souffrir tous les deux. Et ne t'inquiète pas, tu es tout à fait normale, un jour tu rencontreras une personne qui te conviendra et ce sera naturelle de sortir avec lui. Les sentiments, ça ne se commande pas...

Et après tout c'était pareil pour moi. Je ne devais pas en vouloir à Hugo d'être amoureux d'une autre.

Julie connaissait toute l'histoire, et elle m'avait réconfortée. Depuis plus d'un an, ces deux-là faisait beaucoup parler d'eux avec leurs disputes, et leurs réconciliations incessantes.

Julie et moi avions passées le weekend ensemble, entre fille. Nous étions allées profiter des dernières chaleurs à la plage. Cette plage qui me rappelait des souvenirs, aujourd'hui douloureux.

*

Au bout de deux semaines, j'arrivais maintenant à me repérer dans le lycée sans qu'on ait besoin de me guider. Je n'arrivais presque plus en retard. Tous les midis, je retrouvais Julie et ses amis pour manger. J'arrivais peu à peu à m'intégrer à leur groupe, surtout grâce à Julie. Elle était pétillante et pleine de vie. Bref j'adorais cette fille. Je voyais beaucoup Thibault aussi. La routine de ma nouvelle vie commençait à se mettre en place petit à petit. Je commençais à prendre mes marques ici, et j'arrivais même à apprécier certaines personnes de ma classe.

***Driiiiiiing***

La sonnerie de la délivrance. Il était 18h, j'allais enfin pouvoir rentrer chez moi... Avec une tonne de devoirs à faire. Ces derniers jours, Hugo m'avait évité, mais aujourd'hui il s'était assis à côté de moi en cours. Il m'avait même aidé à comprendre les exercices de maths. Peut-être qu'il voulait qu'on devienne amis ? Je n'avais pas relevé. Je ne lui avais fait aucune réflexion. Mais quand nos mains s'étaient frôlées. J'avais eu des frissons. Et il l'avait senti. Ce n'était peut-être pas encore le bon moment...

Face cachée (terminée) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant