Chapitre 8 : Peter

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Comme la plupart des élèves, je somnole en cours de littérature étrangère. Je n'ai pas lu le livre qu'il fallait lire, et j'en ai rien à faire.

Heureusement, j'ai trouvé un travail pour financer mes études. Je travaille en librairie. Ma collègue, Morgan, est une vrai pipelette, et elle a bien vu que je ne lis pas sur ses lèvres, alors elle se tait.

M. Waller n'est pas méchant en soit, mais ses cours sont ennuyeux. Je navigue sur mon portable, me demandant bien quoi faire. Devant, j'aperçois le blond, mais je suis le conseil de Lucas et l'ignore.

Enfin, à la fin du cours, je sors. Je dîne au réfectoire avec Rayan et Simon, Lucas préférant travailler et Dave et Mark mangeant Chez Marcus. Les conversations sont encore centrés sur la critique des autres et du muet, et ils parlent très vite alors j'abandonne. Je sors mon portable et sert les dents en apercevant un message de ma mère.

Mon chéri, tu nous manques, comment se passe ton année à l'université ? Réponds vite ! Ta maman qui t'aime.

Ta maman qui t'aime. Si tu m'aimais vraiment, tu m'aurais défendu contre ton mari. Si tu m'aimais vraiment, tu me l'aurais dit. Tu ne m'aurais pas abandonner quand j'en avais le plus besoin.

Sans un mot, je me suis levé de table en ignorant les regards étonnés de mes sois-disant amis.

Lorsque je rentre dans ma chambre, Lucas se tourne vers moi.

- Tu as déjà fini de man... Qu'est-ce qui se passe ?

Je dois avoir la tête de celui qui vient de tuer. Sans aucun signe pour lui expliquer, je lui passe mon portable. Son visage se ferme.

- Peter...

- Je sais.

- Tu dois lui parler.

- Parce que elle m'a parlé quand j'allais mal ? Parce qu'elle m'a aidé peut-être ?

- Elle a peut-être changé. Tout le monde change.

- Mais elle, elle ne peut pas ! Elle ne peut pas changer !

De rage, je frappe le mur. Ma main se lance, douloureuse, mais ce n'est rien par rapport à ce que je ressens.

- Je la hais ! Je la déteste, je la déteste ! Elle ne peut pas changer ! Elle ne peut pas je te dis !

Et Lucas me regarde faire. Il sait qu'il peut rien faire. Alors il attend. Il attend que je me calme. 

Je finis par m'asseoir sur mon lit, mes joues inondés de larmes. Je me cache, je déteste me montrer faible devant les autres. Et à sa façon de regarder la porte, je comprends que les gars sont là. Il parle puis ferme la porte. Et s'agenouille en face de moi.

- Ecoute, je suis sincèrement désolé. Mais la seule chose que l'on peut faire pour l'instant, c'est d'avancer. Avance et ne regarde pas derrière toi, en aucun cas. Continue d'avancer et de te relever, et je te promets que tu réussiras à tout oublier. Je ne te laisserai pas tomber comme elle t'a laissé tomber. Je suis là, quoi qu'il arrive.

Et sa phrase résonne dans ma tête pendant encore un moment, et même une heure après ma crise passée. 

Une once de tristesse dans ses yeux (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant