Chapitre 35 : Peter

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D'habitude, je déteste me lever tôt, mais j'ai une chose à faire. Simon et Lucas dorment. Je ne crois pas que Simon soit viré, et je ne sais pas si c'est une bonne chose ou non.

J'entends l'eau de la douche couler. Rayan est dedans. Tant mieux, je ne me lève pas trop tard. Je m'habille, et pars prendre un petit déjeuné au réfectoire.

J'ai le temps de rendre visite à Will à l'infirmerie. Il dort quand j'arrive. Je dépose un léger baiser sur son front et repars. Puis j'attends à l'entrée de l'université.

Quelques minutes plus tard, Rayan, Dave et Mark sortent, la mine sombre. Et ce n'est pas près de s'arranger. À cette pensée, je ne peux m'empêcher de sourire. Ils le méritent.

Ils ne m'ont pas encore vu. Alors qu'ils commencent à avancer vers le parking, je me place devant eux :

- Bah alors, on dit pas au revoir ? Je suis déçu... 

Ils se retournent. Leur visage se décomposent, furieux.

- La ferme ! Tout ça c'est à cause toi et du muet !

- Tu n'aurais pas dû faire ça... Ni dire ça, ni le frapper presque à mort. Et ça vous concerne, j'ajoute à l'intention de Dave et Mark. Alors, je commence par qui ?

Je fais craquer mes articulations.

- T'es tout seul, réplique Mark. Tu crois vraiment pouvoir nous avoir ?

- Oh, je suis habitué, j'assure.

Dave arrive le premier, prêt à me frapper. J'attrape le premier bras qui vient et le tord. Il pousse un gémissement et s'apprête à me donner un coup de pied. Je l'attrape habilement et le fait tomber.

J'entends les pas de Mark derrière moi et me retourne à temps pour lui donner un coup de genoux dans les parties. Je lui fais ensuite un coup de boule dans la tête.

Je me retourne pour affronter Dave, mais Rayan s'est relevé et me retiens les bras. Dave vient lui prêter main forte. Ils me retiennent les bras, et je n'arrive plus à bouger. Mark se relève lentement et sourit d'un air narquois.

- Tu croyais nous avoir ? À trois contre un ? Puisque tu es là, on va te donner une bonne leçon. Comme on l'a fait avec ton petit ami...

La façon dont il prononce les derniers mots me donnent envie de lui arracher la langue. Mais je ne ressens aucune peur, plutôt une rage à l'état pur. Il me décroche un coup de poing dans le ventre puis dans la mâchoire. Je sens le goût du sang dans la bouche.

- Va s'y continue, j'articule, sans produire le moindre son. Tu crois me faire mal avec ça ?

Furieux, il continue de me frapper, de plus en plus fort. Puis, quand j'en ai marre, je lui crache à la figure et lui donne un coup de boule. Je me débarrasse des deux autres en en donnant un violent coup de pied à l'un, et un coup de poing à l'autre.

Je m'acharne ensuite sur Dave, lui décrochant coup de poing dans la figure. Puis, quand j'estime que c'est suffisant, je me tourne vers Mark. Bizarrement, Rayan ne tente pas de m'en empêcher. Après avoir frappé suffisamment Mark, je me tourne vers Rayan. Il lève les mains en signe de capitulation.

- C'est bon, mec. S'il te plaît, arrête.

Une scène où je supplie à mon père d'arrêter de me frapper en vain me revient à l'esprit. Puis je me souviens des moqueries de Rayan. Même si il n'a pas frappé Will, il n'a pas essayé de le sauver quand les gars lui ont raconté. Il a même rigolé avec eux.

Alors je lève le poing et le frappe. Une fois, mais assez fort.

Dave et Mark s'enfuient déjà. Rayan fait de même.

Ils méritent pire encore, après avoir laissé Will baigner dans son sang, mais je sais que les cicatrices ne partiront pas de sitôt. 

Je reviens dans la chambre et vais dans la salle de bain. Je surprends Rayan en train de se brosser les dents. Je l'ignore, attrape une serviette propre, la trempe sous l'eau et me la passe sur le visage pour essuyer le sang.

- Ça va, mec ? interroge Simon, hésitant.

Je ne réponds pas. Il soupire.

- Ecoute, je suis désolé pour tout ce qui s'est passé avec la bande et tout. C'est vrai que j'ai dit des choses terribles. Je... Je sais que je ne mérite pas ton pardon ni rien, mais sache au moins que... Je suis sincère.

Devant mon air impassible, il baisse la tête. Je dépose la serviette et il relève la tête quand je commence à signer.

- Il est vrai que tu as dis des choses que tu ne devais pas dire, et je te déteste toujours autant. Néanmoins, tu m'as prévenu à propos de Will. Sans toi, il serait à l'hôpital, voire mort. Alors j'imagine que je devrais faire des efforts.

Il m'adresse alors un sourire, et je reconnais le Simon du collège. Je me détourne et quitte le dortoir. Je me rends à l'infirmerie voir Will.

Celui-ci est réveillé, et depuis peu, si j'en crois ses yeux.

- Peter... Mais... Qu'est-ce qui t'es arrivé ?

- Rien de grave. Maintenant, plus personne ne te fera de mal.

Et je l'embrasse tendrement pour éviter la discussion.

Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant