Chapitre 29: Haine ou amour? (Réécrit)

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Ange brisé,
Je déploie les ailes de mon cœur pour te porter vers la lumière.
——-

Je suis épuisée, mais j'ai envie de travailler, de me défouler. Je n'ai pas la force d'aller chez le coach aujourd'hui, ni hier et probablement pas demain. Je m'allonge sur le sofa. Je navigue sur le site d'Homel, pour décider quel livre prendre cette fois-ci pour noyer mon chagrin. Je tombe sur la couverture du cercle de la dérision pour les préventes. Quelque chose cloche, je ne vois pas mon nom dessus. Ma respiration s'accélère aussitôt. Je me lève en titubant pour conduire directement jusqu'à Homel dans mon pyjama au-dessus duquel j'enfile une veste. Je marche à pas de loups jusqu'à la salle de conférence puisque je sais que Victoria s'y trouve presque toujours depuis quelques jours. J'ouvre la porte en grand, interrompant une réunion. Tous les regards offusqués se posent sur moi, mais je n'en ai cure.

— Qu'est-ce que ça veut dire ? explosé-je en tapant violemment la table de ma main.

Victoria me regarde avec son air supérieur.

— Pourquoi avez-vous effacé mon nom ?

Ma respiration haletante ainsi que mon aspect doivent certainement me faire passer pour une psychopathe.

— Parce que le livre n'est pas votre, miss Lawson, répond-elle tout naturellement.

Je déteste cette femme, c'est plus fort que moi. J'ai beau me dire que nous sommes tous des créatures de Dieu, je n'arrive pas à apprécier cette femme qui ne pense qu'à diviser pour mieux régner. Je fronce les sourcils. Harry est aussi présent. Il est pâle, comme si toujours sous le choc de la mort d'Abdou.

Qui ne le serait pas ? Il a perdu son frère... par ma faute.

— Mais... Vous avez dit...

Elle se lève puis éclate de rire.

— Vous avez pensé que vous pouviez briser une règle capitale d'Homel et faire du mal à ma fille sans en payer le prix ?

Les mots ne sortent plus de ma bouche, je sens tout mon cœur fondre, une fois encore.

— Appelez la sécurité, qu'on la sorte d'ici, ordonne-t-elle en me regardant droit dans les yeux.

Harry a aussi l'air surpris.

— Vous n'avez pas le droit Victoria.

— Homel t'a tout donné Harry et tu veux défendre cette femme sans scrupule qui a voulu te détourner ?

— Vous savez très bien que ce n'est pas le cas.

Deux hommes se saisissent de mes bras qu'ils retiennent en arrière.

— Lâchez-moi, hurlé-je sans succès.

— Lâchez-là, je vais la conduire, lâchez-là, exige Harry en colère.

Il me tire très rapidement hors de la pièce, mais avant de sortir je hurle comme une hystérique.

— Vous êtes tous des pantins dont se sert cette femme. Victoria est une sorcière. Vous allez me le payer. Vous n'avez pas le droit.

Des larmes ruissellent sur mon visage. Je me sens trahie, humiliée, utilisée.

— Calme-toi Ginger, s'il te plait, m'exhorte Harry.

Je retire ma main de la sienne avec une fureur explosive.

— J'en ai marre. Oublie-moi et je ferai de mon mieux pour oublier tout cet enfer, craché-je en le regardant droit dans les yeux.

Je m'en vais. Croire, espérer, vouloir, envier. Posséder, obtenir, avoir. Perdre, s'effondrer, s'éteindre. J'aurais aimé, désiré que tout soit différent. J'aurais aimé vivre pour toujours cet amour que je pensais éternel, tenir un jour en main le fruit de mon travail, de ma passion et de mon amour. Un adage dit qu'on ne peut vouloir le lait et l'argent du lait. Moi, je n'ai ni lait ni argent pour ce lait. Je suis vide, pauvre, affamée, invisible, fébrile, blessée. Mon cœur s'effrite encore et encore, toutes les courbures de ma colonne vertébrale se plient sur elles-mêmes, tout mon corps répond à l'obscurité de ce qu'est devenue la vie de la fille arc-en-ciel. Chaque lumière s'éteint, meurt. Chaque couleur disparaît.

Tentation en éditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant