Jour 3 (suite)

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Je me détournais de lui et m'assis sur mon matelas de fortune. Je sentais que le virer de chez moi allait être compliqué. A peine une heure passée en sa compagnie, et on utilisait déjà des surnoms. Au moins, je n'étais pas tombée sur un vieux papi râleur. C'était déjà ça. J'entendis un bruit grave résonner dans la pièce. Je tendis l'oreille, puis je me rendis compte. Il était en train de chanter. Sa voix s'élevait doucement, emplissant la pièce. 

Everybody knows that the dice are loaded.                                                                                      

Everybody rolls with their fingers crossed.                                                                                        

Everybody knows the war is over.                                                                                                        

Everybody knows the good guys lost.                                                                                            

Everybody knows the fight was fixed.                                                                                                              

The poor stay poor, the rich get rich.                                                                                         

That's how it goes                                                                                  

Everybody knows.

Je reconnus tout de suite l'air. C'était une vieille chanson que mes grands-parents adoraient écouter. Elle datait au moins de 2020. Et il la chantait vraiment bien. Je souris légèrement, appréciant la musique. Cela faisait bien longtemps que je n'en avais pas entendu. C'était bien une des choses qui me manquait le plus. La musique. Avant l'Apocalypse, j'en écoutais constamment, et de tous les genres. C'était comme un besoin vital pour moi. Je me rendis compte à quel point les choses peuvent paraître futiles d'un point de vue extérieur. Avant, je m'inquiétais pour un oral. Maintenant, je savais que j'allais mourir, et pourtant ce n'était pas ma principale préoccupation. Je soupirais bruyamment. Ce monde craignait vraiment. Je levais les mains en signe de doigts d'honneur, les pointant vers le ciel, espérant qu'il comprenne le message. Si il y avais une puissance supérieure quelque part, elle n'avait qu'à bouger son gros derrière. J'entendis un léger rire à côté de moi. Je tournais la tête et regardais Levi. Un grand sourire lui mangeait le visage. 

"- Qu'est-ce qu'il t'a fait le ciel, pour que tu soit méchante avec lui comme ça.

- Il me fait chier.

- Mais quelle réponse inspirante ! Tu peux développer ?"

Je lui lançais un regard hautain. Je détestais qu'on se moque de moi.

"- Toi aussi tu me fait chier

- Eline ?

- Quoi ? grognais-je

- Tu m'étouffes avec ton amour"

Je lui tournais le dos, boudeuse. J'essayais surtout de cacher le sourire qui pointait sur mon visage. J'entendis son rire résonner à mes oreilles. Il était encore en train de se moquer de moi. Je sentis mon matelas s'affaisser. Il s'allongea lentement à mes côtés, son épaule touchant mon dos. Je me relevais brusquement, gênée par ce contact. Je me précipitais vers mon réchaud, essayant de cacher mon malaise et la rougeur de mes joues. "Je vais faire à manger", dis-je, comme pour justifier mon éloignement soudain. Je fis couler de l'eau dans une casserole et allumais le réchaud grâce à la flamme d'une allumette. Ce soir, on mangerait des pâtes, pour changer.


Je m'étirais lentement, rassasiée, et soupirais de contentement. J'avais fait beaucoup, mais alors beaucoup de pâtes. Et on avait tout mangé.  Enfin, le nous était un grand mot. Moi j'avais mangé comme une personne normale. Levi, comme un puits sans fond. Si la NASA voulait expérimenter sur les trous noirs, il leur fallait son estomac. Sérieusement, je n'avais jamais vu quelqu'un manger autant. Le pire, c'est qu'il était plutôt mince. Il était grand, certes, mais je ne voyais pas où toute cette nourriture avait bien pu aller. J'entendis un léger ronflement. Il était allongé en travers de mon matelas, endormi. J'étouffais un bâillement en le voyant ainsi. Apparement, la phase digestion avait commencée pour moi aussi. Je jetais un regard plein de regrets vers mon beau matelas, malheureusement occupé par un ours ronflant. Je me dirigeais donc vers un placard de la cave, à la recherche de quoi dormir. Au bout de quelques minutes à ouvrir différents tiroirs, je dénichais une grosse couette ainsi qu'un oreiller. Ca ferait l'affaire. Je m'allongeais donc aux côtés de mon bien-aimé matelas, m'enroulant dans la couverture tel un rouleau de printemps. Je poussais un soupir de bien-être en sentant les bras de Morphée m'emporter dans le monde des songes.

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Heyyyyy ! Désolée du retard, j'avais la flemme. (Au moins je suis honnête). En plus je vous sors un mini chapitre. Je crains vraiment....

Pour la chanson, c'est Everybody knows, de Leonard Cohen (perso je préfère la reprise de Sigrid pour la Justice League)

Bref, comme d'hab, merci d'avoir lu, et n'hésitez pas à laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir.

Sur ce, à la semaine prochaine (je vous assure pas de pouvoir poster, je serais pas en France... Miami me voilàààààà)

-OKmy-




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