Chapitre 15 : Will

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Nous avons pris l'habitude de nous rejoindre près des tableaux d'affichages pour manger ensemble. Au début Peter semblait réticent, il ne signait jamais, mais il parle de plus en plus.

En revanche, je m'entends de mieux en mieux avec Lucas. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi sympa. Je le voyais comme les autres du groupe. Je ne faisais pas la différence.

Mais il est amicale, c'est le genre de gars qui se fait des potes facilement. Moi, je n'en avais qu'un avant l'accident. Comme je ne lui parlais plus et que je m'étais renfermé, il m'a laissé tomber. Moi qui pensais qu'on resterait potes...

Ce midi, je rejoins Lucas et Peter à leur table.

-... Et son concert va se dérouler juste à côté !

- Quel concert ? j'interroge en m'asseyant à côté de Peter.

Lucas se tourne vers moi.

- Lenny Kravitz bien sûr ! Quoi tu ne connais pas ? ajoute t-il en voyant ma tête.

- C'est pas que je ne connais pas, c'est que je n'ai jamais vraiment écouté.

- Tu n'aurais jamais dire ça, intervient Peter.

- Tu n'as jamais écouter Lenny Kravitz ? C'est une blague ? Mais il faut que tu écoutes ! C'est THE groupe !

- Une minute, déjà THE groupe c'est Queen, ensuite...

- Queen ? Tu te moque de moi ? Ok, Bohemian raphsody est bien, mais...

- Et We are the champions ? Et We will rock you ?

- Ok, ok ! rit Lucas. Il n'empêche qu'il faut que tu écoutes Lenny Kravitz !

- Tu as eu de la chance, d'habitude on a droit un petit speech, remarque Peter.

Je me mets à rire à mon tour. Je m'entends vraiment bien avec ces deux là. Quand je me calme, j'aperçois que Peter me regarde un peu bizarrement. Il me fixe intensément. Je baisse la tête et me concentre sur mon assiette, mal à l'aise.

- Je vous préviens c'est la dernière fois que je mange ici ! s'exclame soudain Lucas. C'est infect. C'est quoi cette purée ?

Nouveau éclat de rire.


Lorsque je rentre dans le dortoir, je découvre qu'on a vidé toute ma commode soigneusement rangé. Des slips, des pantalons et des chaussettes sont éparpillés partout. Je retrouve mes hauts dans la baignoire, trempés. Inutile de se demander qui a fait ça.

J'attrape mes hauts et les essore le plus possible avant de les mettre dans ma valise, espérant qu'ils sèchent rapidement. Je re range mes affaires soigneusement.

Dave et Mark rentrent à ce moment-là.

- Alors le muet on range pas correctement ses affaires ?

- Alors les cons on sait pas fermer sa gueule ?

- Je te déconseille de jouer à ce petit jeu là avec nous.

- Je ne vais pas me gêner. Il n'y a que les gosses pour faire des conneries pareil.

Dave m'attrape par le col.

- Le jour où il n'y aura plus personne pour te protéger, on sera là. Et crois-moi, tu ne pourras même plus signer avec des mains.

- C'est une menace ?

- Plutôt une mise en garde, réplique Mark.

Dave me lâche et tout deux sortent.

La guerre est déclarée et si ils croient que je vais me laisser faire, ils se trompent.


Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant