À la folie 1 Émotions (Terminée)

Chapitre 9.2

         Il est plus de dix-sept heures lorsque, je rentre à l'appartement, triste, légèrement découragé.

Je m'affale sur le canapé, les yeux encore bouffis, les aux revoirs avec Annie ont étés riches en émotions, on a passé l'après-midi à papoter comme deux amies de longue date avant de s'étreindre une dernière fois, se promettant de ce revoir dès que possible.

On ne peut pas dire que cette semaine soit des plus positive, je commence par me faire prendre par une conne par un des plus bels hommes que je n'ai jamais vu, sous ces airs de gentleman se cachait un affreux goujat. Et ensuite, je perds mon travail, ce qui m'est en doute mon avenir ici. On est seulement mercredi, qu'est-ce qui m'attend maintenant, ma voiture va surement me lâcher, ou pire ma Lilie qui décide de repartir....

Si je dois repartir en France, j'aurais l'impression de n'avoir rien accompli, ce qui serait une grande, une immense déception pour moi. Seule bonne nouvelle, Tom, le fils de Mike qui m'a envoyé un message hier pour me dire qu'il avait cartonné à son devoir de français et qui me remercie pour mon aide, au moins, je me sens un peu plus utile....

Lilie a eu son rendez-vous hier avec Madame Jacobson, la femme de la soirée masquée qui avait adoré la robe que je portais ce soir là. Elles ont discutées pour connaitre ces goûts et ces attentes et Lilie doit maintenant lui faire quelques croquis pour une robe qu'elle portera en l'honneur de l'anniversaire de son mari. Elle a passé la soirée d'hier à dessiner, jetant des feuilles par-dessus le canapé quand elle n'était pas satisfaite de son travail, j'ai pris le temps de lui racheter un bloc de feuilles, la connaissant, elle n'arrêtera pas avant d'être entièrement satisfaite de son travail.

Elle n'a pas voulu me les montrer avant que ce soit fini, mais je suis sûre que madame Jacobson va adorer et qu'après ma meilleure amie croulera sous les commandes, rien que pour ça, je veux être là auprès d'elle pour l'aider et la soutenir. Il faut que je trouve autre chose. Le chèque d'Annie va certes m'aider, mais pas éternellement, j'espère vraiment trouver autre chose rapidement ou prier pour gagner au loto.

Un peu de motivation !

Samedi, je vais à nouveau faire du service pour Mike et je lui expliquerais ma situation, pour qu'il sache que je serais disponible n'importe quand dans les jours qui viennent. J'espère sincèrement que ma mauvaise expérience avec le plateau de flûtes ne me pénalisera pas de trop, même s'il m'a dit que ce n'était rien, je m'en veux encore.

En faites, je ne sais pas si je m'en veux autant d'avoir cassée ces flûtes que d'avoir couchée avec Liam juste après, alors que nous ne nous connaissions pas...

Vivement que ma Lilie rentre, j'ai vraiment besoin d'une bonne dose de bonne humeur et de réconfort avant de finir complètement déprimée et de devenir complètement aigrie... Je vais peut-être vraiment finir par adopter un premier chat, voir toute une portée, je finirais bien par me faire à ces boules de poils.

Je décide d'appeler mon meilleur ami, je sais qu'il va me rebooster même s'il est loin. Il répond dès la première sonnerie.

« Hello toi ! »

Karl et l'anglais, ce n'est pas vraiment compatible. Je souris avant même d'avoir prononcé un mot.

« Hello you ! »

« C'est pareil ! Comment tu vas ma Ju' ? »

« Ohh bah ! Ça va et toi ? »

« Moi sa va, mais toi, je ne te crois pas ! »

« Je viens de perdre mon boulot, Annie a vendu la boutique... »

« Ah ! Merde, ça, c'est chiant, t'as plus qu'à revenir et reprendre ta chambre chez tes parents... »

« Oui j'en ai bien l'impression ! »

« Tu plaisantes là ? Si je te vois dans le coin, c'est moi qui te ramène à Londres, à la nage s'il le faut, tu vas trouver autre chose et tu vas le vivre ce rêve ! »

« Merci, c'est exactement ce que j'avais besoin d'entendre... »

« T'es une guerrière ! »

« Je n'irais pas jusque la, quand même »

« Bon ok, alors t'es forte et entêtée, crois en toi, autant que moi, je crois en toi ! »

« T'es le meilleur »

« Ça je le savais déjà ! Je vais devoir te laisser très chère, j'ai un entretien d'embauche, dis-moi merde.

« Oh ! c'est cool, c'est où ? »

« Si je te le dis tu ne me croiras jamais, je te rappelles très vite et je t'expliquerais tout ça. Tu nous manques Julia. »

« Vous aussi. Gros MERDE ! Je t'aime »

Nous raccrochons, et je me sens mieux, je n'ai pas le temps de poser mon portable sonne m'annonçant l'arrivé d'un message de Karl

« Je t'aime... » Suivis de smiley qui ne veulent absolument rien dire.

Je souris, qu'est-ce que je deviendrais sans mes amis.

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Réveil difficile ce matin, tout comme hier d'ailleurs. Je n'ai aucune envie de quitter mon lit, malheureusement, je ne peux pas y rester éternellement, j'y pense vraiment mais, ça ne va pas m'aider à avancer.

Aller Julia, lève-toi !

Apparemment, la météo est aussi maussade que mon humeur et il a plu averse hier et aujourd'hui, on peut ne pas dire que ce soit encourageant.

Aller ! Bouge ton cul !

Ma voix intérieure tente pourtant de m'aider et de me motiver, mais elle n'est pas forcément très convaincante, j'aurais besoin d'un bon coup de pied là où je pense pour m'aider.

Je vais peut-être retourner en France juste pour que Karl me ramène ici avec un bon coup de pied au cul. Ça me ferait l'occasion de le revoir lui et toute la bande, ainsi que ma famille.

Lilie n'a pas dormi à la maison cette nuit, elle avait un rendez-vous avec la fameuse et mystérieuse Sarah, que je n'ai d'ailleurs toujours pas eu la chance de rencontrer.

Je suis tellement heureuse pour elle, ma meilleure amie essayait de cacher ces sentiments, surement par égard pour moi, je l'ai d'ailleurs gentiment fâchée à ce sujet, je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour moi, mais elle n'arrivait pas à effacer un magnifique sourire béat sur son visage.

Bon forcément, à cet instant précis, je comprends pourquoi elle ne me la présente pas, je porte un vieux jogging informe et un t-shirt troué, vestige de mon adolescence et pour parfaire mon style, j'ai ajouté ma belle vielle robe de chambre rose.

Je me sens « SO SEXY »

Je ne comprends pas pourquoi je suis célibataire ! Je défis tout homme de me résister dans cette tenue !

Je souffle et mon haleine manque de me faire tomber à la renverse, woh, ça cogne, c'est l'élan de motivation qu'il me fallait pour sortir de mon lit.

Je me traine tant bien que mal dans notre appartement vide pour aller me brosser les dents, c'est vital pour moi, et même pour la couche d'ozone...

A peine sortie de la salle de bains, avec l'haleine fraiche et mentholé, je sens comme un appel, qui émane tout droit du canapé, il me fixe, et je ne suis pas en l'état de lui résister davantage.

J'ai la faculté de comprendre les objets, ou plutôt de m'imaginer les comprendre ! Je m'échoue avec l'élégance et la délicatesse d'un cachalot. Je ne voudrais vraiment pas être à la place de ce canapé, je vais l'achever...

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