elle tombe.

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— arrête, elle me murmure à l'oreille.

mais rien n'y fait. le vide semble si attrayant, c'est comme si j'allais retrouver un lit douillet après une dure journée. je me rapproche du bord du toit.

— arrête ça ! elle hurle, maintenant.

je m'en veux. elle pleure. mais c'est beau de jouer comme ça avec la mort. on dirait presque que ça m'amuse, peut-être parce que je m'en fiche à un point inimaginable.

— bordel, marie.

je sens les doigts fins de son âme essayer d'agripper la mienne. mais il n'y a plus rien à sauver.

— tu te souviens quand on marchait pour aller chez toi, quand on avait huit ans ?

j'hoche la tête, mais elle ne peut pas me voir. sa respiration est hachée, et ses mots trop simples. je me demande où sont passées ses belles phrases.

— j'étais tombée en trébuchant. j'avais tout mon genoux écorché. et tu te souviens de ce que t'as fait ?

j'acquiesce. je suis heureuse qu'elle ne puisse pas voir mon visage. elle continue :

— tu m'as relevé. je suis tombée comme une merde et tu m'as rattrapée. putain marie. tu, m'as, rattrapé.

et puis, je tombe. dans le sens inverse du gouffre ouvert.

et elle est juste derrière. elle me rattrape.

(j'ai jamais écrit un truc aussi merdique, ça me ferait vraiment plaisir si personne ne disait rien en commentaire, merci :))

l'effet merWhere stories live. Discover now