Chapitre 3- Will

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Je n'ai aucune envie de me lever, mais je n'ai pas le choix. Je me redresse et jette un coup d'oeil dans la pièce.

Le lit de Tom est fait, il est déjà partit. Dave et Mark sont profondément endormis.

Il me reste une heure et quart avant le premier cours. Je pars prendre une douche, me coiffe et descend au réfectoire. Une fois fait, je retourne dans le dortoir me brosser les dents et prépare mes affaires.

Dave et Mark se réveillent à ce moment-là. Ils sont pâles, j'imagine qu'ils sont allés à une fête et ont bu de l'alcool.

J'envoie un rapide message à mon père et me rends en cours.

La salle est déjà ouverte, et il me reste un quart d'heure.

Mon père me dit toujours que le seul moment où on peut se faire des amis, c'est le premier jour. Après c'est trop tard.

Je m'installe au milieu et des élèves entrent. Tom est l'un d'eux. Il s'installe devant et marmonne :

- J'ai six minutes et trente-sept secondes d'avance. J'ai...

Il doit être autiste. Je tente ma chance.

Je sors mon portable et écris : "Salut moi c'est Will et toi c'est Tom c'est ça ?"

Et je lui montre.

- Non, les téléphones sont interdits. Je refuse.

Il se balance d'avant en arrière.

- Non, je pas de téléphone. Non. Je ne veux pas. Je ne veux pas. Non.

Je laisse tomber. Je trouverai bien quelqu'un d'autre.

À la fin de la matinée, j'ai déjà un texte à écrire et un livre à lire pour dans deux semaines.

Le réfectoire grouille de monde. Tous semblent avoir des amis. Je m'approche d'un groupe de gars quand ils se tournent vers moi.

- C'est quoi ton problème ? Tu veux nos photos peut-être ?

Tant pis. Super tes conseils papa. Ils sont très efficaces.

Je m'installe seul à une table. Le repas n'est pas génial, mais j'ai tellement faim que je ne proteste pas. Il me reste quarante-cinq minutes.

Je vais dans la bibliothèque. Je commence le texte. À la fin de l'heure, j'ai fini le brouillon et commencé à rédiger les deux premières lignes.

Je retourne en cours.

Après, je tente encore une fois d'aller dans un groupe. Ils me fixent bizarrement et s'éloignent.

À la fin de la journée, fatigué, je m'allonge sur le lit. Je ne me suis pas fait d'amis. Ça veut dire que j'en aurai pas ? Que je dois tenir l'année ainsi ? Si il faut, alors tant pis. J'arriverai bien à tenir.

Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant