un matin chez nous.

163 27 12
                                    

elle s'est approchée du miroir, doucement, en priant pour ne pas observer ce qu'a vu william wilson. les pieds flottant à quelques centimètres du sol, elle sait que y a pas grand monde qui peut remarquer un truc pareil, seulement les révolutionnaires, ceux qui ont du sang phosphorescent dans leurs veines et qui dessinent des lignes qui s'approchent et s'éloignent sans jamais se toucher.
la salle de bain commune sent, comme d'habitude, un mélange de pâtes chinoises et de thé. si elle s'approchait de la fenêtre, elle pourrait voir eirik, simão ou arthur déambuler dans les couloirs des garçons, et le ciel au goût de fin du monde. on peut sentir ce genre de chose. elle aurait pu voir les fenêtres du bâtiment s'allumer en clignotant une à une.
le miroir lui renvoie en premier l'image de sa frange bien droite et ses doigts frêles qu'elle passe dans ses cheveux. elle repositionne sa rose entre deux mèches.
en retournant dans sa chambre, elle passera devant la 204, à l'ambiance des néons bleus et aux locataires endormies. les volets seront encore fermés, et les seuls bruits sortant des lits seront des grognements et des plaintes. elle s'arrêtera devant la porte, hésitera, et continuera son chemin.

l'effet merWhere stories live. Discover now