Partie 30.

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Méloée

En sortant du bureau de Vincent un peu plus tôt, j'ai cru entendre sa voix dans le couloir principal de l'immeuble. J'ai pris peur et je suis partie sans me retourner en pressant encore plus mes pas.

J'ai peur. Je commence vraiment à croire qu'où que j'aille il sera là. Dans un sens, c'est moi qui suis venue vivre à Paris alors que je savais très bien qu'il vivait ici. Mais, de tous les arrondissements, de tous les quartiers et de toutes les rues, comment est-il possible qu'il eut été là, à ce moment précis en même temps que moi? C'est complètement insensé et impossible que ce soit encore et toujours le hasard.

Assise dans le hall dans l'immeuble, je réajuste ma tenue :

Qu'est-ce que je fais à attendre là, c'est ce que vous vous demandez, non? Eh bien, moi aussi je commence à me demander pourquoi je suis là

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Qu'est-ce que je fais à attendre là, c'est ce que vous vous demandez, non? Eh bien, moi aussi je commence à me demander pourquoi je suis là.

La vérité, c'est que je l'attends.

Avant de sortir de l'immeuble tout à l'heure, j'ai pris conscience d'une chose. Je ne lui ai pas dit merci. Merci de m'avoir brisé? Non. Merci de m'avoir rendu plus forte. Indépendante. Depuis que j'ai quitté la Grèce, j'ai l'impression de pouvoir tout faire de moi-même, et qu'importe les obstacles à franchir pour y parvenir. Je ne vais bien-sûr pas lui sauter dans les bras pour m'avoir aidé à passer au-dessus de mon manque de confiance en moi après ce qu'il a fait, ou plutôt ce qu'il n'a pas fait. Je compte juste le remercier d'avoir été, disons, le déclic.

Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il fait ici.

Cela fait presque vingt minutes que j'attends, certes, mais j'ai l'impression qu'elles sont interminables. Ce sont les minutes les plus longues de ma vie. Je suis terrifiée. Mais il le faut, sinon je le regretterai. J'ai tant essayer de l'oublier, de passer à autre chose mais rien n'y fait. Il reste constamment dans ma tête.

J'ai vraiment envie de lui parler. Plus les jours passent, plus je me dis que certes, il a fait une erreur... Mais je suis toute aussi bien fautive dans cette histoire. Nous sommes fautifs. Et on a été pris de court par le retour brutal et inattendu de Rachel. Je ne sais pas si il est toujours avec elle, mais si ce n'est pas le cas, j'ai peur de craquer.

Pire.

J'ai peur parce que je sais que je vais craquer.

C'est pour ça que, quand je le verrais, je parlerai de tout sauf de Rachel, parce que je sais que ça sera l'élément déclencheur d'une Méloée tombant à nouveau dans les bras d'un Benjamin, si mes espoirs sont réels.

Je soupire et regarde mon portable, blasée. Je traîne sur Instagram et décide de regarder mon dernier poste. Un deuxième soupire s'échappe de mes lèvres.

@ mélimélo

Aimé par benpavard21, paulpogba et 15 736 autres personnes

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Depuis qu'on s'est "quitté" , il continue d'aimer toutes mes publications sur Instagram. Il ne fait rien d'autre certes, mais c'est dur de voir son nom, n'importe où, c'est dur. Trop dur.

Je me lève, me rendant compte que je n'ai peut-être pas la force de l'affronter, du moins pas encore.
Il y a quelques minutes je vous parlais d'être devenue quelqu'un de fort, prête à faire face à n'importe quel obstacle mais... lui, il est pire qu'un obstacle. Je n'y arriverai pas.

Je marche le plus vite possible vers la porte et au moment où je pense pouvoir m'échapper, une main empoigne mon poignet. Sous cette force soudaine, je me sens basculer et me retourner. En quelques secondes, mon regard se perd dans le sien. Il est là, tout près de moi, et je me surprends à sourire. Un sourire stressé, bien-sûr.
Il me sourit, surprit de me voir ici. Je me tourne complètement vers lui et ancre comme mon habitude mon regard dans le sien. Aucun de nous ne parle, et ce silence me rend si mal mais si bien en même temps. C'est le bien qui fait mal.

Sans que je ne m'y attende, il m'attire dans ses bras et me serre très fort. Je ne le repousse pas, choquée et bouleversée. Je le laisse faire et sens son odeur qui m'avait tant manquée.

Au bout de quelques longues secondes, je le repousse le plus brutalement possible pour qu'il ne se rende pas compte de l'effet qu'il a sur moi. Je baisse les yeux, et reprenant mes esprits, je chuchote :

_ Pour qui tu te prends?

_ Méloée... Je le coupe rapidement.

_ ... Benjamin, tu oses me prendre dans tes bras, comme ça, l'air de rien?

_ Je suis désolé, c'était... pas vraiment contrôlé, il se mord la lèvre d'un air gêné.

Ne mord pas ta lèvre comme ça, putain.

_ Qu'est-ce que tu fais ici? Il reprend en me détaillant.

_ Qu'est-ce que ça peut te faire, dis-moi? Je réponds le plus sèchement possible.

_ Tu sais très bien que je tiens à toi, ne dis pas le contraire...

Je baisse les yeux et tente de me calmer. Je vais craquer, je me sens tellement mal. Tellement bien. Cette sensation est horrible parce que je ne contrôle plus rien. Et sans que je ne m'en rende compte...

_ Pardon, je dis les larmes aux yeux.

Quoi? Non. Pourquoi est-ce que... C'est sorti tout seul. Je pleure, non, je ne veux pas être faible. Pas devant lui. Je m'essuie les yeux rageusement sans le regarder mais les larmes continuent de couler. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Je ne voulais pas le revoir, et encore moins pleurer devant lui.
Il lève sa main jusqu'à mon visage et le relève doucement, passe ses pouces sous mes yeux tout en me fixant avec tellement d'amour.

_ Craque bébé, lâche toi. Je suis là maintenant et que tu le veuilles ou non je resterai au près de toi. J'ai besoin de toi autant que tu as besoin de moi, il me chuchote tendrement. Mon coeur fond.

Je ne lui réponds pas et tente de me calmer. Je ne veux pas craquer devant lui. Mais c'est déjà trop tard, les larmes redoublent et je me sens pathétique. Je ne peux plus fuire. Depuis des semaines je me dis forte mais maintenant je me rends compte en le voyant à nouveau que je me suis juste forgé une carapace.

_ Viens avec moi, il prend ma main et m'entraine vers la sortie.

Je fixe nos mains, ce contact me rappelle toute notre histoire. Mais surtout, il me rappelle notre première fois, si magique. Je soupire silencieusement et efface ces images de mon esprit. Je serre ma tête de ma main libre alors qu'une douleur étrange éclate dans ma tête. Là encore, je ne sais pas ce qui m'arrive, je me sens tanguer de gauche à droite, mes yeux se ferment et je m'arrête net de marcher ou de faire tout geste. Les bruits autour de moi s'estompent et tout devient noir. Et alors que je sens Benjamin auprès de moi me presser contre lui quand je tombe au sol, je m'évanouie.

Dans ses bras.

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Bonsoir mes chères lectrices, désolée d'avoir été un peu longue à poster la suite mais j'étais très occupée ces derniers jours et je n'ai même pas eu le temps d'écrire.
J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira.
Les retrouvailles...
Kisses
Imaginingstar ☆

Destinés [Benjamin Pavard]  TERMINÉE Onde histórias criam vida. Descubra agora