Chapitre 2 : Harry.

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Harry

J'ouvre les yeux à cause des merdiques rayons de soleils qui pénètrent dans mon Hangar qui me sert d'appartement. Ah euh ouais, moi c'est Harry, Harry Owen. Je ne sais pas trop vraiment quoi dire pour me décrire. J'ai 23 ans, je mesure 1m87, des boucles châtain foncées et des yeux verts.

Je ne suis pas très fort pour faire les présentations, c'est pour ça que je ne me présente jamais aux autres.

Je suis plus le genre de type qui vit sa vie dans son coin. Que les autres viennent vers moi ou non ça ne change rien, je ne vais pas vers eux. C'est pour ça que mon hangar est mon petit bijou. Mon lieu de refuge, loin des autres, loin de la ville, en plein milieu d'un champs de fleurs.

Mon père voulait s'en débarrasser alors je l'ai retapé et ça fait quelques mois que j'ai aménagé dedans. Il est carrément spacieux et je n'ai aucun logement à régler. Le lieu de rêve.

J'ai pu installer mon atelier de photographie dans un coin. Je fais pas dans la modernité non plus, ça ne me plait pas. Je suis donc resté sur la photographie argentique. Je photographie essentiellement des lieux délabrés, des paysages uniques. J'aime bien quand tout est cassé et que chacun peut lui trouver de la beauté à sa façon. Je ne suis pas pour que quand on dise que telle chose est comme ça on soit obligé d'être d'accord. Si j'ai envie de voir du jaune et pas du vert et bien je le vois, c'est tout.

Ouais, je suis un chieur. Mais après tout l'art n'est pas une façon d'exprimer notre vision du monde ? Quel ennui si on peignait, dessinait, photographiait, chantait la même chose. Vous imaginez ? Moi pas, ça me ferait peur. Je ne serais pas un artiste alors ou un artiste incompris.

Comme vous avez du le comprendre je n'aime pas être mis dans une case. Je n'aime pas qu'on me dise que je suis une personne normale parce que je fais le mouton. Hors de question. Dans notre société on n'est plus libre de dire et de penser ce qu'on veut. On nous fait croire que si mais non. Regardez quand je vous ai dit que si je voulais voir du jaune à la place du vert, je suis sûr que vous m'avez jugé.

Ne vous inquiétez pas je m'en fiche seulement c'est pour vous montrez que d'une certaine façon oui on peut s'exprimer mais on est constamment jugé donc on est pas totalement libre. Si tout le monde était ouvert à tout et tolérant ce serait cent fois mieux. On pourrait s'habiller comme on veut, avoir la morphologie qu'on souhaite sans que des personnes émettent des jugements.

Bref, je suis garagiste les soirs et les week-ends. Je m'occupe de voitures de collection. Depuis petit c'est comme la photographie, j'adore ça ! Le reste de la semaine je vais en cours. Je suis dans une faculté d'art. J'y apprends la sculpture, la photographie et le dessin. Ca me plait beaucoup. J'aime énormément faire des sculptures de femme nue.

Leurs corps me fascinent. Je n'aime pas quand elles sont minces, je ne trouve pas que ce soit un sujet intéressant pour un artiste. Alors qu'une femme aux formes généreuses est tellement plus belle. Le galbe d'une hanche est ma partie préférée.

Pour moi le corps d'une femme est la beauté même sur Terre. Une fleur qu'on doit cueillir très délicatement. J'aime beaucoup faire poser des modèles mais vu ma difficulté à aller vers les gens ce n'est pas évident. En général je me contante de faire de souvenir. Je n'invite personne dans mon hangar. Même ailleurs, je n'invite personne. Les femmes que je vois à la faculté ne me disent rien alors je me consacre à mon art.

Il y a des femmes aux garages qui pensent que je suis un gigolo. Ca me fait doucement sourire. Je ne touche pas une femme sans amour. J'en ai eu qu'une seule que j'ai aimé mais elle m'a quittée parce qu'elle ne supportait plus mon caractère. Je vis très bien seul. Ma main me convient parfaitement. Si c'est pour avoir des reproches, non merci. J'aime bien regarder des romances, et oui je suis un garçon et j'aime les romances à l'eau de rose. Je suis sûr que vous avez ne serait-ce qu'esquissé un sourire. Vous voyez ces petits préjugés sont notre quotidien enfin le votre.

Enfin bref, je crois que je vous ai tout dit. Ah, non ! J'ai que mon père pour famille. Ma mère est décédée il y a bien longtemps. Je ne vous en dirais pas plus à ce sujet qui me ronge. Donc mon père m'élève seul depuis mes 5 ans. Il est professeur de droit dans une université de Londres.

« Harry tu peux m'aider avec le moteur de l'Impala 67 s'il te plait. »

Ca c'est mon patron, Bobby.

« Oui, j'arrive de suite. »

Voilà mon quotidien. Un coup les mains dans le cambouis un coup dans le plâtre. C'est ma vie, mon univers.

ParallèlesWhere stories live. Discover now