Chapitre 6 - Will

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Les premiers jours qui ont suivi sa mort ont été les plus dures. Il n'y avait pas un jour où je ne pensais pas à elle. Le matin, une tristesse m'envahissait en pensant qu'il n'y aura plus son sourire, plus son tablier qui sentait la lavande. Souvent, les personnes croient que quand on perd quelqu'un, on l'oublie peu à peu, mais c'est faux. C'est juste qu'on s'habitue.

Ce matin, je ne me suis pas senti bien. Je ressentais la tristesse que j'avais éprouvé les premiers jours. J'ai tenté de l'oublier en prenant ma douche, mais j'ai du mal.

Après mon petit-déjeuné, j'hésite à aller voir Morgan pour lui parler de Phobos, j'ai dépassé la moitié déjà hier. Mais le courage n'y est pas, et j'y suis déjà aller hier pour acheter les tomes.

Après cela j'ai donc traîner un peu. Mais soudain, j'ai sentit de nouveau la tristesse m'envahir. Une tristesse sourde, et je sens les larmes me monter aux yeux. Au moment où je parviens à les chasser, une main s'abat sur mon épaule. Surpris, je tourne la tête vers... Le gars brun de la pizzeria. Celui qui traîne avec la bande qui se moque de moi.

- Euh, signe t-il. Ça va ?

Non mais il est sérieux ?

- Pas spécialement. Tu vois, j'en ai marre des gens qui se moquent de moi pour rien.

- Je n'ai rien dit.

- Tu ne me défend pas non plus quand ta bande de gros con se moque de moi à chaque fois.

Il se retient de répondre. Il a bien raison, car je sens que je suis capable de lui péter la gueule. Mais je vois qu'il sert les lèvres, signe que je l'ai énervé.

Sans un mot, il retourne voir sa bande qui est derrière moi. Je ne l'ai même pas vu.

Je me détourne et quitte le couloir, furieux contre moi-même.

Je déjeune seul et regarde ce qu'il y a comme film qui passe au cinéma. Pas grand chose, visiblement. 

Je souffle. Et maintenant, que faire ? La tristesse menace de refaire surface, alors j'attrape mes écouteurs. Je cherche ma play-list "anti-dépression". Bruno Mars et Imagines Dragons traversent mes oreilles.

Je rentre à l'université, et les écouteurs toujours sur mes oreilles, je continue Phobos

Puis je repense à l'autre gars dont j'ignore toujours le nom. Que voulait-il au juste ? Sûrement pas juste parler. Juste se foutre de moi, encore. Je me demande pourquoi je réfléchis. Il y aura toujours des gars comme eux sur la Terre, de toute façon.

Et ça ne sert à rien d'y penser, de toute façon, ils ne changeront jamais.

Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)Where stories live. Discover now