Prologue

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En média, le trailer.

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Certains dialogues de l'histoire sont normalement en anglais mais traduits ici en français. Bonne lecture.

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Michelle
            

Anxieuse, folle sur les bords, bavarde, rêveuse, perfectionniste, voilà qui je suis : Michelle Lawson. Aux premiers abords, on me croirait timide, muette, et exagérément prude — il s'avère aussi que cela me définit bien. Comme quoi, j'ai une personnalité multicolore. Toutefois, certains détails que je trouve moins intéressants me définissent pareillement : cheveux noirs crépus, yeux marron clair, teint foncé ainsi que toute la gamme de caractéristiques physiques. Je suis tout sauf un simple physique, mais avant tout une personnalité nuancée par une maturité exagérée et un infantilisme tout aussi exacerbé, je le sais parce que je me connais depuis vingt-quatre années. Je suis afro-américaine, de père béninois et de mère américaine. Après la mort de ma mère il y a quelques années, ma famille et moi, pour faire notre long deuil, sommes rentrés au Bénin. 

La stabilité voire la routine m'ayant toujours effrayée, je suis retournée aux États-Unis pour l'Université. Après mon diplôme en littérature anglaise, je suis finalement revenue au bercail, auprès de ma famille il y a environ deux ans. Il y a une année, j'ai été embauchée dans une société béninoise spécialisée dans les affaires étrangères. Je n'ai jamais eu de goût prononcé pour les études. Soit, je ne suis pas paresseuse, plutôt une obsédée du travail bien fait. Je n'aime simplement pas qu'on me fixe des règles que l'on pense inchangeables parce que je fais partie de ceux-là qui appliquent le doute cartésien. Pour moi, rien n'est fixe d'autant plus que l'esprit humain est lui-même instable. 

Évidemment, je m'arrachais les ongles pour décrocher les meilleurs résultats, juste pour impressionner la galerie et pour ne pas paraître comme un échec cuisant, feignant d'aimer ces cours sans originalité. On ne faisait que nous raconter ce que les légendes ont inscrit dans l'histoire, mais l'on ne nous enseignait pas à devenir des légendes et moi, j'ai toujours désiré être une légende. J'ai continuellement nourri un désir secret de marquer ce monde avant de finir en pâté pour les vers de terre.

D'ailleurs, je n'aime pas les vers de terre, ils sont dégoutants, mais pas plus que les cafards, j'en ai une horreur maladive : leurs petites pattes, leur petit corps dégoutant, toujours à se faufiler partout avec une préférence pour les lieux les plus crasseux m'ont toujours rebutée. (Je me souviens d'ailleurs de cette fois où un cafard m'a sauté dessus alors que la pièce était plongée dans le noir, j'ai été une pauvre victime de cette bestiole diabolique). Bon, je m'égare — ce n'est pas un secret que je suis une pipelette. Je disais donc, mon seul et unique amour a toujours été l'écriture. Elle répond parfaitement au critère de la personne que je suis : elle est inconstante, gorgée d'imagination, mettant en scène des êtres, des choses et des lieux n'appartenant qu'à l'esprit ; elle est surtout magique, nous transportant dans des univers inconnus. Le point délicat est que l'écriture ne m'a jamais aimé et m'a exclu dès le départ. J'ai toujours trouvé mes textes abominables et endormants, moindres et catastrophiques. Que puis-je bien y faire ? L'amour n'est pas toujours réciproque.

 J'ai fait des tonnes de bêtises dans ma vie : comme lécher un tuyau d'essence (ce qui m'a plus valu de sévères réprimandes que du soutien). Néanmoins, ma plus grosse bêtise fut de me faire dépuceler par mon patron parce que je croyais que je devais bientôt mourir. Fidèle au moulin à paroles que je suis, je lui ai fait comprendre que sa performance était d'une qualité passable, ce qui m'a valu de me retrouver sans job. Quel susceptible fait-il ! Si l'honnêteté ne paie plus, alors mettez-moi dans la case des fauchés. 

Bien sûr, je ne suis pas la parfaite franche qui balance les quatre vérités sans retourner sa langue dans sa bouche, je suis d'ailleurs beaucoup plus effrayée de faire du mal aux autres avec mes remarques. Malheureusement, cette fois-là, ma bouche n'a pas su établir le contact avec mon cerveau et donc ma raison. En gros, le bordel s'est enchaîné dans ma vie à une vitesse fulgurante et je me retrouve paumée et à cran. Génial, la vie de Michelle Lawson ou d'après mes camarades du primaire « la fille arc-en-ciel » !

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Alors voici, le prologue. Vos avis sont les bienvenus. La suite très bientôt.









Merci d'avoir lu.

Lalie

Tentation en éditionWhere stories live. Discover now