Jour 5 (suite)

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J'étais figée. La sensation me paraissait presque irréelle. Passer cinq jours dans une cave, c'était beaucoup plus difficile et oppressant que ce qu'on pouvait croire. Surtout quand on sait qu'il y a des Infectés qui traînent dehors, et que le régime alimentaire se résume à un seul ingrédient. Les pâtes. Une main se posa sur mon épaule et je sursautais.

"- Bon, c'est pas qu'on peut se faire bouffer à tout moment, mais... Ba si en fait, dit Levi.

- C'est si drôle, marmonnais-je.

- Je sais que ça fait longtemps que t'es pas sortie et tout, mais faut qu'on avance. Plus vite on y va, plus vite on sera rentrés, et plus vite on sera sains et saufs à la maison... Enfin, dans ta maison, se reprit-il, rougissant."

Je poussais un petit soupir. Il allait vraiment falloir que je le vire. Le problème était que plus j'attendais, moins j'avais le courage de le faire. Je commençais à avancer dans la rue quand Levi me tira le poignet.

"- C'est pas par là, dit-il.

- Je vis dans ce quartier depuis que je suis toute petite, et je peux te dire que c'est par là ! On va passer par mon chemin, c'est tout. En plus il est sûrement beaucoup plus rapide que le tien.

- Mais Eline, c'est pas dans le plan ! Tu pouvais pas le dire plus tôt ? dit-il à voix basse, je sentais qu'il se retenait pour ne pas m'engueuler.

- Ecoute, je suis désolée de ne pas avoir bien compris ton plan, okay ? Je pensais qu'on passerait par là depuis le début. Mais maintenant, il faut qu'on avance et c'est le meilleur chemin à prendre. Alors fais moi confiance, d'accord ?

- Ouais, okay. Mais t'as pas intérêt nous perdre."

Je lui pris le poignet et me dirigeais vers mon chemin. Après quelques ruelles plus étroites les unes que les autres, je finis par déboucher sur le centre commercial. La vision qui s'offrit à moi était vraiment lugubre. Le centre entier était éteint, ce qui le faisait ressembler à une immense maison hantée. Le L de "BLOCK" était tombé, et il manquait une branche au K. Je frissonnais. Cet endroit provoquait en moi un sentiment de malaise. La même sensation que lorsqu'on regarde un film d'horreur et que l'on sait très bien qu'un screamer va arriver d'une minute à l'autre. Ne manquait plus que la petite mélodie bien glauque provenant d'une boîte à musique.

"- Cet endroit est vraiment creepy, murmura Levi à mon oreille, me faisant sursauter

- J'avoue. On dirait un vieux thriller. Si on entend une vieille musique sinistre, je me taille direct.

- Mais quel homme courageux ! Je te signale que c'était ton idée de venir.

- Oh c'est bon ! T'as qu'à y aller si t'as tant de couilles que ça. dit-il énervé."

Apparemment, j'ai touché un point sensible.

"- Moi j'ai pas besoin de couilles pour avoir du courage, femmelette."

D'accord, j'ai un peu abusé sur ce coup là. Et vu la contraction de sa mâchoire, il le pense aussi.

Je me mets à avancer avant qu'il puisse s'énerver. Après quelques mètres, j'arrivais devant les grandes portes automatiques. Qui ne s'ouvrent pas. Et c'est là que je me rends compte de mon erreur. Il n'y a pas d'électricité, donc les portes ne s'ouvriront pas. Je m'assois alors par terre en soupirant.

"- Pousse toi gogole"

Je me retourne violemment et vois Levi arriver avec un gros bâton qui ressemble fortement à un pied de biche. Comme par hasard.

"- T'as trouvé ça où ? demandais-je en reculant

- Sur le parking juste là, me dit-il en le pointant du doigt."

Je le regardais fixement, étonnée.

"- Quoi ? demanda-t-il brusquement.

- Ça m'étonne toujours de voir que t'as un cerveau. Vu que tu l'utilises pas souvent tu vois."

Je l'entendis marmonner dans sa barbe, puis il glissa le pied de biche entre les portes et poussa d'un coup sec dessus, provoquant leur ouverture. Ba c'est qu'il devait y en avoir de la force dans ses petits bras de lâche. Quoique. En fait, ils étaient plutôt musclés ses bras. Et c'est ainsi que je me perdis dans une contemplation minutieuse de son corps. Et que je me rendis compte qu'en fait, il était plutôt bien bâti. Un petit sourire naquit sur ses lèvres. Il était clairement en train de se foutre de ma gueule.

"- Bon t'arrêtes de me mater ?"

Je bafouillais, essayant de trouver une excuse, qui ne vint pas.

"- Je, je

- ...

- C'est pas..

- Laisse tomber, dit-il en riant. Je comprends. A ta place, j'aurais fait la même chose."

Je haussais un sourcil. Etait-il en train de me complimenter sur mon corps ?

"- C'est vrai quoi, qui peut résister à ce corps de rêve, dit-il en désignant son buste de ses mains."

Je me disais aussi. Il était totalement incapable de faire un compliment à autre que lui même. Je me levais et passais sous le pied de biche, qui était calé entre les deux portes pour que l'on puisse entrer sans que les portes se referment. Je fais quelques pas. Heureusement que les portes sont en transparentes, parce que cet endroit est vraiment lugubre. La seule lumière est celle de l'extérieure qui, malheureusement, n'éclaire absolument pas la totalité du centre. Seulement le hall d'entrée. Les magasins sont tous éteints, ce qui me donne l'impression d'être une cambrioleuse. Levi surgit à mes côtés.

"- Bon, il faut qu'on aille dans quels magasins ? demandais-je.

- Ba dans le plus gros. Celui avec toute la bouffe."

Je vois. Quelle belle manière de le dire.

"- T'es au courant qu'on va devoir faire presque tout le magasin ?

- Pourquoi ? Il faut pas juste de la bouffe et de nouvelles lampes torches ? Et des piles aussi. A oui, il faudrait du shampoing et du savon aussi. Et le rayon pharmacie ! C'est toujours utile. A oui, et les vêtements ! Il me faudrait vraiment une nouvelle paire de pompes d'ailleurs.

- Levi ! le coupais-je. Arrêtes de te disperser, il faut aller à l'essentiel ! La bouffe, les piles et le rayon pharmacie.

- Déjà on va que dans un magasin c'est déjà ça ! Mais idéalement, si on a le temps, on peut passer dans une boutique de fringues ? Parce que j'en peux plus de porter toujours les mêmes vêtements. A oui, et la boutique de sport pour des basquettes. Ou alors une boutiques de chaussures toute simple, ça va aussi."

Je soupirais. J'avais l'impression de faire les courses avec un fan de shopping pendant les soldes. Je me tournais vers lui, et le vis en train de faire une liste de tout ce qu'il devait acheter au dos d'un papier publicitaire, qu'il avait sûrement trouvé par terre.

On était vraiment mal partis.


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Heyyyyy ! 

Désolée pour l'attente, mais cette fois j'avais une vraie excuse ! J'étais au Club Med (Les Boucaniers coeurs sur vous) et le wifi était pas ouf donc je pouvais pas poster. Pis en plus, entre écrire et faire du catamaran, le choix était vite ; )

Enfin bref, merci d'avoir lu. Et encore un dernier truc : #89 dans la catégorie Science Fiction (même si ça a dû changer depuis). C'est trop incroyaaaaable. Merci, mais genre vraiment ! J'ai cru que j'allais lâcher ma petite larme (je suis une âme sensible).

Ciao ! Ou devrais-je dire Bella Ciao ? (Pitié dites-moi que vous avez la réf' xD)

A la semaine prochaine (même si vous savez mon que moi et la régularité ça fait 154)

-OKmy- 



InfectéeWhere stories live. Discover now