ÉPISODE 117 - (partie 7/7)
— Je suis surpris que Rey ne vous ait rien dit au sujet de Will et Heidi.
— Il m'a dit que tu le connaissais, fit Bianca. C'était donc à titre personnel ?
Rudy se mordit la langue. Je vois. Tu la joues comme ça, Rebel-caramel ?
— Rey est très professionnel. Mais avoir des scrupules à dire ce que tout le monde finit par savoir est vain.
— Moi, je trouve ça admirable. Rey est un homme de parole.
Rudy s'exhorta à la patience. Cette fille maximiserait ses chances de survie en évitant le ton énamourée, lorsqu'elle parlait de Rey. Il afficha un sourire de façade.
— C'est ironique qu'il soit à la fois employé et employeur, alors qu'il pourrait employer son employeur.
Elles s'esclaffèrent.
— Cocasse, en effet, dit Miranda. Mais ces fiançailles avec Heidi Meiridies, que s'est-il passé ?
Elle était bien plus intéressée par le linge sale des Leblanc.
— Simple divergence d'objectifs personnels. Elle veut courir le monde, je ne peux pas jouer au globe-trotter. Succéder à Vince laisse peu de place pour la distraction. Je n'ai pas le loisir, comme certains, d'allier le poste de C.E.O au job de mannequin.
— Je n'emploierais pas le mot « loisir »..., commença Bianca.
Rudy ne l'écoutait plus. En proie au doute, il jeta un œil par-dessus son épaule. Il avait conscience d'attirer les regards, mais parfois, le pressentiment d'être l'objet de l'attention particulière d'une personne dans votre dos se révélait véridique. Un invité l'observait et se détournait avec une nonchalance feinte, lorsqu'il tentait d'établir un contact occulaire. La sensation le taraudait depuis son arrivée. À moins qu'il vire parano, se sentir épié n'était pas plaisant. Il ne s'agissait pas de Rey, désormais pris en otage par Dean. Bianca le détourna de son malaise.
— Je pense que Rey en a les capacités...
— Et surtout les facilités, compléta sa mère. Pour qu'il trouve même le temps de conter fleurette... N'est-ce pas, darling ? dit-elle d'un ton coquin.
— Maman, rouspéta Bianca, gênée.
Eh bien, elle ne rosirait pas longtemps d'embarras, lorsque Rudy en aurait fini avec elle ! Dans le meilleur des mondes, il aurait déjà envoyé cette fille se refaire une beauté dans les toilettes. Quoiqu'il ne se serait pas contenté de lui vider sa flûte de champagne au visage, il aurait aussi planté le verre dans sa peau délicieuse.
— Qui est-ce ?
Du menton, il désigna son « épieur ». L'homme, à présent de dos, s'entretenait avec son plus proche voisin. Quelque chose dans son maintien et sa coiffe en catogan lui semblait vaguement familier. Mais quel était la probabilité qu'une autre de ses connaissances soit invité à cette soirée mondaine ? Les Bacchum ne lui furent d'aucune aide, néanmoins, Bianca apprécia sa silhouette.
— Il est habillé par Gilano, à tous les coups. La coupe de ses costumes se démarque de manière franche de ce qui se fait chez Armani, Versace ou Chanel.
Si elle le disait, Rudy ne la contredirait pas. Mais ces marques n'étaient que du charabia, pour lui. Miranda félicita l'œil acerbe de sa fille, puis revint sur sa fixette :
— Il m'a plutôt semblé que la fille de Valentin Meiridies avait « fuguée ».
De toute évidence, elle tenait à connaître la couleur de ce dessous de famille. Rudy ravala un juron. Le ragot voyageait vraiment vite. Il s'excusa mentalement auprès d'Heidi. Si son histoire l'aidait à appâter la femme, il lui en saurait gré.
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HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE II
Romance. Quand le rock se marie au classique, les Beat'ONE font des rencontres bénéfiques à l'évolution de leur carrière. Mais l'une d'elles semble vue d'un mauvais œil par Dean, qui pressent des complications pour son couple. ...