Chapitre 2

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Et voilà, c'est avant que j'en arrive là. Maintenant, deux ans se sont écoulés et nous avons... Comment dire... Pas mal de problèmes. Enfin je veux dire avant. Aujourd'hui, ce sont les vacances de Pâques.

- Papa ! le préviens-je. J'y vais !

Je vais aller voir Bruno car nous partageons la même passion : le patin. J'ai commencé à cinq ans, quelques jours après la mort de ma mère. Je voulais me changer les idées ce jour-là. Alors j'ai décidé de faire ça. Maintenant, c'est toute ma vie en changeant de la politique.

Je sors et me dirige vers le portail où m'attends comme tous les mercredi et les samedis Bruno, mon meilleur ami. Je me souviens encore de notre rencontre en maternel. Bruno m'avait demandé mon bracelet pour je ne sais quelle raison. Je lui ai donné et il m'avait promis qu'il me le rendrait, alors je lui ai fait confiance. Une semaine plus tard, j'avais eu l'impression qu'il m'avait trompé et que je ne reverrai plus jamais le bracelet de ma mère. Puis, une voiture s'était arrêtée devant la maison et Bruno m'avait tendu le bracelet sans rien dire. Voilà, c'est comme ça que notre amitié a commencé. C'est bizarre mais les amitiés se font toujours par hasard.

Il me lance un « Salut ! » de bonne forme et on se met à marcher, côte à côte.

- Alors, ce devoir d'écrit ? le questionné-je.

- Pfouh ! M'en parle même pas. J'ai même pas commencé !

Je ris. Bruno est le genre d'ami qui se fiche pas mal de l'école. Nous sommes en CM1, certes, mais quand même !

- Et tu sais sur quoi tu vas écrire ?

- Je sais pas... soupire-t-il, le vent faisant volé ses cheveux or qui normalement devraient être sur son front. Je réfléchis et je crois que j'ai ma petite idée.

Il sourit en me regardant. Je sursaute. Sur moi ? Et pourquoi pas Hélène, tant qu'il y est ? Hélène... Son nom résonne dans ma tête comme un bulldozer dévastant une immense forêt en un rien de temps. Vous voyez, Hélène est le bulldozer, moi la forêt et Bruno, son compagnon. Vous voyez le genre... Et bien c'est le genre de fille qui montre sous le nez de tout le monde qu'elle est belle et qui veut s'emparer de l'amour de sa vie sans même en discuter.

- Ça va ? me demande-t-il.

- Mmh... Oh, oui, ça va... Je suis dans les nuages.

Il me tapote le dos.

- Aller, le patin nous changera les idées !

##

Je noue mes lacets de patins blancs, Bruno à mes côtés. Il enlève son pull pour laisser place à un haut noir ni trop léger, ni trop chaud pour le patin. Une fois terminé, j'enlève mon gros pull découvrant un justaucorps noir à paillette peut visibles, un short d'hiver noir aussi ( en coton ) et un collant beige. Je monte mes mains à mes cheveux blonds presque blancs pour en faire une queue de cheval haute. Je sens qu'ils descendent dans mon cou une fois attachés.

Je me lève et me dirige, en marchant en canard, vers la porte du fond pour entrer sur la piste et lance à Bruno :

- Tu me rejoins sur le côté droit de notre sens pour réviser la chorée !

Il lève le pouce et je pousse la porte. J'atterris dans un long couloir couvert d'une espèce de mousse noire exprès pour marcher avec nos patins et ouvre une autre porte rouge pour laisser place à la piste. L'air frais m'attire à patiner. Je retire mes protèges-lames roses et m'élance sur la piste.

Je glisse sur une glace bien lisse, bien réelle. Il fait froid mais, au cours de mes échauffement, je me réchaufferais. Je fais plusieurs fois le tour de piste en faisant plusieurs figures : croisés de jambes, arabesques, saut de valse... Je tente une toupie. Je prends un grand élan en esquivant les plus petits, parfois des adultes et me place au milieu élancent ma jambe droite. Le pied gauche me fait tourner sur moi-même, accroupie. Je me relève, petit à petit et place ma main en l'air, comme une couronne. Puis, je tombe. Tout tourne autour de moi. De tout évidence, je ne suis pas encore au point. C'est normal. Papa me disait toujours que, plus je tombe, plus j'apprends.

Les HooperOn viuen les histories. Descobreix ara