ÉPISODE 116 - (partie 10/10)
Dan trouva son neveu dans la Boite Musicale de l'hacienda. Il avait su d'emblée où chercher. S'il devinait juste, Rudy aurait besoin de se retrancher dans un lieu qui lui inspirait confiance, après être passé entre les mains de James et sa clique. Il se souvenait d'un neveu lui contant ses aventures épiques, vécues dans le « grand cube magique » de Tonton Val...
— Rudy ? (À voir son expression terne, le garçon n'espérait pas sa visite.) Je te cherchais.
— Le contraire m'aurait étonné, maugréa Rudy.
Il retourna à sa contemplation d'un spécimen aviaire exotique, perché sur une branche. Dan comprit que ce serait comme arracher un sparadrap ; il devrait y aller franco.
— Tu m'accordes cinq minutes ?
— Si c'est pour me dire la même chose que Tonton Nat et les autres, je t'épargne de la salive. Je ne changerai pas d'avis.
Ce fut dit d'un ton monocorde. Dan eut le sentiment qu'il répétait un message préenregistré. Ces abrutis ont obtenu l'effet inverse ! Il maudit son cousin. Ce n'était pas faute de l'avoir prévenu que Rudy ne leur donnerait jamais satisfaction, s'ils tentaient de le rebuter ou le tournaient en ridicule. Il était hâtif de croire ce garçon intimidable, à cause de sa jeunesse et sa carrure plus frêle que celle de Dean. Rudy n'était pas la version « faiblarde » de son père, il en était la copie dans un miroir déformant !
— Donc tu persistes dans ton délire de futur C.E.O, uniquement pour leur prouver que tu peux y arriver ?
« Délire »... « Uniquement »... Rudy contracta les mâchoires. Venant de Dan, c'était bien plus blessant.
— C'est toi qui vois un délire, mon oncle.
Dan se pinça l'arête du nez.
— OK, ma patience atteint ses limites.
Il ne sut s'il destinait cela à Rudy, à Jonathan, ou Dean. Il vivait dans une famille d'esprits obtus et psychorigides ! Rudy le défia soudain :
— Patience par rapport à quoi ? Je ne dis que la vérité, White Enterprise© me reviendra de droit. Je suis de lignée directe.
— Qui t'a mis une telle connerie dans la cervelle ?
— Tu ne me feras pas croire que c'est au mérite, après avoir vu Evan Leblanc Al-Sour. C'est un droit d'héritage lié à la naissance. La succession revient aux « Leblanc-né ». Le système est aussi primitif qu'une monarchie désuète. Quant à la « connerie », je la tiens de Grand-père. Tu vas me dire qu'il a tout faux ?
Nargué par son neveu, Dan serra les dents. Vince n'avait pas osé... Malgré toutes ces années de loyauté, cet homme la lui faisait toujours à l'envers ! Dan fut confus de sentir comme une montée de larmes. Vince avait ses raisons, mais cela lui coûterait-il un bras de l'en informer au préalable ?!
On lui avait appris qu'un homme ne pleurait pas. Il prendrait donc sur lui. Ce fut si laborieux qu'il dut se raccrocher à la conviction d'agir pour le meilleur. Il avait déjà arrêté sa décision. Et, au fond de lui, il espérait encore que Vince n'ait pas révélé toute la vérité à Rudy. Du moins, pas cette « vérité-là ». Dean l'ignorait, alors Rudy n'y dérogerait pas. Son père était en train de détruire leur famille. Il ne le laisserait pas foncer droit dans le mur. Parce que Vince n'était pas le seul fautif et, par conséquent, ne devait pas porter le blâme seul.
Rudy étudiait son oncle. Lisait-il de l'affliction sur son visage ? De la colère ? Il vit juste, elle fut brûlante.
— Tu n'es qu'un petit imbécile, si tu crois que Vince lèguera toute sa vie entre tes paluches ignorantes ! White Enterprise© est la vie de Vince Lightfoot II Leblanc. L'as-tu seulement saisi ?
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HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE II
Romance. Quand le rock se marie au classique, les Beat'ONE font des rencontres bénéfiques à l'évolution de leur carrière. Mais l'une d'elles semble vue d'un mauvais œil par Dean, qui pressent des complications pour son couple. ...