Infectée

Jour 7 (suite)

Ce chocolat chaud était incroyablement bon. Il avait certes un léger goût de renfermé, une texture farineuse et manquait cruellement de sucre, mais il restait délicieux. Parce que c'était un plaisir que je ne pouvais plus me permettre depuis longtemps. Bien trop longtemps.

Je finis donc de déguster ce petit plaisir lentement, savourant chaque gorgée. Je reposais ma tasse sur le sol et me tournais pour remercier Levi mais une forte contraction dans mon ventre m'arracha une grimace de douleur. J'eus à peine le temps de me retourner que je vomis tout le contenu de mon estomac sur le sol. J'avais beau ne plus ressentir la brûlure le long de mon oesophage, les sensations étaient pire que d'habitude. Ma gorge me brûlait, mon corps entier tremblait, mes yeux avaient laissé échapper de minuscules larmes, et un goût âcre traînait encore sur ma langue. Mais le pire était la honte. Vomir en public faisait parti de la longue liste de mes plus grandes peurs. Je restais totalement immobile, tétanisée par la honte et de nouvelles larmes affluèrent dans mes yeux. Une main se posa sur mon épaule, me sortant de mon blocage, et je sursautais. Je relevais les yeux vers Levi, qui me tendait un verre d'eau et un sourire timide. Je croassais un remerciement et bus avidement. Le silence qui planait devenait de plus en plus pesant, je réfléchissais donc à un moyen de le briser sans créer un malaise.

"- Je crois que les brocolis sont pas passés, dis-je avec un sourire de travers.

" Ouais, c'est sûr"

Bon. Briser le silence pendant quelques minutes : réussite de la mission. Ne pas créer de malaise : échec de la mission. Je me levais maladroitement et partais poser mon verre dans l'évier. Je ne savais pas comment agir avec Levi sans agrandir le malaise. Je me rendais compte que je ne le connaissais pas assez pour que le blanc ne soit pas source de malaise, ou que je sache quoi faire pour le détendre. Je crois que je m'attendais à ce qu'il me réconforte, qu'il m'apporte une couverture pour me réchauffer et qu'il me fasse un câlin, comme mes amis le faisaient avant. Comme un ami. Le problème était là. Nous étions juste deux débiles qui avaient survécu à l'apocalypse et qui se retrouvaient obligés de vivre ensemble. Ce n'était pas être amis, si ?

Je me retournais avec une vieille éponge, et me baissais pour commencer à nettoyer le sol. C'était vraiment répugnant. Je sentais la présence de Levi derrière moi, que je devinais gêné. Je me mis à frotter plus fort, pour terminer le plus rapidement cette corvée. J'entendis des bruits derrière moi, continuant mon travail, quand tout à coup un seau rempli entra dans mon champ de vision. Je relevais la tête, surprise, et vis Levi se mettre au lavage avec moi. En quelques minutes, le sol était plus propre que jamais, et dans la pièce flottait une agréable odeur de savon.

Je m'asseyais sur le lit, ereintée. Un mini effort de cinq minutes et j'étais à moitié en train de tomber dans les vapes. Génial. La journée commençait bien. En plus je devais suer comme un boeuf, vu la chaleur qu'il faisait. On était à mi-printemps, et malgré les soirées fraîches, les journées commençaient à fortement se réchauffer. Levi s'était d'ailleurs changé, sortant de la salle de bain avec un vieux t-shirt à manches courtes, à l'effigie, il me semblait, d'un vieux groupe de musique.

"- 1D, c'est quoi ça ?

- Un groupe que ma grand-mère écoutait tout le temps. C'est cool, j'aime bien, dit-il avec un sourire gêné en se passant la main dans ses cheveux.

- Ok, cool."

Bon. Quel dialogue incroyable. Vu la manière dont Levi me regardait, il attendait que j'enchaîne. 

"- Il fait chaud aujourd'hui, non ?"

Mon Dieu. Quel originalité. Je crois que je pouvais pas faire pire, et au sourire en coin de Levi, je comprenais qu'il se foutait clairement de ma gueule. Puis un froncement de sourcils. Quoi ? Il fait pas chaud ?

"- Ouais, d'ailleurs, tu veux pas te changer ? dit-il.

- Quoi ?

- Ba t'as pas trop chaud en manches longues ? Tu devrais mettre un débardeur."

Sauf que je ne pouvais pas mettre de débardeur. Sinon j'étais grillée. 

"- Non ça va. Je suis bien.

- T'es sûre ?

- Ouais, j'ai même un peu froid. J'ai du choper un truc, dis-je en haussant les épaules."

Je vis qu'il n'y croyait pas des masses, mais il haussa les épaules et me tourna le dos quelques instants. Je soupirais. Avec la chaleur qui arrivait, il allait vraiment que je me trouve une excuse. Je fermais les yeux. J'avais vraiment super envie de dormir. 

Je me réveillais lentement, sentant de légères pressions sur mon crâne. J'avais chaud. Vraiment chaud. J'ouvrais les yeux lentement et mes yeux rencontraient un t-shirt. Je fronçais les sourcils. J'écrasais à moitié Levi, la tête posée sur son torse et un de mes bras entourant son torse. Je levais légèrement le regard. Levi était en train de lire un de mes livres d'une main, l'autre devait probablement être dans mes cheveux. Je le sentis bouger, et je refermais immédiatement les yeux, faisant semblant de dormir. 

"- Je sais que t'es réveillée.

- ...

- Eline, fait pas genre tu dors, je t'ai vu ouvrir les yeux.

- ...

- Je savais que tu pouvais pas résister à mon corps de rêve."

Je grognais un "rêve pas" et comprenais à son rire que je venais de me faire avoir. Je soupirais.

"- Laisse moi dormir, grognais-je

- Tu m'écrases quand tu dors au cas où t'aurais pas remarqué.

- T'avais qu'à pas te mettre à côté de moi. Pis je suis sûre que c'est toi qui t'es calé sous moi fais pas genre.

- Tu m'accuses ? Attends je me suis juste posé sur le lit et tu m'as pris pour un nounours géant au bout de trois secondes et demi !

- Fais pas genre ça t'a déplut. 

- Je voulais juste pas te réveiller.

- Alors pourquoi tu me caressais les cheveux ?

- Je... je, bégayait-il en rougissant."

 C'était adorable. Genre vraiment absolument adorable. J'avais réussi à lui fermer son clapet, et il arborait une tête des plus mignonnes, rouge et bégayant. Il fallait que je profites de la situation.

"- Bon je fais pas de commentaires si tu me fais un massage du crâne.

- Quoi ?

- Allez, s'il te plaît ! suppliais-je en faisant une tête de chiot battu (enfin j'espérais)."

Il soupira et replongea ses mains dans mes cheveux. Je reposais ma tête sur son torse en fermant les yeux, laissant échapper des petits soupirs et gémissements de contentement. Le crâne était vraiment mon point sensible. Je ne tardais pas à me rendormir, soupirant de bonheur. 

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Heyyy !

Me voilà de retour après cette longue (enfin pas tant que ça) absence ! J'ai pris un peu d'avance sur les chapitres, même si je suis carrément en retard par rapport à mon planning (que vous pouvez découvrir sur mon twitter "OKmy_watty1", le lien a été posté sur mon profil.) J'espère que ce chapitre vous a plu (et que la suite vous plaira). 

Bonne rentrée !

A la semaine prochaine.

-OKmy-