Soirée révélation

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Emily papillonna des yeux l'espace d'un instant en sentant Aaron bouger lentement dans ses bras. Elle releva la tête vers le grand brun qui gardait les yeux fermés, encore fatigué, d'une nuit plutôt courte. Il finit par les ouvrir quand une certaine brunette se mit à lui déposer de délicats et fugaces baisers sur la joue. Sans se faire prier, elle dériva rapidement vers sa bouche, ce qui fit sourire Hotch. En se réveillant, il poussa un petit grognement de plaisir et resserra son étreinte autour de la brunette. La jeune femme rigola, presque silencieusement, avant de venir enfouir sa tête dans le cou du grand brun, et de passer sa jambe par-dessus les siennes comme pour le tenir et le garder fermement près d'elle.

« Hummm .. Bien dormi ? » demanda Aaron tout en venant déposer un baiser sur le crâne de sa partenaire.

Cette dernière releva le menton à sa question, si bien que leurs nez se touchaient désormais et leurs regards s'entrecroisaient.

« Très bien » répondit-elle furtivement avant de rompre les derniers millimètres qui les séparaient.

Ils restèrent dans cette position sans bouger ni se décoller des lèvres de l'autre, pendant plusieurs minutes. L'un comme l'autre se rendait compte d'à quel point leurs matins étaient devenus des instants qu'ils aimaient pour ces petits moments partagés, oui, ces petits instants de pur bonheur où ils ne pensaient à rien et restaient seuls, tous les deux, à apprécier leur présence mutuelle. Oui, les deux agents pouvaient parfaitement dire qu'ils avaient renoncé à la solitude qu'ils avaient connus des années durant, pour une situation qui, bien que toute nouvelle, les comblait déjà plus que de raison.

« Quelle heure est-il ? » souffla Prentiss à l'adresse du beau brun alors que ses lèvres frôlaient encore celles d'Aaron. A sa demande, il sourit et se décolla à contre-cœur pour lui donner une réponse.

« 7 :30 » répondit-il en attrapant sa montre posée sur sa table de nuit. Il n'eut pas le temps d'en dire davantage qu'il fut coupé par un long soupir de la brunette avant qu'elle ne laisse retomber sa tête lourdement sur son oreiller.

« Je crois bien que je n'ai aucun courage pour affronter cette journée » signala-t-elle, les yeux fermés alors qu'Aaron passait délicatement les mains dans les longs cheveux bruns de la jeune femme.

Puis elle retourna la tête vers lui, qui sans cesser ses caresses matinales, vint plonger son regard dans celui de la jolie brune.

« Je pourrais demander à mon patron de me donner ma journée » sourit-t-elle malicieusement à l'adresse d'Aaron, qui réprima un petit rire face à la moue de Prentiss.

« Tu crois qu'il t'accordera une journée de congé ? » questionna-t-il un relevant un sourcil.

« Hey ! » s'exclama la belle brune en donnant une légère tape sur l'épaule du grand brun qui rigolait. « Je ne lui laisserai pas le choix » avoua-t-elle en se relevant et en enjambant Aaron pour se retrouver à califourchon sur ce dernier.

Quand elle commença à couvrir son visage de baisers, comme elle l'avait commencé il y a quelques minutes plus tôt, Aaron encadra le visage de la jolie brune de ses mains et captura ses lèvres en guise de réponse.

« Je pense que tu l'as convaincu » articula le beau brun entre deux échanges.

« Oh mais sait-il qu'il existe une condition à ma requête ? » sourit la jolie brune le regard perdu dans celui de son amant. A ses dires, ce dernier prit un air à moitié étonné incitant Prentiss à continuer.

« Est-ce que mon patron serait d'accord de me laisser une journée avec l'homme que j'aime ? ».

Aaron regarda, sans répondre, la brunette. Elle se révélait de jour en jour et il n'y avait pas de mot pour décrire à quel point il était fier et surpris, à la fois, de ces initiatives, ses paroles, ses pensées, ses gestes... Elle n'avait plus ce regard perdu ou inquiet comme si elle avait peur de la réponse qu'il s'apprêtait à donner. Non l'appréhension qu'il pouvait lire avant dans ses yeux quand il tardait à lui répondre, s'était envolée. Dans ses yeux il ne voyait que de la joie et des étincelles ; et Dieu que ce regard était beau. Il était si précieux qu'il en devenait un supplice pour le beau brun, un supplice qu'Aaron ne voulait pas voir s'éteindre.

Face cachéeWhere stories live. Discover now