Jour 2 (suite)

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"Il y a quelqu'un ?"

Oh merde. Merde, merde, merde... Que faire ? Je plaquais ma main sur ma bouche, tentant de cacher mon existence à ce survivant. Bon Dieu ce que j'avais envie d'ouvrir la porte et de redevenir normale pendant quelques instants. Mais à quel prix ? Je jetais un coup d'œil à ma blessure. Elle s'étendait jusqu'à ma clavicule. Il ne devait me rester qu'une journée ou deux avant que la transformation ne commence. A quoi bon ouvrir la porte à un inconnu ? A moins que je lui demande de me tuer ? Comme ça, il pourrait survivre dans ma cachette et moi, je serais débarrassée de ce fardeau. Quelle perspective alléchante. Mais je me savais incapable de lui demander une telle chose. Il ne me restait plus qu'à attendre qu'il s'en aille.

Je l'entendis s'asseoir lourdement sur le sol. Il devait transporter un gros sac. Ou être obèse. J'attendis plusieurs minutes, et l'entendis glisser le long du mur. Espérons qu'il ne ronfle pas. Je me déplaçais doucement, et m'asseyais sur mon matelas. J'allais ronfler avec lui.

Je me réveillais lentement. Je n'arrivais pas à savoir si j'avais dormi longtemps ou non. J'attendis quelques instants, mais n'entendis aucun bruit. Il devait être parti. Je me relevais et allais vérifier lentement. Si je sortais et qu'il était toujours là, je me ferais repérer immédiatement. Je choisis donc la solution la plus enfantine et la plus ridicule qui soit. Mais bon, personne ne pouvait me juger. Je me mis donc à genoux et baissais la tête pour essayer de voir son ombre sous la porte. Elle n'était pas très basse, il devait y avoir environ 4 cm entre le sol et le bas de la porte. Je pourrais donc apercevoir ses pieds ou son sac si il était toujours là. Je collais donc ma tête contre la porte, le visage aplati contre le sol. Et étonnement, je rencontrai un regard surpris. Apparemment, nous avions eu la même idée.

Je m'écartais brutalement de la porte, la repoussant le plus fort possible avec mes bras. Le choc fut bruyant, et la porte trembla légèrement dans un grincement. Je jurais. Fort. Puis j'entendis un petit rire.

"-Tu ne peux plus te cacher maintenant, je sais que tu es là

- ....

- Tu veux bien me laisser entrer ? C'est tellement incroyable de rencontrer quelqu'un d'encore normal maintenant. Je croyais que j'étais le dernier survivant de ce coin.

- ....

- S'il-te-plaît. Tu ne sais pas ce que ça fait de rester seul si longtemps. J'ai besoin de voir quelqu'un d'encore humain. S'il-te-plaît."

Je détestais cette manière qu'il avait de me supplier. Il ne savait rien de moi. Je comprenais son besoin de chasser la Solitude. Moi aussi, j'aurais aimé pouvoir la chasser. Mais sa demande me dérangeait. "J'ai besoin de voir quelqu'un d'encore humain." En effet, cette demande me dérangeait. Car je savais que je ne pouvais pas y répondre. Une larme roula sur ma joue, et c'est la voix légèrement fêlée que je répondis.

"-Je ne peux pas t'aider. Je suis vraiment désolée. Mais je ne peux pas."

Il s'énerva tout à coup.

"-Comment ça tu ne peux pas m'aider, répondit-il avec hargne. Mais tu te fous de ma gueule ? Tu as juste à ouvrir cette porte. C'est juste une porte !"

Oh non, ce n'était pas juste une porte. Ce n'étais pas une simple décision, à prendre à la légère. Cette décision changerait tout. Cette décision était une décision de vie ou de mort. Car si j'ouvrais et qu'il découvrait ma blessure, je mourrais probablement. Et si il ne découvrait pas, c'est lui qui mourrait. Car après ma transformation, je ne pourrais probablement pas me contrôler. Et si je ne me contrôlais pas, un de nous deux y passerais.

"- Je ne peux pas t'aider, répétais-je plus fermement.

- Mais je ne te demande pas grand-chose ! Je ne suis pas dangereux, ok ? Je veux juste voir quelqu'un ! Tu ne sais pas ce que c'est d'être seul !"

Je m'énervais brusquement, il n'était pas le seul à en avoir bavé ! J'étais même la plus à plaindre ! Il se permettait de me parler de cette manière, alors qu'il ne savait rien. Il ne savait vraiment rien.

"- Mais ta gueule ! Tu te prends pour qui ? Tu crois être le seul à avoir galéré, à avoir souffert de la Solitude ? Ça fait trois mois que je suis toute seule ! Trois putain de mois !" lui hurlais-je à travers la porte.

Je l'entendis hoqueter. Il ne s'attendait visiblement pas à un tel excès de colère. Non mais il me prenait pour qui ? Je n'étais pas une pauvre gamine ! Puis j'entendis un hurlement au loin. Mais quelle idiote ! Comment avais-je pu crier, alors que le silence était devenu vital ? Je m'étais mise en danger. Juste à cause de ce débile. Et maintenant, les Infectés allaient sûrement chercher l'origine du bruit. Ce qui les mèneraient près de chez moi. Ils étaient déjà entrés plusieurs fois chez moi, mais ne pouvais avoir accès à la cave. La porte qui la fermait étant blindée, extrêmement solide et surtout, fermée à clé. C'était donc l'autre débile qui était maintenant en danger. Avec un peu de chance, les Infectés n'entreraient pas dans la maison.

"-Laisse moi rentrer. S'il-te-plaît. Je vais finir dévoré ! Tu peux pas me laisser ! Entre survivants, on doit s'entraider ! Pitié, laisse moi rentrer ! Laisse...

Un cri interrompit sa supplication. Puis un bruit sourd retentit. Ils étaient entrés.





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Je suis désolée ! Pitié pas taper ! Une semaine et demi de retard, je crains vraiment ! Mais j'avais plein de boulot et un oral à préparer... (#LaFilleQuiRaconteSaVieAlorsQueToutLeMondeS'enFout)

Brrref, je vais essayer de poster à temps ce week-end, mais si je suis trop en retard, je passerais sûrement au rythme d'un chapitre toutes les deux semaines...

Merci d'avoir lu et à dimanche prochain (enfin, si je suis pas encore en retard)

InfectéeWhere stories live. Discover now