Chapitre 32 : Will

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Tom est parti. Son grand-père est mort et il doit assister à l'enterrement. Je lui souhaite bonne chance par message.

Hier la bande m'a fait chier (du moins Rayan, Dave et Mark) en arrachant les lacets de mes converses et les a jetés dans une flaque d'eau. Après cela ils se sont amusés à tremper mes chaussettes et à les cacher un peu partout dans la chambre. De vrais gosses.

Les cours étaient longs, surtout ceux où Peter n'y était pas. J'avais juste envie de partir du cours pour le rejoindre. Passer mes mains dans ses cheveux. L'embrasser. Lui tenir la main.

Dés qu'il s'éloigne, j'ai envie de lui courir après, de l'embrasser encore et encore, de ne plus jamais le quitter.

Lucas se moque souvent de nous disant que nous étions "comme ces insupportables couples hétéros avec la fille collante". Il a même ajouté que j'étais la fille collante. Suite à cela Peter l'a menacé de lui mettre la tête dans les toilettes si il recommençait à critiquer son petit ami.

Ça me fait bizarre d'être appeler "petit ami".

Ce dimanche matin il fait particulièrement frais. Je dois rejoindre Peter et Lucas pour aller à la librairie rejoindre Morgan dans dix minutes. Je suis déjà prêt, je pourrais y aller et les attendre avec Morgan pour parler de Harry Potter ou autre, mais au lieu de ça, et sans que je m'en rende vraiment compte, j'ai vidé toutes les affaires des commodes de Dave et Mark, et je les ai mis dans la baignoire avant de tout arroser.

Une fois avoir vérifier que tout était trempé, j'ai attrapé les affaires et les ai essoré sur leur matelas, avant de les jeter en boule dans le dortoir d'à côté qui est tout le temps vide et ouvert. J'ai ajouté un mot dans deux de leurs chaussettes : De la part d'"un pédé".

Bon courage pour qu'ils les retrouvent.

J'arrive un peu en retard à la librairie.

En arrivant Morgan sourit d'un air entendu et lance :

- Ah bah enfin vous êtes ensemble ! J'ai cru que vous n'y arriverez jamais. Peter m'a tout raconté. Will, c'est vrai que tu arrives à parler ?

- En effet, je réponds.

- J'aurai aimé entendre ta voix, signe Peter avant de poser sa tête dans mon cou.

Je sens mon coeur s'accélérer. 

- Oh, tu ne rates rien, ricane Lucas. Il a une voix aussi aigu qu'une fillette.

- Attention à ce que tu dis, lance Peter.

- Ouuuh, comme c'est mignon ! s'exclame Morgan.

Nous passons l'après-midi ensemble. Nous rigolons surtout. Nous parlons de tout et de rien, de nos goûts musicaux, de Harry Potter, de nos films et livres préférés.

D'aussi loin que je me souvienne, c'est l'une des après-midi les plus agréables que j'aie jamais passé.


Le lendemain matin, je suis réveillé par quelqu'un qui me tire par le col. Je me retrouve face au visage d'un Mark bouillonnant de rage.

- Tu te crois drôle hein ? siffle t-il. Sale pédé de connard de merde !

C'est là que j'aperçois son pyjama froissé et un peu mouillé. J'aperçois Dave juste à côté, son pyjama dans le même état. Lui aussi est furieux.

- Eh bien, j'aurai pu faire encore mieux... Disons que j'aurai pu envoyer vos affaires par la fenêtre.

Mark me décroche un coup de poing dans la figure et je vois trente-six chandelles, pas encore tout à fait réveillé.

- On te l'avait dit tu te souviens ? lance Dave avec un sourire cruel. On t'avait dit qu'un jour tu seras seul, et ce jour là tu le regretteras. Tu nous a pas pris au sérieux, visiblement...

Mark me jette par terre avec une telle force que je me cogne la tête. Dave m'assène un coup de poing dans le visage et continue, encore et encore. Je sens le goût du sang dans la bouche. Je tente de me protéger en mettant mes bras devant, mais Mark les attrape et les tord. Un craquement sec et une douleur envahit mes bras. 

- Je te conseille de te taire, lance Dave. Après tout, tu l'a cherché, pédé.

Il me fourre un chiffon dans la bouche, tellement profondément que j'ai envie de vomir.

Ils me frappent encore et encore. Je tente de rouler sur le côté pour leur échapper, mais Dave est trop lourd. Ils me frappent, je vois trente-six chandelles, j'ai mal. Mon ventre, mes bras, mon visage. J'entends des craquements, je sens des douleurs. Je commence à voir flou.

Et tout sombre.

Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)Where stories live. Discover now