The Gay Prince

Chapitre 13

La douce chaleur du petit appartement de Sanjay enveloppa le corps frigorifié de Jules, à peine la porte se refermait derrière les deux jeunes hommes.

— Comme je t'ai dit, c'est pas un palais... souffla l'hôte en balayant l'appartement du regard.

Il n'y avait qu'une seule pièce, de taille moyenne où cohabitaient la cuisine et le salon. La chambre, dénué de fenêtre était séparé du reste de l'appartement par une cloison de verre.

— C'est très sympa chez toi, ne t'inquiète pas ! lui répondit Jules en souriant.
— Tu veux peut-être mettre tes vêtements à sécher.
— Oui, je suis trempé, grelotta-t-il en se frottant les bras pour se réchauffer.

Jules déposa son épais manteau sur le dossier d'une chaise. Il commençait à retirer son pull Kenzo, lorsque les mains chaudes de Sanjay se joignirent aux siennes. Le pull tomba sur le sol, rejoint quelques secondes plus tard par la veste et le sweat du libraire. Celui-ci plongea son regard dans les yeux du prince et l'embrassa avec passion. Ses mains glissèrent sur le corps fin de Jules jusqu'à passer sous son t-shirt, mais alors qu'il s'apprêtait à lui enlever, le jeune homme aux cheveux châtains l'arrêta.

— C'est trop tôt, souffla-t-il. J'ai besoin d'un peu plus de temps, je suis désolé.
— Non, ne t'excuse pas. C'est tout à fait normal, prend le temps qu'il te faut, lui répondit-il dans un murmure en embrassant son cou.
— On pourrait dormir blotti l'un contre l'autre cette nuit, proposa Jules en se mordant les lèvres, ses joues rougissantes à vue d'œil.
— Avec plaisir, souffla Sanjay en déposant un nouveau baiser sur les lèvres du jeune homme.

Le bel indien se débarrassa de ses vêtements, ne gardant qu'un caleçon pour dormir et s'allongea sous ses draps. Jules caressa un instant le corps musclé de Sanjay du regard, il sentait une chaleur douce enivrante se propager dans tout son corps avant de retirer à son tour son pantalon et son t-shirt. Il s'installa dans le lit, au plus près du jeune homme, dont la chaleur de la peau réchauffait son corps. Sanjay éteignit la lumière de la chambre, ses bras entourèrent le torse du jeune prince. Jamais Jules n'avait passé une si belle nuit.

***

La fumée légère s'envolant des tasses de café Starbucks, venait embuer les verres des lunettes de Jules et de Bilal. Accompagnés d'Ariana, ils étaient installés dans le coin salon de la chambre d'hôtel de la chanteuse.

— Qu'est-ce qui s'est passé ensuite, s'enquit Ariana, captivé par le récit de son ami.
— Rien, on a dormi, répondit-il. Quand on s'est réveillé le lendemain matin, j'ai emmené Sanjay prendre le petit déjeuner dans un bar que j'adore sur la place Angela Rose, puis on a été cinéma, au muséum d'histoire naturelle... Ensuite j'ai dû rentrer au château pour un dîner officiel. C'est fou, on aime tous les deux la nature, on est passionnés par l'Égypte Ancienne et il m'a fait découvrir quelques aspects de la culture indienne.

— C'est tellement mignon, j'aimerais tellement vivre la même chose que toi jour, souffla Bilal des étoiles dans les yeux.
— Ça va t'arriver aussi, lui lança Ariana en posant sa tête sur son épaule. Vous allez vous revoir aujourd'hui ? poursuivit-elle en se tournant vers le prince.
— Oui, dès qu'il aura fini son travail on doit se retrouver au même bar qu'hier matin.
— T'as le temps de faire un peu de shopping ? demanda Ariana rieuse.
— Toujours, s'exclama-t-il en souriant.

***

L'air glacé enveloppant la ville, s'engouffra dans la salle du petit bar venant faire frissonner la peau de Jules. Le jeune homme leva ses beaux yeux vert vers la porte de l'établissement, qui se refermait derrière Sanjay.

— Désolé de t'avoir fait attendre, commença-t-il en s'installant à la table de Jules. J'ai quasiment pas eu de clients de la journée et il a fallu qu'une dizaine de touristes étrangers débarquent à quelques minutes de la fermeture. À croire qu'ils se sont donné le mot pour mettre en retard.
— Ne t'en fais pas, je suis mal placé pour donner des leçons de ponctualité, sourit-il.
— Comment a été ta journée ?
— Super, j'ai déjeuné avec Ariana et l'un de ses choristes, puis on a été faire les boutiques. D'ailleurs, j'ai petit truc pour toi ! lança Jules en tendant un sac noir à Sanjay.
— Encore un cadeau, tu me gâtes vraiment trop !
— C'est pas grand-chose, ouvre !

Sanjay sortit une boîte du sac, dans laquelle était parfaitement pliée une écharpe Kenzo noir et rouge parsemée de petits motifs de tête de tigre.

— Elle est magnifique ! s'écria-t-il. Je ne sais pas comment te remercier.
— Ça me fait plaisir, puis passer du temps avec toi est le plus beau cadeau que je peux recevoir.

Un sourire apparut sur les lèvres du jeune libraire. Il passa une main dans ses longs cheveux noirs et commanda un thé à la serveuse.

— Tu m'as jamais vraiment parler de ta famille, fit alors Jules.
— Eh bien, les parents de mon père ont émigré dans le pays lorsque mon père avait cinq ans, pour lui offrir une meilleure vie que celle qu'il aurait eue en Inde. Ils ont repris une petite épicerie sur la rue Vélone. C'est comme ça que mon père a rencontré ma mère, elle aussi aidait ses parents dans la librairie familiale. Elle l'a initié à la littérature européenne et c'est vite devenu leur passion à tous les deux. Ils se sont mariés en cachette de mes grands-parents maternels, qui ne voulaient pas que leur fille unique épouse un fils d'immigré. Mais après quelques années ils ont fini par l'accepter et à leurs morts, ils ont reprit la librairie. Mes parents sont m'a seul famille ici, je suis fils unique et mes grands-parents paternels sont rentrés passer leur retraite en Inde.
— Tu es déjà y est déjà allé, en Inde ?
— Une seule fois, mais c'était il y a longtemps. Je dois avoir des photos à mon appartement, tu veux les voir.
— J'adorerais.

La porte de l'appartement de Sanjay se referma derrière lui. Avant même qu'il n'est pu chercher ses vieux albums photos, Jules se plaça face à lui et braqua ses yeux vert dans les siens.

Il laissa sa veste tomber sur le sol, jeta son pull et retira son t-shirt.

— Je ne peux pas attendre plus longtemps, souffla-t-il en se jetant dans les bras de Sanjay et l'embrassant avec passion.
— Moi non plus ! répondit-il le regard plongé dans ses yeux.

Sanjay souleva le jeune homme de ses bras puissants et le porta jusqu'à la chambre. Il le laissa tomber sur ses draps, embrassa ses lèvres, embrassa son cou, embrassa son torse avant de se redresser pour se délester de ses vêtements.

La peau délicieusement chaude de Sanjay se posa sur la sienne, pesa sur son corps alors que ses lèvres se délectaient d'un baiser passionné. Jules sentait les mains de son amant caresser son corps, sa bouche humide couvrir sa peau frémissante de baisers langoureux. Leurs respirations se firent plus rapides, plus bruyantes, leurs cœurs battirent à l'unisson...