Chapitre 16 Nathan

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Il est 18h40, je suis là avec de l’avance, mais j’avais peur de laisser mon sucre d’orge seule. Depuis que je suis arrivé, je ne veux plus la quitter. Sa présence, ses humeurs, elle m’a beaucoup trop manqué ces neuf derniers mois. Elle a l’air heureuse, pourtant je la sens inquiète par moments, voir suspecte. J’ai l’impression qu’elle ne me dit pas tout. Mais bon, je ne peux pas lui en vouloir, je l’ai laissée seule face à elle-même (et aux factures accessoirement) pendant neuf mois de sa vie. Mais cela m’inquiète quand même.

J’appuie sur la sonnerie de la porte que m'avait indiqué Rose. C’est une grande bâtisse, assez impressionnante.
La porte s’ouvre devant moi en grinçant légèrement. Je me retrouve face à un jeune homme. Je suis surpris par son apparence qui contraste complètement avec le paysage.

-Bonjour, tu dois être Baptiste ?

Un sourire malicieux apparaît sur ses lèvres alors que ses yeux m’inspectent.

-Non je suis Estéban, l’ami de Baptiste.

Cela me rassure un peu, parce qu’il ne ressemble pas du tout à l’image que Rose m’avait donnée de Baptiste. Je suis face à un grand adolescent, probablement d’origine méditerranéenne, un grand tatouage dans la nuque et des cheveux frisés teints en violets.

-Entre, Rose fait des pizzas pour ce soir.

Je suis impressionné par son assurance, j’ai l’impression qu’il est chez lui.
Je fais ce qu’il me dit, et après avoir traversé un grand jardin bien rangé, j’entre dans un somptueux bâtiment et découvre un intérieur aussi clinquant que l’extérieur. C’est immense, les couleurs sombres du bois côtoient les nuances chaudes du marbre et des tapisseries. On pourrait se croire dans le palais de l’Elysée, voir un musée, chaque meuble est finement taillé et de grandes peintures trônent sur les murs, il y a même des statues.

Je suis le garçon à la chevelure violette jusqu’à une cuisine immense, comme le reste de la maison finalement. Mon sucre d'orge se retrouve debout devant le comptoir, concentrée sur… je crois qu’elle fait une pâte. Mais le résultat ne doit pas être le bon, au vu de l’expression sur son visage.

-Bonjour mon sucre d’orge.

Elle se retourne dans un sursaut, mais une étincelle de malice s’allume dans ses yeux quand elle me voit.

-Coucou, répond-elle simplement

Elle se retourne vers la pâte abandonnée remplie de grumeaux et de ... choses non identifiées.

-J’ai essayé de faire une pâte de pizza, mais je crois que je vais abandonner…

Je m'apprête à répondre lorsqu’un « Pin-Pon Pin-Pon » surgit derrière moi. Je me retourne et me retrouve face à une fillette avec une trousse de pharmacie dans les mains, qui me dépasse sans un regard et se précipite vers Rose. Qu’est-ce que c’est que ça encore ?

-Si on met un suppositoire dans la pâte, elle va guérir !

Rose regarde la petite avec un air dépité et amusé en même temps.

-Non, Hana, on ne peut pas soigner la pâte. Lui-répond-elle avec calme

C’est donc la petite à qui Rose fait cours.

-Elle est morte ?

Rose semble chercher ses mots. Je décide de lui porter secours.

-Je dirais plus qu’elle est moche, elle a plus besoin de chirurgie esthétique que de médicaments.

Hana me regarde avec de grands yeux remarquant enfin ma présence.

-Tu as la même maladie que tête d'aubergine. Mais toi tes cheveux sont devenus bleus !

Keep it magicalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant