Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)

Chapitre 1- Will

Je m'oblige à sourire, dans un sourire figé. Le stress monte sans que je puisse faire quoi que ce soit. Ma première année à l'université.

Mon père se gare sur une place de parking vide. C'est un homme qui blague beaucoup, qui détend l'atmosphère. Il est brun, il a des yeux marrons vifs, couleurs foncés.

Une fois le moteur coupé, mon père me sourie.

- Tout va bien se passer, me dit-il.

J'acquiesce et inspire un coup. J'espère que mes camarades de chambre sont sympas.

Je sorts de la voiture et la brise qui passe me fait du bien. Je prends ma valise et me tourne vers mon père qui se dirige déjà vers le bâtiment rouge. J'emboite son pas, le bruit des roulettes de ma valise roulant sur le gravier.

Quelques arbres et un peu de verdure, voilà comment résumer le paysage autour du bâtiment.

Une fois pénétré à l'intérieur, je me rends compte du bazar qui y règne. Des personnes plus ou moins grandes courent partout, certaines avec des valises. Quelques adultes discutent avec des parents, visiblement inquiets pour leurs enfants.

Mon père s'approche d'une femme d'une trentaine d'années.

- Excusez-moi ? Pouvez-vous nous indiquer où se trouve la chambre de mon fils ?

- C'est quel numéro ? demande t-elle, l'air visiblement fatiguée.

- Deux-cent trente-six.

- C'est au deuxième étage, à droite. Quel est ton nom ? m'interroge t-elle.

- Il s'appelle Will.

- J'avais posé la question à lui.

- Je sais, mais il... Il ne peut pas parler.

Un silence gêné se propage.

- Désolée, déclare t-elle. Voici les clés de ta chambre, Will.

Je la remercie d'un sourire et monte avec mon père jusqu'à la chambre.

Il s'agit d'une chambre ordinaire, avec quatre lits répartis contre les murs du fond. Des commodes et des bureaux sont en face de chacune d'elles et des tables de chevet à côté. Dans un coin, il y a une porte où la salle de bain s'y trouve sans doute.

- Eh bien, Will, c'est maintenant que nos chemins se séparent, déclare mon père.

Je le prends dans mes bras.

- Tout va bien se passer. Et n'oublie pas de m'envoyer des messages de temps en temps, d'accord ?

Je hoche la tête. Il me fait un dernier sourire et fait demi-tour.

Je rentre alors dans la chambre.

Deux autres gars y sont déjà. Ils rangent leur valise en bavardant joyeusement.

- Salut, me lance le premier garçon.

Il est blond et ses yeux bleus me mettent mal à l'aise. Je lui souris pour lui répondre et me tourne vers l'autre pour lui sourire à son tour. Puis je me rends vers le lit le plus éloigné et y pose ma valise.

- T'as perdu ta langue ?

- Dave, laisse-le s'installer !

- Oh, ça va...

Je prends alors mon portable et écris un message. J'hésite, car je connais la réaction des personnes à chaque fois, puis me décide.

Je suis muet.

- Oh, fait le dénommé Dave. Désolé.

Je hausse les épaules.

- Mark, ça te dis d'aller Chez Marcus ce soir pour une pizza ?

- Ouai, carrément ! Va falloir le dire aux autres !

Et ils se remettent à discuter sans faire attention à moi.

•OoO•

J'hésite à prendre la photo de ma mère, de mon père et moi puis me décide. Je la pose sur la table de chevet.

Le quatrième gars s'appelle Tom et ressort vite en voyant que j'y suis. Pour un accueil, c'est réussi...

Je décide de faire un tour avant d'aller dîner.

Je passe devant des boutiques de tout genre. Au moins ici, je ne manquerai de rien...

Puis vers 20h, je me rends sans réfléchir Chez Marcus.

Je dois prendre mon portable pour leur commander une pizza au chorizo, étant donné qu'ils ne savent pas parler la langue des signes.

En attendant la commande, je jette un coup d'oeil autour de moi. Les couleurs de l'Italie s'étalent sur tout le bâtiment. Les murs sont verts, les tables orange et le sol, blanc.

Il n'y a pas mal de monde. Un homme téléphone, un garçon mange avec deux de ses amis, une femme essaye de manger sa pizza correctement, ce qui semble difficile en voyant la sauce tomate s'étaler sur son visage. Il y a même des étudiantes avec leurs parents.

Et puis, au fond, j'aperçois Dave et Mark. Ils sont entourés par d'autres garçons. Trois autres pour être plus précis. Un garçon au teint très pâle qui faisait ressortir la couleur de ses cheveux d'un noir de jais, un autre, roux avec des yeux verts et enfin un garçon au teint mat, avec des yeux marrons et des cheveux châtains.

Le garçon très pâle m'aperçoit soudain et me jette un drôle de regard, mélangeant curiosité et méfiance. Je baisse les yeux.

Enfin la pizza arrive. Je vois bien que les garçons parlent de moi, ils n'arrêtent pas de me regarder. Je finis rapidement la pizza et quitte rapidement la pizzeria.

Je rentre dans le dortoir et suis soulagé de constater que je suis le premier rentré. Je me dépêche de prendre une douche et vais sur mon ordinateur une bonne heure.

Puis, fatigué, je l'éteins et songe à ce qui se passera demain...