Chapitre 23: Famille

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Que les habitants de ton royaume n'acceptent est mon désir,
Que ton cœur me possède est un plaisir.
—•••—

Lorsqu'on sonne à la porte le lendemain, je grogne en enfouissant ma tête dans le cou d'Harry. La sonnette se fait un peu plus persistante, me faisant grogner plus fort.

— J'y vais, fait Harry en se levant de toute sa belle nudité.

Mater ses fesses me réveille définitivement. Il enfile son boxer puis ses jeans avant de courir vers la porte d'entrée. Je me lève doucement puis réalise enfin que personne ne doit voir Harry chez moi à pareil moment de la journée — et encore moins torse nu. Je me hâte d'arranger mes cheveux, enfile à la hâte mon sweat et un short puis cours vers la porte en criant le nom d'Harry.

— Qui est-ce ? demandé-je en entrant enfin dans le salon.

Harry l'air soudainement gêné, s'écarte de la porte pour laisser entrer deux hommes. Ma bouche légèrement entrouverte, mon regard passe de l'un à l'autre, puis de l'autre à l'un, sans qu'aucun mot ne franchisse directement mes lèvres. Enfin sortie de ma torpeur, je retrouve le verbe.

— Papa, Luc ? m'étranglé-je presque.

Leurs regards sont très loin d'être sympathiques lorsqu'ils me regardent puis regardent Harry. Ce dernier ferme la porte derrière lui.

— Que... Que faites-vous ici ?

— Eh bien, commence mon père en toisant Harry une dernière fois, ton frère a pu se faire transférer ici et j'ai décidé de l'accompagner et de te faire une visite surprise. Mais je ne savais pas que tu me réservais également une surprise, déclare mon père en français avec amertume.

Je me racle nerveusement la gorge.

— Venez, on va prendre le petit déjeuner ensemble, soupiré-je.

Personne ne bronche pendant que nous nous dirigeons vers la cuisine. Je lance un regard à Harry, lui signifiant de porter quelque chose, il rougit brusquement puis monte discrètement. Je fais du café à mon père qui me fixe toujours avec déception, puis à Luc. Je sors la pâte à crêpe que j'ai fait la veille et quelques ingrédients pour des omelettes. Lorsqu'Harry revient enfin, je me tourne vers eux, confiante. Après tout, je ne fais rien de bien mal. À part sortir avec ton éditeur, me reproche ma conscience que j'expulse dans un coin bien enfoui de mon être.

— Papa, Luc, voici Harry, mon petit ami, fais-je en me grattant la nuque.

— Un petit ami ? Un petit ami ? s'indigne Luc.

Si ça ne tenait qu'à lui, je resterais vieille fille toute ma vie.

— Toi la ferme, on n'a pas besoin de ton avis, le rabroué-je en me tournant vers mon père qui n'affiche plus aucune expression.

— Faisons connaissance donc, fait-il.

Je laisse échapper un soupire que je retenais. Harry, aussi rouge qu'une tomate est vraiment tendu. Je pose doucement ma main sur la sienne pour le détendre en lui souriant. Mon père est juste un peu déçu de découvrir un inconnu à moitié nu dans l'appartement de sa fille, mais à part ça, je pense que ça va. Lorsque nous nous installons enfin, mon estomac est noué donc je me contente de boire mon thé en silence tandis que Luc est le seul à cette table qui s'empiffre comme une femme enceinte.

— Donc, parlez-moi de vous, dit finalement mon père à Harry.

Après une courte pause durant laquelle il parcourt la table du regard, Harry prend poliment la parole.

Tentation en éditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant