Chapitre 21 : Will

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Je ressens un seau d'eau glacé en pleine figure, ce qui me réveille en sursaut. J'entends Mark et Dave ricaner. J'allume aussitôt la lumière. Dave et Mark sont là, habillés.

- Alors le muet, chuchote Mark pour ne pas réveiller Tom, on es t déprimé en ce moment ?

Je plisse les yeux et aperçois le réveil. Deux heures du matin. Et demain on a un examen. Je sens le froid me transpercer les os et tente de calmer mon coeur qui bat la chamade.

Ma couverture est trempée, et j'ignore si il y en a d'autres dans la commode.

- Allez vous faire foutre.

- Eh, fais gaffe à ce que tu dis, grogne Dave. Tu n'aimerais pas qu'on essaye de te mettre la tête dans la cuvette ?

Au même moment, la voix de Tom s'élève.

- Il est deux heures du matin. Il est deux heures du matin. Ce n'est pas l'heure de se lever. Pas encore. 

- La ferme et rendors-toi ! s'exclame Mark.

- On n'a pas le droit de me donner des ordres. On n'a pas...

- L'autiste, tu te la ferme, sinon je te jure que...

Il se tait. Il se recouche et se retourne pour ne plus avoir la lumière dans la figure.

- Alors on est déprimé ? répète Mark.

- Ta gueule. Ta gueule. Ta gueule.

Dave m'attrape par le col.

- Retire ce que tu as dis.

- Va te faire foutre.

Je n'attends pas sa réaction. Je lui donne un coup de poing, et ils n'ont pas le temps de réagir que je m'enferme dans la salle de bain. Là, je me mets à pleurer silencieusement.

OoO

Les examens se sont bien passés. Mais je suis juste complètement fatigué. Je suis resté enfermé dans la salle de bain et je n'ai réussi à m'y endormir que deux heures avant le lever. J'ai failli arriver en retard, et je n'ai pas eu le temps de prendre de douche ni de me coiffer. Là, je n'arrête pas de bailler à au réfectoire.

- Tu as une sale tête, remarque Lucas. Tu n'as pas dormi ?

Je hausse les épaules. Je sens le regard de Peter me brûler, mais j'évite son regard.

- Ce n'est pas à cause de ton père hein ?

Je ne réponds pas. Je vois son poing se serrer.

- Qu'est-ce qu'ils ont fait ?

Je garde les mains sur la table.

- Dis-moi ! Dis-moi putain ! Will, tu vas le dire !

Peter se lève et m'attrape fermement par les épaules. Je ressens une décharge électrique mais ça doit être parce qu'il me sert trop fort. Il me secoue.

- Dis-le ! Dis-le, merde !

- Peter, arrête, intervient Lucas.

- Mais il se fait harceler par ces connards ! Je vais les tuer, ces...

Lucas se lève à son tour et l'oblige à me lâcher. Aussitôt, je me lève et traverse le réfectoire. Ils m'appellent, et je sais qu'ils ont vu la larme solitaire traverser ma joue.


Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)Where stories live. Discover now