Partie 31.

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Méloée

Me réveillant doucement, les yeux clos, j'inspire profondément l'odeur des draps dans lesquels je suis allongée. Son odeur est imprégnée un peu partout sur le matela et il me faut beaucoup de temps avant d'avoir le courage d'ouvrir les yeux. Je comprends très vite que je suis chez lui. Mes yeux s'ouvrent lentement, ayant peur de le trouver près de moi même après avoir tapoté chaque place encore libre sur le lit, je ne fais aucun bruit et ne bouge pas. Je fixe le plafond quelques secondes, puis la pièce close. Ça ne peut qu'être sa chambre. Je soupire et tente de me redresser mais une douleur familière frappe ma tête, je gémis silencieusement et frotte mon crâne, me rendant compte que j'ai une petite bosse. Je relève les yeux et observe la pièce dans laquelle je me trouve même si c'est assez difficile puisqu'il fait très sombre. Je fronce les sourcils et regarde la fenêtre, il fait nuit. Il fait noir. Depuis combien de temps suis-je ici? Je me recouche et ferme les yeux, je n'ai pas la force de lui faire face. J'ai honte maintenant. En plus, je ne sais même pas ce qu'il s'est passé. Tout ce que je sais, c'est que je me suis évanouie après avoir ressenti une douleur insoutenable à la tête.
Au bout de quelques longues minutes, j'entends la porte s'ouvrir très lentement, je sais très bien que c'est lui car son odeur poivrée se diffuse rapidement dans toute la pièce et jusqu'à son lit. La porte se referme et j'entends ses pas se rapprocher. Le matela s'affesse sous son poids. Il s'allonge à côté de moi, je garde les yeux clos en restant le plus naturel possible. Je sais qu'il m'observe, ce qui me rend affreusement nerveuse, je tourne la tête de l'autre côté et je l'entends souffler. Je ne te laisserai pas me fixer comme ça. Un silence de plomb envahit la pièce et je le sens se rapprocher légèrement de moi, son souffle chaud s'écrase sur mon cou, je me mords la lèvre pour rester calme. Ses doigts me surprennent en effleurant mon épaule libre, et mon corps me trahit en frissonnant sous ses caresses.

_ Tu comptes faire semblant de dormir encore longtemps ?

Mes yeux s'ouvrent, surprise, je continue de lui tourner le dos et fixe simplement le mur en face de moi. Aucun mot ne sort de ma bouche alors je mords ma lèvre inférieur un peu plus fort.

_ Si tu ne prononce pas un seul mot dans les prochaines secondes, tu peux être sûre que je ferais de toi mon repas ce soir, il chuchote à mon oreille.

Choquée, je me retourne et le frappe avec le plus de force possible en prononçant :

_ Tu es fou? Éloigne-toi de moi!

Il me fixe le frapper alors qu'un sourire moqueur apparaît à ses lèvres. Je le fixe incrédule. Il éclate d'un rire franc et mélodieux et alors qu'il ferme les yeux, je ne peux m'empêcher de l'admirer quelques secondes.

_ Tu penses vraiment que j'oserais? Méloée...

Je le fixe sans rien dire sous son air désespérément moqueur, puis honteuse, je baisse les yeux.

_ Je suis là depuis quand et... que s'est-il passé ?

Je l'entends rire silencieusement.

_ Tu... t'es pris un poteau en pleine tête, car tu ne regardais pas devant toi, il rit de nouveau et je le déteste un peu plus d'être si beau, tu es là depuis presque cinq heures, et vu l'heure, son sourire s'efface, tu resteras ici ce soir.

Voilà, à trop avoir regardé sa main dans la mienne tout à l'heure, je me suis cognée dans la rue aux yeux de tout le monde. Mais ce n'est pas ce qui m'importe le plus.

_ Hors de question, je pars et je n'ai pas besoin de ton avis.

Je me redresse complètement jusqu'à être assise. Je descends de son lit et me dirige vers la porte de sa chambre. Je cherche mes chaussures dans tout son appartement mais ils sont introuvables.

Destinés [Benjamin Pavard]  TERMINÉE Where stories live. Discover now