de nous et des autres.

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c'est marrant, ce sentiment que tu peux avoir au bout de tes doigts lorsque les planètes s'alignent. des picotements frais, c'est pas banal. je ne sais pas comment ça se passe pour toi, mais des fois, j'ai de la pluie qui me tape les épaules, des pensées qui font des vagues, l'idée mentale ou la question du siècle, et je sais que c'est à ce moment là tout ce qu'il me fallait. c'est assez naïf. ça ne me ressemble pas trop. je ne sais pas quand est ce que j'ai décidé que certaines choses me ressemblaient, et d'autres non. pourquoi ne pourrions nous pas tout être ? ce sentiment, je dois le laisser filer. ne pas y penser. c'est quand je me mets à penser que ça s'écroule, que je replonge dans deux ou trois mois d'hiver coincée dans une océan dont je ne peux sortir. des personnes sont censées être là, pour nous aider. mais si je ne suis pas capable de m'aider, seule, comment pourrais-je mettre un pied devant l'autre en levant les yeux au monde ? qu'est-ce que c'est, avoir besoin des autres ? si j'ai passé les trois dernières années à attendre les bonnes personnes, et que ce besoin est passé, c'est peut-être que je les ai trouvées ? je ne me sens plus forcée à créer.
l'art dégouline peut-être de l'herbe, des fleurs, et des arbres des autres. ce sont de belles choses. ça me fait trembler, tout ce vert qui s'étale, en narguant qui sera assez bête pour être nargué. certaines plantes sont invasives. j'en viens à être effrayée de l'effacement, de me dire qu'une majeure partie de ma sensibilité est allée voir d'autres horizons pendant que je regardais la ville par la fenêtre du gros immeuble. c'est un bel endroit, je te promets. il y a une grue au loin qui ne cesse de grandir, il me semble, et des milliers d'êtres humains qui grouillent sous les hauts toits. je peux me contenter de les observer de mon perchoir vitré. après tout, ils ne me doivent rien. je cherche toujours des problèmes là où il n'en existe pas, je crée des théorèmes qui existent déjà. mon père me dit que ma pensée et ma parole sont mal câblées, que ça rend beaucoup de choses incompréhensibles, qu'une va trop vite pour l'autre. je devrais peut-être arrêter d'essayer de la rattraper. laisser faire. laisser passer. ne pas sauter dans le train, même à l'arrêt. après quoi est-ce que je peux bien courir ?

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