la ligne verte.

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« — John Caffey, après avoir été reconnu coupable par un jury composé de vos pairs, vous avez été condamné à mourir sur la chaise électrique. que dieu sauve les citoyens de cet état. avez-vous quelque chose à dire avant que la sentence soit exécutée ?
   John s'est léché les lèvres, puis il a dit très distinctement :
   — je regrette d'être ce que je suis. »

« — boss, j'suis fatigué à cause de toute la souffrance que j'entends et que j'sens. j'suis fatiguée d'courir les routes et d'être seul comme un merle sous la pluie. de pas avoir un camarade avec qui marcher ou pour me dire où on va et pourquoi. j'suis fatigué de voir les gens se battre entre eux. c'est comme si j'avais des bouts de verre dans la tête. j'suis fatigué de toutes les fois où j'ai voulu aider et que j'ai pas pu. j'suis fatigué d'être dans le noir. dans la douleur. y a trop de mal partout. si j'pouvais, y en aurait plus. mais j'peux pas.
   arrête, j'ai essayé de dire. arrête, lâche moi les mains, je vais me noyer si tu me lâches pas. me noyer ou exploser. »

« — j'ai rêvé qu'il y avait les deux petites filles blondes. elles s'amusaient bien, elles aussi. j'ai passé mon bras autour d'elles et y avait plus d'sang qui coulait de leurs cheveux et elles étaient heureuses. on a tous regardé mister jingles pousser la bobine, et on s'étouffait tellement on rigolait.
   — ah oui ? j'ai fait d'une voix fluette en me disant que je ne tiendrais jamais, que j'allais fondre en larmes ou me mettre à hurler ou peut-être que mon cœur finirait par éclater de chagrin et puis que tout serait fini. »

« les dernières larmes de John Caffey. »

— la ligne verte, Stephen King

parce que j'aime Stephen King et John Caffey a un point inimaginable.
Caffey, mais ça s'écrit pas comme la boisson, hein.

l'effet merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant