Chapitre 1 : Eléonore.

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Eléonore 

Eléonore, je m'appelle Eléonore. Pas commun comme prénom vous me direz. J'ai actuellement 18 ans et je vis dans une immense maison dans une banlieue anglaise auprès de mes parents et de mes deux frères. Je suis de taille moyenne, brune aux yeux verts, avec quelques rondeurs.

Ma passion ? La littérature sans aucun doute. Mais pas n'importe laquelle, la Littérature Anglaise. Elle me fait vivre des vies incroyables. Je n'aime pas l'habitude, la routine. La lecture me permet de m'évader et en quelque sorte vivre une vie différente à chaque roman. Dans des époques, des conditions et des idées différentes. C'est tellement envoutant !

Mon auteur préféré ? Non, mon auteure préférée. Bien oui, c'est une femme. Une femme qui est née le 16 décembre 1775 au presbytère de Steventon, un village du Hampshire dans le sud de l'Angleterre. Voyez-vous de qui je vous parle ? Mais si enfin ! Elle est connue pour tout ses romans de moeurs. Aller je vous aide. Si je vous dis « Orgueil et Préjugés » ?

C'est Jane Austen. Ca ne peut être que elle. Les femmes à cette époque eurent à attendre un siècle pour prétendre à travailler et obtenir plus d'égalité. Jane Austen a contribué à cette libération grâce à ses facultés d'observation et d'imagination.

Elle est si respectueuse et m'inspire tellement. Je lis et relis en boucle ses romans en relevant quelques notes, dans mon carnet, qui me permettent de relier les idées et surtout de voir leur construction entière.

Je veux devenir écrivaine mais mes parents ne font que me répéter que ce n'est pas un vrai travaille qui me permettra de gagner ma vie. Pour eux l'écriture est un passe temps. Rien d'autre. Mais pour eux c'est aussi trop bas dans la classe sociale, ils veulent que je sois haut placée. Ca ne m'intéresse pas, je veux juste être moi-même.

Je suis tout de même dans une université où j'étudie la Littérature, la Philosophie mais aussi l'Histoire de l'art. Selon mes parents, me poser des questions constamment et sur tout, est inutile.

Mes parents, venons en. Mon père est un brillant avocat reconnu dans toute l'Angleterre pour avoir gagner des procès de taille. Il s'appelle Aaron Award et il a quarante-trois ans. Ma mère, Chiara Award, est juge dans un grand tribunal. Elle a quarante-deux ans. Ils se sont rencontrés lorsqu'ils faisaient leurs études.

J'ai également deux frères. Un plus âgé que moi de deux ans, James. Il étudie le droit comme mes parents, il est leur fierté. Puis il y a Henry, le plus petit de la fratrie. Il vient tout juste d'avoir quatorze ans.

Revenons en à moi.

Je suis donc à l'université en première année, j'ai de bonnes notes ce qui me rend encore plus motivée pour obtenir ma licence. J'ai une amie, que dis-je, ma meilleure amie depuis nos deux ans, qui est également dans la même université. Eliah, elle est un tout petit peu plus petite que moi, avec des formes généreuses, de longs cheveux blonds lui arrivant jusqu'aux fesses et des yeux d'un vert marron.

Quand nous étions petite nous nous amusions à rejouer des scènes de romans en se déguisant. On aimait beaucoup rêver à une autre vie. Il faut dire que nous n'avons pas les parents rêvés. Nous nous connaissons depuis petite car nos parents sont de vieux amis eux aussi et quand ils nous ont eu ils nous ont mis dans la même crèche, école etc. Il se trouvait que nous étions pareilles sur bien des points.

El et El pour la vie, voilà ce que nous disions toujours en promesse de petits doigts. Elle vivait dans la même banlieue. Ce n'était pas mon univers, le siens non plus d'ailleurs. C'est pour cela que nous partions presque tout les jours dans notre coin secret. Un endroit où l'on pouvait s'amuser et penser comme des enfants et non pas comme des adultes comme le désiraient nos parents. C'était un petit champs de fleurs à une vingtaine de minutes de la ville.

Un endroit si paisible qu'on aurait voulue y rester à jamais.

A la maison c'était pas facile tout les jours bien que je me fichais pas mal de ce que mes parents pouvaient dire. On y enseignait droiture et moralité. La seule activité que j'avais le droit d'exercer était le piano. Je ne voulais pas jouer du piano, non, moi je voulais chanter. Avec Eliah on aimait beaucoup reprendre des chansons à capella et nous étions plutôt douées.

On s'était donc inscrites à l'atelier chorale de l'université.

Une douce voix autoritaire me sors de mes pensées en m'exigeant de descendre au plus vite. Je dois donc quitter mon petit monde, ma petite bulle et aller faire face au diable.

« Eléonore je ne me répèterais pas. Descends tout de suite. » Crie ma mère depuis la salle à manger.

« Oui, j'arrive. »

Je descends et vois toute ma famille attablée et n'attendant plus que moi pour commencer le repas. Mes parents sont catholiques, ils exigent qu'on soit tous là pour faire la prière avant de manger. Ca non plus ça ne m'intéresse pas. Je m'assoie tout de même à contre-coeur en rêvant à ce qui m'attendais après le repas.

« Eléonore, j'aimerais que tu sois plus respectueuse envers nous. Tu sais très bien que nous passons à table à 19h30 chaque soir. »

« Oui, maman. »

Je ne luttais plus, à vrai dire ça rentrait dans une oreille pour ressortir presque immédiatement de l'autre.

Je ne faisais pas attention au temps qui s'écoulait lorsque je lisais.

« Dis moi James. » Commence mon père. « Tu ne voudrais pas voir avec ton professeur si il pourrait donner un cours de droit à ta soeur le vendredi soir. »

Oh non quelle horreur, je déteste ça. Le vendredi soir c'est le soir où j'ai des choses de prévues. Avec Eliah nous partons voir un film au cinéma, le vendredi soir c'est dédié aux vieux films. C'est notre petit rituel. Surtout qu'Eliah étudie le cinéma. Elle elle veut écrire mais pas des livres, des scénarios. Pour rien au monde je ne laisserais cette soirée aux oubliettes.

« Je lui demanderais demain, c'est un nouveau. Je ne sais pas trop si il pourra mais bon essayons tout de même. »

« Je te remercie fiston. »

Nanananana. Je suis une enfant oui. Je n'aime pas qu'on prenne ce genre d'engagement pour moi. Je veux être maitresse de mon emploi du temps, de ma vie.

« Est-ce-que Eliah et ses parents viennent demain soir ? » Demandais-je en attendant un oui.

« Oui bien sûr, comme tout les mercredi tu le sais bien. » Répond ma mère par automatisme.

La routine, je hais cela. Comme je vous l'ai dit avoir la même vie tout le temps n'est pas un concept qui me plait.

Le repas touchant à sa fin, je débarrasse mes affaires et remonte immédiatement dans mon petit paradis. Ma chambre. Cette grande pièce grise où se trouve tout ce que j'aime le plus au monde.

ParallèlesWhere stories live. Discover now